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Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

Publié le lundi 18 juin 2018 à 16h20min

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Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

Voici venu le temps des examens. Bonne chance à tous les candidats aux différents examens. Cela dit, j’ai plus d’une préoccupation mais je ne sais vraiment pas à qui m’adresser : est-ce à Monsieur le Premier Ministre, à Monsieur Ministre de l’Education Nationale ou est-ce aux syndicalistes.

Je souhaite que la bonne volonté qui s’en saisira pour me répondre ne prenne pas mes interrogations comme une revendication même si les revendications tout azimut ont le souffle de l’harmattan.

Ma première préoccupation concerne l’impôt prélevé sur les parents, les élèves et sur les écoles qui abritent les centres d’examens par les présidents et les secrétaires de jury. Ils ne s’en cachent plus pour exiger une prise en charge en café, thé, boissons sucrées, sandwichs et autres sommes, disent-ils, comme signe de bon accueil, de motivation pour de bonnes notes dans le jury.

Une cotisation des élèves, de leurs parents et des établissements qui les reçoivent est alors instituée. Gare à l’élève ou au parent qui refusera ! Pourtant, il est de notoriété publique que l’État octroie des indemnités de surveillance, de correction et de séjour à tous les acteurs de la chaine des examens.

Ainsi, dès le premier jour, les intendants du ministère de l’Éducation nationale sillonne les centres d’examens pour payer ces indemnités. D’où vient-il alors l’idée de cette forme de prédation ? J’ai entendu un syndicaliste de l’éducation dire un jour que le poisson pourrit par la tête ? Où se trouve donc la tête ici ? Applique-t-on l’adage qui dit que la chèvre broute là où elle est attachée ? Chacun rackette donc là où il est envoyé.

Ma deuxième question concerne le diplôme du Baccalauréat. J’ai plus d’une fois entendu que le Baccalauréat est le premier diplôme universitaire. J’ai alors demandé si le Certificat d’Études Primaires (CEP) est le premier diplôme du secondaire ? Non, m’a-t-on répondu ! Il est un diplôme de fin du primaire. Alors, est-ce que le Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) est l’avant premier diplôme universitaire ? Non, m’a-t-on répondu, encore une fois, il est un diplôme de fin du post primaire ! J’ai alors interrogé pourquoi donc le Baccalauréat est déclaré premier diplôme universitaire ? Il est décidé ainsi comme l’on a décidé qu’une métisse née d’un « nègre marron » et d’une femme rose est … noire.

Plus sérieusement, c’est parce que le Bac est le diplôme qui donne droit à l’inscription à l’Université. Rien moins que cela, et c’est la seule raison ? Non, la deuxième raison est que l’Office du Bac est logé à l’Université. La troisième raison est que la session du Baccalauréat est présidée par un Professeur d’université.

Avec un sourire en coin, j’ai relevé que le CEP est le parchemin qui ouvre à tout élève le chemin du savoir, si bien qu’il sert d’étalon à l’Unesco pour vérifier si une personne est alphabétisée ou pas.

Quant à la présidence du Bac par un éminent professeur d’université et la localisation du service du Bac, rien n’empêche un professeur d’université de présider le CEP et de localiser l’office du CEP à l’Université. Mon interlocuteur me montra des signes d’agacement, de gêne, d’énervement. « On ne peut tout de même pas demander à un Prof. d’université de présider le CEP ? Et puis, les per diem d’un président du jury du CEP c’est combien même » ? Et si c’était la vraie question me suis-je dit intérieurement ? Tout est question donc de feuilles… mais pas de logique socratique, me répétai-je à moi-même ? Les professeurs d’université se rueraient-ils donc sur le Bac comme un charog…d sur une charogne ?

Les mauvaises langues prétendent que des présidents de jury du Bac exigeraient non seulement que l’on les affecte hors de Ouagadougou pour bénéficier du statut de non résident pour mieux empocher leurs prébendes mais se comporteraient surtout en Seigneur une fois dans les régions. Ils exigeraient ainsi des Gouverneurs un accueil… présidentiel, la meilleure villa et surtout l’antenne parabolique pour suivre leurs films préférés, et maintenant que c’est le mois mondial du football ?

Et comme le dit Chéri Samba, peintre, à propos de la couleur noire des Africains, « pourquoi, ne rectifierions-nous pas ce mensonge » ? Chacun le sait, les candidats au Bac tout comme au BEPC, suivent des programmes dressés par les inspecteurs du second degré. Ces élèves occupent des bâtiments des lycées et collèges relevant du Ministère chargé du Secondaire ; sont enseignés et évalués pendant toute l’année scolaire, notamment le Bac blanc, par des professeurs du secondaire. Mieux, les sujets d’examens sont composés par les professeurs du Secondaire, vérifiés et validés par les encadreurs pédagogiques du Secondaire.

