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Sana Bob, le chantre de la fraternité ivoiro-burkinabé

Publié le samedi 16 juillet 2005 à 08h23min

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Bercé à l’art en Côte d’Ivoire, ce musicien burkinabé est un militant de l’interculturalité. Il vit alternativement à Abidjan et à Ouagadougou. Pendant trois mois, de mai à juillet, Sana Bob, rastaman burkinabé, a tourné en France (Paris, Toulouse, le Pays Basque), dans le cadre de la promotion de l’album- compilation « Gang Rebel Faso » qui compte 13 artistes et groupes du « pays des hommes intègres » évoluant dans les genres Reggae/Ragga.

Cumulativement, Sana Bob promeut son dernier opus intitulé « Dernière chance ».

Avant de regagner Ouagadougou, le reggae-maker , constamment vêtu de son Faso Danfani , séjourne actuellement sur les bords de la Lagune Ebrié qui l’a accueilli dès 1977, et où il a été nourri à la mamelle de l’art, notamment à l’EDEC de Rose Marie Guiraud et au « Tambour d’Abidjan » de Christine Honoré. Loin donc des suspicions ethnocentristes et nationalistes exacerbés par des clichés politiciens, Sana œuvre vocalement par des textes crus et engagés dans la philosophie de l’interculturalité, au réchauffement des liens ivoiro-burkinabé.

Sous le sceau de l’impersonnalité, il déclame : « J’ai souffert, j’ai beaucoup perdu...mais je ne suis pas rancunier, car l’Ivoirien est mon frère ». En réalité, c’est que Sana Bob, au-delà de son humanisme idéologique, s’est trouvé une vocation humanitaire .Les 10 titres de la « Dernière chance » sont tous des interpellations à la solidarité, à la lutte contre les discriminations et les fléaux déshumanisants que représentent le Sida, l’analphabétisme, la discrimination sexuelle, le travail abusif des enfants,la drogue, l’excision, le banditisme, etc.

Toutes choses qui lui valent de collaborer avec des organismes comme l’Unicef ; grâce auquel il a participé à l’ouverture officielle du Fespaco 2003, entre autres manifestations d’envergure, dans le sillage du Masa dont il un fervent participant, surtout côté “Off “.

Résolu à se positionner distinctivement dans l’échafaudage de la World music, Bob se démarque de ses pairs rastafariens pour plonger son lyrisme dans le moule tradi-moderne du type Ali Farka Touré, pour offrir une musique Fusion aux mélomanes, dans laquelle, calebasses, guitares électriques, balafons, etc., se mêlent harmonieusement ; tel que Bob Sana voudrait que « le monde soit » ? et plus précisément, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso..

Remi Coulibaly
Fraternité Matin (www.fratmat.net)

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Vos commentaires

  • Le 21 juillet 2005 à 00:00, par Ken Marcus, journaliste culturel En réponse à : > Sana Bob, le chantre de la fraternité ivoiro-burkinabé

    S’il y a un article que j’ai aimé tout dernièrement dans la presse ivoirienne, surtout de Fraternité Matin c’est celui-la. Lisez bien l’article et vous verrez que Remi Coulibaly, l’auteur du-dit article n’a fait que lancer Sana Bob, artiste musicien burkinabé. Au delà de la situation sociaux-politique que traverse le Burkina et la Cote d’Ivoire, on pourrait ainsi dire que les choses vont de plus en plus bien entre les deux peuples. En tout sur le plan culturel.
    Sana Bob, le chantre de la fraternité ivoiro-burkinabé. Un titre bien place pour l’artiste quand on sait que Sana Bob ( Bob Africa) ne chante dans la plupart de ses morceaux que de la réconciliation entre deux peuples fractures par les attitudes de politiciens malhonnêtes et ingrats vis-avis de leur peuple. Sous d’autres cieux on n’aurait pas lu un article aussi promoteur pour un artiste burkinabé, surtout venant de la plume d’un journaliste ivoirien. La xénophobie perd du terrain sur le plan de l’art car la culture dans son universalité a gagne par le biais de la musique réconciliatrice.
    Bravo Remi pour cet écrit courageux il faut le dire Car je suis sure qu’a Abidjan ma ville natale, certains dirons mais pourquoi tu as fais ça, c’est un burkinabé. Et de un , et de deux, et de trois et les deux pays vivront la paix d’antan,...
    Bravo a toi aussi Sana, pour ton travail. Car si tu chantais la xénophobie, tu n’allait plus retourner dans ce pays de l’ivoire qui t’a accueilli en 1977 quand tu a quitte ton Kaya natal auprès de ta tante Ado qui t’a initie a l’art que tu pratique aujourd’hui. La porte s’ouvrira toujours pour toi et dans les tous prochains mois grâce a un de mes projets dans lequel tu es inscrit, tu viendras ici aux USA pour une tournée.

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