Système éducatif au Burkina : Le réseau de plaidoyer prône pour la promotion des langues nationales
Réuni ce 20 juillet à Ouagadougou, le réseau de plaidoyer a tenu une assemblée générale constitutive pour la promotion des langues nationales dans le système éducatif burkinabè. Cette assemblée générale, selon Valentin Ilboudo, représentant de Solidar Suisse, est le départ d’une stratégie plurielle dont le but est d’accompagner le renouveau pédagogique nécessaire à la qualité de l’éducation.
Mettre en place une stratégie qui assistera le renouveau pédagogique nécessaire à l’éducation à travers la promotion des langues nationales, c’est l’une des ambitions du réseau de plaidoyer. Réuni ce 20 juillet au cours d’une assemblée générale constitutive, le réseau des partenaires techniques et financiers et des organisations de la société civile, selon le représentant de Solidar Suisse, veut établir un plaidoyer en vue d’une meilleure prise en compte des langues nationales dans le système éducatif. « Notre ambition est de donner à nos langues nationales leurs lettres de noblesse. Il est connu de tous qu’aucun peuple au monde ne s’est développé uniquement avec langue d’autrui », a noté Valentin Ilboudo. Pour lui, il s’agit de sauvegarder et de promouvoir les langues nationales.
Pour le comité réuni à ce jour, l’idée de promouvoir les langues nationales au Burkina Faso vise à sensibiliser l’opinion publique à l’intégration des langues nationales dans le système éducatif, mais aussi à apporter de la qualité dans notre système éducatif. Il s’agit également d’interpeller le pouvoir public dans la prise en compte des langues nationales dans l’éducation. Ce qui, selon lui, apportera de la valeur dans le patrimoine culturel.
Cette assemblée générale constitutive sera le lieu pour le réseau d’adopter des textes, des statuts et des règlements qui vont régir le comité. Au sortir de cette rencontre, il est attendu, de la part du réseau de plaidoyer, l’adoption d’un statut et du règlement intérieur et la mise en œuvre des organes fonctionnels et légitimes dont le seul but sera d’engager des batailles contre l’analphabétisme, l’ignorance et pour une éducation de qualité au Burkina Faso.
Milaine Tiendrebeogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 21 juillet 2018 à 01:20, par Jerkilo En réponse à : Système éducatif au Burkina : Le réseau de plaidoyer prône pour la promotion des langues nationales
Encouragements au "Réseau de plaidoyer". Nos langues nationales se meurent faute de valorisation par les autorités politiques depuis "l’indépendance politique". Il est anormal qu’après plus de cinquante d’indépendance nos langues nationales ne soient enseignées ni à l’école secondaire, ni à l’université où on se contente d’enseigner la Linguistique générale. Or les locuteurs détenteurs des savoirs fondamentaux et authentiques de nos langues sont en train de disparaître, ne laissant que des parlers hybrides ou bâtards (mélange de langues maternelles au français). Il est difficile de parler, dans ces conditions, de valorisation d’une vraie culture nationale.
En dehors des opérations actuelles d’alphabétisation en milieu rural, et de la période du CNR où une opération volontariste a été entreprise pour apprendre aux fonctionnaires à lire et écrire leurs langues nationales maternelles, on ne sent pas une forte volonté politique de valoriser les langues locales qui sont pourtant usitées par plus de 90% de la population. Il ne faut pas que le réveil soit tardif, quand nous aurons perdu nos substrats linguistiques et culturels authentiques.
2. Le 21 juillet 2018 à 09:30, par Zemosse En réponse à : Système éducatif au Burkina : Le réseau de plaidoyer prône pour la promotion des langues nationales
Bravo mille fois bravo à vous. Je suis’partant avec vous. Le Sénégal y est, la Tanzanie, je crois, vient d’adopter les langues nationales dans les écoles jusqu’à 10 ans, formidable. Vous l’avez
si bien dit, le sous développement chronique de l’Afrique est imputable en grande partie à cette " bêtise monumentale" qui a consisté à enseigner nos écolier dans une langue autre que leur langue maternelle. Le résultat est là effroyable : sur 100 écoliers, pres de 80% deviennent des "cancres" alors que, s’ils avaient été enseigné dans leur langue maternelle, 30 à 50% deviendraient des genies en maths, SVT, physique. Les hommes politiques n’abuseraient plus facilement de nos Paysans. Bravo à vous. Donnez moi vos coordonnées. Merci