Les sujets d’examens du Bac et tout le déroulement du Bac sont supervisés par ces mêmes encadreurs pédagogiques. D’où vient alors l’imposture que quelqu’un qui n’a pas enseigné un élève, n’a pas composé son sujet, ne l’a pas évalué, se donne le toupet de signer un parchemin afin de lui octroyer un diplôme ?

Tibo OUEDRAOGO,
Certifié, session 1969

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Vos commentaires

  • Le 18 juin 2018 à 13:47, par TANGA En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    Quand on cherche des problèmes pour ajouter à ceux existants, on commence par quelque chose qui semble vraie, logique et on l’explique en français facile COMME C’EST LE CAS ICI.
    De grâce Monsieur le CONNAISSEUR, nous voulons continuer à suivre ’’la majorité imbécile’’ qui croit que c’est bon ce qui existe déjà.
    Quand vous verrez que le pays est calme, vous reviendrez avec vos dires.
    Merci mais ne m’en voulez pas ; seulement IL Y EN A MARRE AVEC LES REVENDICATIONS !!!

  • Le 18 juin 2018 à 14:10 En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    bonne réflexion.les professeurs d’université n’ont rien à voir aujourd’hui dans l’organisation du BAC car tout a changé. l’enseignement secondaire a des cadres compétents qui peuvent bien organiser et certifier le BAC. si c’est à cause du gombo, professeurs d’université en ont suffisamment aujourd’hui, alors qu’ils laissent les miettes du BAC à leurs collègues du secondaires. ce n’est que justice.

  • Le 18 juin 2018 à 15:26, par Maria de Ziniaré En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    Mon frère Tibo, si vous remarquez à chaque diplôme de Baccalauréat il y’a à l’en-tête le nom de l’université dont il relève. S’agissant du Burkina avant 1974 il n’y avait pas d’Université dans notre pays et sur les Baccalauréat de 1973 c’est l’université d’Abidjan qui était sur l’en-tête du Baccalauréat voltaïque probablement quand l’université d’Abidjan n’existait pas c’est celui de Dakar qui était estampillé sur le Baccalauréat de la Haute Volta.
    C’est quand l’université de Ouaga a été créé en 1974 que le Baccalauréat de Haute Volta a cessé d’être estampillé Universitė d’Abidjan.

  • Le 18 juin 2018 à 15:52, par wokondabô En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    C’est ça le BURKINABE. Cette mentalité est propre au Burkinabè. Avant de remettre en cause quelque chose, au lieu de voir ce qui se passe ailleurs, il cherche a opposer les gens. Tous les enseignants sont des collègues et font un travail complémentaire. Qu’il s’agisse des l’enseignants du primaire, du secondaire ou du supérieur, tous sont complémentaires. Un tel fait ceci, un tel gagne ceci, c’est plutôt un tel qui doit faire ceci, relève de la médiocrité propre aux Burkinabè. Au lieu de prendre le temps de bien comprendre ce qui se passe réellement, il balance étale son ignorance dans la presse et arrive à avoir ceux qui ne s’y connaissent pas. Si vous pensez qu’en professeur de maths ou d’anglais d’université ne peut pas enseigner au secondaire en terminale, cela n’engage que vous. Si vous pensez que les encadreurs pédagogiques supervisent le Bac, c’est un mensonge qui vous est propre. Relisez bien les textes, ils sont membres des jurys placés sous la responsabilité des président de jury. On ne peut pas être certifié de 1969, et ignorer le sens de superviser. Cet article n’a rien d’intéressant sinon qu’il témoigne de la médiocrité.

  • Le 18 juin 2018 à 16:07, par ali En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    Wokondabo n’est ce pas mieux de démontrer en quoi cet article relève de la médiocrité ? L’auteur a soulevé 2 sujets. En tant qu’intellectuel avancez vos arguments comme Tibo. Le terrorisme intellectuel ne passe plus. On pourrait dire aussi cela de Maria de Ziniare. En tant que lecteur nous voulons des débats d’idées et des marianeries.

