La stratégie de plaidoyer du Fonds fiduciaire urgence - résilience (FFU-résilience), de l’avis des présentateurs qui se sont succédé au perchoir, ne devrait pas être perçue comme une synthèse des thématiques de plaidoyers des 30 partenaires que compte le programme. « Chaque partenaire et chaque consortium a des thématiques qu’il souhaite activement défendre », ont-ils fait savoir, avant d’avouer qu’elle voudrait plutôt « promouvoir le modèle d’intervention du FFU-résilience et tout particulièrement « la fourniture de services multisectoriels au profit principal des plus vulnérables ». Dit autrement, l’objectif de cette stratégie plaidoyer est d’« inciter les initiatives nationales au niveau central et décentralisé de renforcement de la résilience à intégrer et mettre en œuvre une approche multisectorielle commune au profit des plus vulnérables ».

Quatre domaines, notamment le modèle d’amélioration de la résilience, les services sociaux communaux, le processus de décentralisation et le cadre de concertation communal sont alors retenus. Ainsi, il est souhaité, respectivement par domaine, « l’adhésion des acteurs et de la population à un modèle d’amélioration de la résilience basé sur des interventions multisectorielles ciblant prioritairement les plus vulnérables, que les services sociaux communaux soient fonctionnels dans l’ensemble des communes d’intervention du programme, que les décaissements de l’Etat au profit des communes soient fait dans des délais permettant aux communes de mettre en œuvre les activités de leur plan annuel, que les Cadres de concertation communaux (CCCO) soient fonctionnels dans l’ensemble des communes d’intervention ».

Michel Savel, coordinateur cellule Inter-consortia du Fond fiduciaire urgence-résilience

Selon Michel Savel, coordinateur cellule Inter-consortia du FFU-résilience, le très peu de cadres de concertation au niveau communal, le peu de services sociaux communaux, les transferts de fonds tardifs sont les difficultés souvent rencontrées dans la mise en œuvre de cette plaidoirie. Ce qui impacte donc négativement la capacité de mise en œuvre des programmes menés. Afin de pallier lesdites difficultés, des mesures sont annoncées.
« Nous comptons collecter de l’information sur ce qui se passe réellement dans les communes d’intervention… savoir quelles sont les communes qui ont reçu leur budget. Quelles sont les communes à même de travailler, quelles sont les communes qui ont enclenché le processus pour arriver à créer leur service social communal ? … », a indiqué le coordinateur.

Le Programme de renforcement de la résilience des communautés vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones septentrionales au Burkina Faso est mis en œuvre dans quatre régions (Boucle du Mouhoun, Sahel, Nord et Est) et 52 communes du Burkina Faso par 30 partenaires d’Organisations non-gouvernementales (ONG) regroupés dans cinq consortia. Soutenu financièrement par l’Union européenne à travers le Fond fiduciaire pour l’Afrique, sa durée s’étend sur 33 mois, soit de mai 2017 à janvier 2020.
Le budget alloué est de 31,7 millions d’euros, c’est-à-dire 20,8 milliards de F CFA. Les bénéficiaires, eux, sont estimés à 937 934 personnes. Il vise comme objectif le renforcement durable et de manière intégrée la résilience des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net