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Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

Publié le lundi 9 juillet 2018 à 23h30min

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Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

Le coup d’État de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) n’a pas fait qu’endeuiller des familles. Il n’y avait pas que des résistants dans les rues. Il y avait aussi des vandales qui ont visité les domiciles de plusieurs personnalités : Jean Baptiste Natama, Simon Compaoré, Salifou Diallo et bien d’autres. Lors de son interrogatoire, ce lundi 9 juillet 2018, l’adjudant Ouékouri Kossè a dit ce qu’il savait du saccage de la résidence du regretté Salifou Diallo.

À la barre, Ouékouri Kossè reconnaît avoir effectué une mission en dehors du palais présidentiel. Précisément au domicile de Salifou Diallo. Dans sa narration des faits, il ressort que l’adjudant-chef major Eloi Badiel a reçu un appel téléphonique du colonel-major Boureima Kéré, lui demandant de se rendre au domicile de Salifou Diallo où des individus s’adonnaient à des actes de vandalisme.

« Avant de rentrer au carré qui mène à la porte de son domicile, nous avons vu de la fumée. Il y avait des gens costauds, on aurait dit des joueurs de rugby. Parmi eux, il y avait un blessé. Ils nous ont dit que des gens pillaient la maison », se souvient l’accusé. « Cuisinière, réfrigérateur, télévision, documents, les vandales n’auraient rien laissé, n’eut été notre intervention », se félicite le sous-officier qui précise qu’il a failli avoir un tour de rein en voulant à la fois chasser les pilleurs et récupérer les meubles.

À l’arrivée des soldats du feu pour éteindre les flammes, Ouékouri Kossè a confié qu’ils (lui et les autres éléments du RSP) ont prêté main forte aux pompiers. Une fois la mission terminée, l’adjudant raconte qu’un individu a apporté un téléphone à Eloi Badiel. À l’autre bout du fil, Salifou Diallo.
Il aurait demandé à l’adjudant-chef major de rester à son domicile avec son équipe pour y passer la nuit. L’offre a été déclinée. C’est après que deux hommes (Simporé et Manli), qui étaient respectivement le chauffeur et le garde du corps de Salifou Diallo, sont arrivés.
« Des jeunes leur ont demandé de nous remercier pour notre intervention. Après la mission, Badiel a rendu compte au colonel-major Kéré », a ajouté l’adjudant Ouékouri Kossè.

« N’avez-vous pas déposé des civils au niveau du Monument des martyrs ? », demande le procureur militaire. « Non », répond Ouékouri Kossè. « Qui a retiré le PA (Pistolet automatique) de Manli ? », poursuit le procureur. « Je ne sais pas. Il n’était pas dans la cour quand je trimbalais les affaires », a rétorqué l’adjudant.
Selon le parquet, le sieur Manli a déclaré, lors de son audition, qu’un groupe d’hommes armés a retiré son PA avant de le molester.

Quant à l’avocat de l’accusé, Me Timothée Zongo, le meurtre, les coups et blessures et la destruction de biens ne peuvent être considérés comme une conséquence prévisible d’un coup d’État, comme tenterait de faire croire le parquet militaire. « On peut faire un coup d’État sans faire de morts », a avancé l’avocat, en illustrant ses propos avec les coups d’État du général Sangoulé Lamizana, du colonel Saye Zerbo et du commandant Jean Baptiste Ouédraogo.

« Je suis désolé d’avoir participé à cette mission au domicile de Salif [Salifou Diallo]. Si aujourd’hui on me poursuit d’avoir été chez lui pour empêcher les gens de piller, c’est qu’à cette allure, personne ne viendra aider encore son voisin. Moi, Kossè, la prochaine fois, même si je passe et que quelqu’un est en panne, je bombe [je continue mon chemin, ndlr] », a martelé l’adjudant Ouékouri Kossè avant de rejoindre le box des accusés.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2018 à 06:57, par LE VILAIN En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

    Franchement je ne connais pas ce monsieur ni entendre parler de lui si ce n’est que ce jugement ; alors ce que je peux dire sur son cas c’est un innocent et il a fait son travail de l’homme de tenue et encore venir au secours à son prochain. Je demande pardon aux parents des victimes. Comme on le dit ce sont les innocents qui sont morts et encore la plupart qui sont accusés sont presque quasi totalité innocents. Les vrais coupables sont dehors et pourquoi pas ils sont dans le gouvernement du MPP en train de mener une vie paisible tranquilos. Mais sachons que tôt ou tard la vérité éclatera même si c’est dans 100 ans tous ceux qui sont coupables vont payer. Ils vont payer même morts les enfants le payeront par la colère de la nature.

    • Le 10 juillet 2018 à 08:19, par Wadal En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

      Monsieur le Vilain, c’est ce qu’on demande, que la vérité soit dite. Si vous en connaissez qui sont actuellement aux affaires, n’hésitez pas à les dénoncer ; c’est cela aussi le courage et la valeur d’un homme. Personne n’est au dessus de la loi, même le président du Faso. Il ne suffit pas de dire mais avancez des exemples concrets et on saura ce qu’il faut en faire. C’est une page triste de notre histoire qu’il faut décrypter, en tirer toutes les conséquences afin d’avancer.

    • Le 10 juillet 2018 à 09:10, par LUI En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

      Ce M.DE ViIain n’est qu’un malhonnête doter d’une grosse intention de nuire et un champion dans le dilatoire.

  • Le 10 juillet 2018 à 07:41, par Burkindbila En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

    Mr le Vilain, réfléchis un peu de ce que tu viens d’écrire car pour toi ceux qui sont accusés sont innocents et ceux qui sont dehors sont coupables. Tu es dehors ou accusé ? Alors, tu veux dire que tu es responsable ? Même si on n’a jamais été à l’école, la simple éducation de nos parents nous suffit pour être un être humain animé de sens et de raison. Sais tu combien de personnes étaient composées du RSP ? et encore moins l’armée Burkinabè ? Si ces personnes sont accusés, notre petite cervelle nous recommanderait de se dire qu’il n’y a pas fumée sans feu même si lors des débats certaines personnes pourraient seraient innocentées parce que accusées à tort. Ce qui différencie l’être humain de l’animal c’est la raison et la raison nous permet de différencier le mal et le bien surtout quand il y a eu mort d’hommes. Restons Humains

  • Le 10 juillet 2018 à 07:51, par joan En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

    Monsieur le vilain ce n’est pas bien et c’est vraiment vilain de raisonner comme ça. Sachez mon vilain que le burkina est une savane ou tout le monde se connait.

  • Le 10 juillet 2018 à 09:23, par André En réponse à : Auditions du putsch : « Je suis désolé », confesse l’adjudant Ouékouri Kossè

    En lisant attentivement l’argumentaire avancé par ce soldat, j’ai personnellement l’impression tout de suite qu’il est totalement innocent, mais la réalité peut probablement être accablante !C’est de bonne guère pour lui et pour tous ceux qui courent de lourdes peines au terme de ce procès d’adopter de telles attitudes par lesquelles ils espèrent sortir avec des peines moins lourdes !Ce qui intéresse les Burkinabés, c’est la vérité, rien que la vérité !S’ils veulent qu’ils prennent tout leur temps à mentir pour s’en sortir mais qu’ils sachent aussi que les faits sont là, les témoins aussi !Ils ne pourront donc en aucun s’en sortir en continuant dans le mensonge !C’est au tribunal de faire son travail en identifiant à travers les confrontations ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas !

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