  • Le 18 juin 2018 à 16:27, par Tibo ouedraogo certifié session 1969 En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    M. Ou Mme Wokondabo, certifié de 1969, vous pouvez imaginer que je ne suis pas resté simple certifie. Si ce que j’écris ne peut pas être contesté avec des arguments a l’appui, il faut s’abstenir de vos arguments épidermiques. Et puis, ou ai je écrit qu’un prof de maths ou d’anglais de l’Université ne peut pas enseigner dans le secondaire ? Par contre je persiste et je signe : ce sont les encadreurs pédagogiques qui supervisent les examens. En effet, quand il y a une erreur d’un sujet, qui corrige ? D’ailleurs qui corrige les sujets du bac ? Est ce les profs du secondaire ou de l’Université ? Le sujet fâche et vous pouvez vous fâchez surtout si vous êtes prof d’université. Cela n’enlève en rien la vérité du sujet. J’attends vos arguments pour démonter mon écrit.

  • Le 18 juin 2018 à 16:28, par Le Fair play citizen En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    ATENTION STOP CARTON ROUGE !!!!!!!!!!
    Le BAC est le premier diplôme universitaire, le BAC n’est pas un diplôme du secondaire ! le BAC relève de l’université !!! Basta !!!!!!!!
    Tchurrr, c’est quoi cela ? il faut s’informer avant d’écrire ! BAC c’est diplôme de l’université !!! OK

  • Le 18 juin 2018 à 17:03, par the upright En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    Très pertinentes questions. Ne serait-ce pas plus judicieux de laisser les candidats au BAC aux encadreurs qui les ont suivi durant tout leur cursus ? Laissons donc les morts aux vivants pour enterrement et les vivants à Dieu pour continuer à vivre. La question des prises en charge des examinateurs par les parents d’élèves est en effet une concussion qui ne dit pas son nom. Et les primes de surveillance et de corrections des examens auront servi à quoi ? Voilà une autre iniquité à laquelle la conférence sur la remise à plat du système de rémunération des agents publiques de l’État devrait prendre en compte. Un autre Fonds Commun qu’on n’a pas vu. Merci mon frère, mais qui s’en préoccupera.

  • Le 18 juin 2018 à 18:10, par sidminga En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    La réflexion de M. Tibo est pertinente et mérite que les acteurs de l’enseignement s’y penchent à moyen terme. En effet, ce n’est pas parce qu’on organise le BAC de cette façon depuis 1974 que cela doit continuer de nos jours. Qu’est-ce qui avait soutenu l’idée d’organiser le BAC de la sorte et surtout de l’ancrer à l’Université. Il est de nos jours comparable au fonds commun dont l’idée originelle était noble mais par la suite s’est trouvé confronté aux différents dérapages de nos jours.
    Plusieurs interrogations se posent :
    - avons-nous hérité ce disposif du colon ? peut-être oui car en France particulièrement, le BAC est le 1er diplôme universitaire. Si vous vous inscrivez en France, votre BAC est exigé pour l’authentification
    - quelle est la plus-value en rattachant le BAC (diplôme de fin d’études secondaires) à l’Université ?
    - au regard du nombre de plus en plus élevé des lycées au Burkina Faso, est-ce ce format sera compatible avec nos réalités ? Est-ce les jeunes enseignants d’Université pourront gérer ces questions pédagogiques de manière professionnelle lors des sessions de BAC dans les régions administratives ?
    Autant de questions que je me pose sur cette préoccupation pertinente de M. OUEDRAOGO

  • Le 19 juin 2018 à 10:20, par Jerkilo En réponse à : Humeur à propos des examens : A qui de droit et tant pis si ça pince !

    M. Tibo O., c’est une question de rapports de force et de système éducatif :
    1- rapport de force : étant certifié de 1969, vous avez du entendre parler des tentatives de décrochage du bac de l’université au temps où M. Mélégué TRAORE était ministre en charge des enseignements secondaire et supérieur. L’opposition des enseignants du supérieur aidés par les réfractaires au changement a fait capoter le projet. Donc je répète que c’est une question de pouvoir de pression ou de rapport de force et non de compétence des acteurs,
    2- question de système éducatif : tous les pays francophones d’Afrique centrale et de l’ouest (dont le Burkina) ont gardé leur héritage colonial en matière de système éducatif. Cet héritage colonial fait que dans tous les pays négro-africains francophones héritiers du système éducatif français ont gardé le bac accroché à l’université, comme en France. Pire, le Burkina est resté en retard par rapport à la France dans le domaine des curriculums et des curricula, par exemple au niveau des séries du bac de l’enseignement général : le Burkina est resté aux bacs, séries A,C, D qui sont remplacés en France par des bacs, séries L et S,...
    Donc, tant que les burkinabè seront réfractaires au changement en matière de réforme en profondeur du système éducatif burkinabè, ce système ne peut être que décadent et les performances médiocres. Le niveau des apprenants et même des enseignants ne fait que baisser. Bref, il faut un sursaut national, comme dans d’autres domaines de la vie nationale.

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