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Coalition femmes, paix et sécurité : Pour une implication des femmes dans les processus de réformes et de réconciliation

Publié le mardi 19 juin 2018 à 17h00min

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Coalition femmes, paix et sécurité : Pour une implication des femmes dans les processus de réformes et de réconciliation

La Coalition femmes, paix et sécurité (COFEPAX) a tenu, ce mardi 19 juin 2018, une conférence de presse à l’issue de la rencontre nationale des femmes leaders sur les processus de réconciliation et de réformes. Elle a été l’occasion pour la Coalition de faire la restitution des activités menées dans le cadre du projet « Contribuer à l’implication des femmes dans les processus de réformes et de réconciliation » qu’elle met en œuvre.

La Coalition femmes, paix et sécurité (COFEPAX), avec le soutien financier du National Democratic Institut (NDI), met en œuvre, depuis juin 2017 et pour une durée de quinze mois, un projet dénommé « Contribuer à l’implication des femmes dans les processus de réforme et de réconciliation ». Ce projet a pour ambition de contribuer à une prise en compte effective des femmes des communes et des régions dans les initiatives de réconciliation, les processus de réformes institutionnelles et les cadres de dialogue politique au Burkina Faso.

C’est dans le cadre de ce projet que se tient cette rencontre nationale des femmes leaders qui fait suite à une série d’activités. Au nombre de ces activités, un atelier de renforcement des capacités au profit des femmes leaders des treize régions du Burkina, une étude d’audit genre réalisée dans cinq régions du pays, la réalisation de 17 fora dans les treize régions, la réalisation de 270 émissions radios produites et diffusées dans les treize régions, la production et la représentation de huit séances de théâtres-fora dans huit régions.

La présente rencontre se veut donc une restitution nationale de l’ensemble des résultats issus des activités régionales. Elle a permis à la COFEPAX de mettre en exergue les difficultés et préoccupations majeures liées à la participation des femmes des communes et régions du Burkina Faso dans les cadres de dialogue politique et les différents processus de réformes institutionnelles mises en place depuis 2015. Ces difficultés sont d’ordre social, organisationnel économique et institutionnel, à en croire Martine Yabré, secrétaire générale de la COFEPAX.

Et au regard de ces difficultés et préoccupations, la COFEPAX est convaincue, selon sa secrétaire générale, que des solutions existent et que « les contraintes ciblées peuvent être levées si et seulement si le gouvernement y met de la volonté politique et s’engage à appliquer les engagements et instruments juridiques internationaux qu’il ratifie ».

L’un de ces engagements est la Résolution 1325 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 31 octobre 2000, à laquelle le Burkina Faso a adhéré et qui engage les Etats-parties à faire participer les femmes aux négociations et aux accords concernant le règlement des conflits armés, au maintien et à la consolidation de la paix. Pour venir à bout de ces difficultés, la COFEPAX a formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement et des collectivités territoriales.

Ainsi, elle appelle le gouvernement à procéder à la relecture de la Politique nationale Genre adoptée depuis avril 2009 en tenant compte des enjeux sociopolitiques et intégrer les aspects sécuritaires actuels en y impliquant la société civile, notamment les plateformes et mouvements de femmes et de jeunes, instaurer un quota d’au moins 30% aux résultats des élections municipales et législatives.

La COFEPAX recommande également au gouvernement de renforcer la participation des femmes de 30% au moins dans les mécanismes nationaux et internationaux relatifs à la paix, à la réconciliation. Toujours au nombre des recommandations, la COFEPAX appelle le gouvernement à prendre des dispositions pour l’application de la « Charte sur la parité » et des autres engagements internationaux et nationaux sur le genre et l’équité qu’il a signés.

Pour ce qui est des collectivités territoriales, la COFEPAX recommande d’instaurer un quota de 30% au moins au profit des femmes élues conseillères dans les bureaux des conseils municipaux et des conseils régionaux. Elle appelle également à dynamiser les commissions permanentes des conseils de collectivités territoriales et des cadres de concertation.

Pour mieux se faire entendre et atteindre une pleine participation des femmes dans les processus de réformes et de réconciliation, la COFEPAX a lancé un plaidoyer auprès du gouvernement, des collectivités territoriales et de la société civile, mais aussi des partenaires techniques.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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