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Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

Publié le dimanche 17 juin 2018 à 23h17min

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Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

Le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) a organisé, ce dimanche 17 juin 2018 sa troisième Journée de communion et de partage des cadres catholiques. Une conférence sur la lutte contre la corruption et une célébration eucharistique ont ponctué la journée.

La journée a connu la présence effective de personnalités religieuses et politiques de notre pays. Le Cardinal Philippe Ouédraogo, le Premier ministre Paul Kaba Thieba, Armand Beouindé, maire central de la ville de Ouagadougou, Désiré Comboïgo, président par intérim du Conseil supérieur de la communication (CSC) ont pris part aux travaux de la journée.

Une conférence pour commencer

Pour marquer le début de la journée, le Pr Luc Marius Ibriga a animé une conférence sur le thème : « Le cadre catholique face à la corruption ». Pendant près d’une heure d’horloge, il a développé le sujet sous tous les anges.

Le conférencier a d’entrée indiqué que la corruption est devenue une véritable gangrène de la société actuelle. On la rencontre à tous les niveaux de la société et dans tous les pays du monde. Chaque année, les fonds qui disparaissent du circuit normal du fait de la corruption sont estimés à près de 1000 milliards de dollars.

Le fléau est beaucoup plus développé dans les pays d’Afrique noire pour plusieurs raisons. Citant une étude du Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC), Pr Luc Marius Ibriga va indiquer que ce fléau tire ses racines de l’analphabétisme des populations, de l’ignorance, de l’effritement des valeurs morales mais aussi et surtout de la mal gouvernance. « Il s’est agi pour nous de montrer que la corruption est un facteur de mal gouvernance », a-t-il indiqué. « A cause de la corruption, certains investissements publics ne poursuivent pas l’intérêt général mais l’importance des pots de vins et l’électorat », a ajouté le conférencier en guise d’exemple.

Un arsenal juridico-institutionnel pour lutter contre la corruption

Pour lutter contre ce fléau, l’Etat burkinabè a adopté « l’un des arsenaux juridiques les plus impressionnants ». Il s’agit notamment de l’adoption de lois punissant la corruption, la mise en place d’institutions chargées de traquer et de mater les corrupteurs et les corrompus. Sur le plan religieux, le Pr Luc Marius Ibriga a indiqué que les Saintes écritures ainsi que la Doctrine sociale de l’Eglise punissent la corruption.

Eu égard de cela, le Catholique doit prendre une part active à la lutte contre ce fléau. « Vous devez être celui-là qui dérange, celui-là qui empêche de tourner en rond, celui-là qui, de par sa présence, gène la corruption », a-t-il demandé aux cadres catholiques. « Vous devez être sel et lumière dans votre environnement de tous les jours », a-t-il ajouté. Il a été soutenu par son collègue le Pr Augustin Loada, pour qui, les chrétiens doivent aussi revoir leur rapport à l’argent : « vous devez être sel et lumière. Mais si vous faites de l’argent votre dieu, il vous sera très difficile de témoigner de votre foi chrétienne ».

Nécessité d’éduquer les plus jeunes

A la fin de sa communication, le conférencier est revenu sur la nécessité de mettre l’accent sur l’éducation des plus jeunes. « Il est important d’éduquer les plus jeunes. Car si un enfant vole quelque chose et qu’il n’est pas sanctionné, il se dira que c’est autorisé. Et c’est là le début de la tricherie, de la corruption. Mais s’il est sanctionné, il ne le fera plus prochainement. Donc il faut mettre l’accent sur l’éducation des plus jeunes et la sanction des cas de corruption », a-t-il conclu.

La conférence a été suivie d’une célébration eucharistique présidée par le Cardinal Philippe Ouédraogo qui est rentré récemment de l’Europe où il a séjourné pour des soins. Il a rassuré l’assistance de se porter maintenant bien et d’être prêt pour apporter la Bonne Nouvelle aux nécessiteux.

A quoi répond la journée de communion et de partage ?

Initiée par le SEPAFAR, un mouvement social relevant de la Paroisse universitaire Saint Albert Le Grand, la Journée de communion et de partage est une occasion créée pour permettre aux cadres et responsables catholiques d’échanger avec le Cardinal Philippe Ouédraogo sur divers sujets portant sur leur vie de foi et aussi de fraterniser entre eux.

Elle est à sa troisième édition et le thème retenu cette année a porté sur la corruption. « Le constat est que le Chrétien catholique ne montre pas la différence à cause de sa foi. Cette conférence vise à faire prendre conscience au Chrétien catholique que si on suit l’enseignement du Christ dans l’évangile, on devait être un exemple dans la promotion de la justice, de l’équité, de la paix et du développement. Et tout ce qui concerne la corruption n’est pas conforme aux exigences de l’évangile », a expliqué l’abbé Anatole Tiendrebéogo, aumônier des groupes sociaux à la Paroisse universitaire Saint Albert Le Grand, qui a révélé le constat établi par l’Eglise du Burkina sur le comportement de ses fidèles. La Journée marque la fin des activités de l’année.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 juin 2018 à 00:11, par AS DE PIQUE En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    #Pr Luc Marius Ibriga LUI MEME EST MPP

    #Pr Luc Marius Ibriga LUI MEME EST PARTIAL

  • Le 18 juin 2018 à 03:00, par X9 En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    C’est meconnaitre Dr IBRIGA, qui est un homme de grande vertu, de probite, tout simplement un integre. Ce n’est pas parceque la corruption persiste, que l’on dira que le Mr ne fait rien, c’est plus de 25 ans ce phenomene, et donc allons mollo. Meme dans nos familles il en existe, et c’est les meme qui financent les baptemes, mariages et autres funerailles, et nous sommes fier.
    Et puis, qu’est ce qui est mauvais d’etre du MPP ?
    On dit AS de PIC et non de pique.

  • Le 18 juin 2018 à 10:27, par OUEDRAOGO HENRI En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    Une heureuse initiative, je salue la tenue de conférence , elle est importante qu’elle se poursuivre dans les diocèses. Pour moi, les hommes intègres doivent être dans les partis politiques et de l’intérieur, travailler avec les autres militants non chrétiens pour un véritable changement. Le chrétien doit être sel et lumière partout.

  • Le 18 juin 2018 à 12:57, par nankolenduse Pierre claver En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    La foi chrétienne bat de l’aile à plusieurs niveaux de la vie sociale.
    Un bon pas pour votre paroisse et un bon exemple pour nous tous

  • Le 18 juin 2018 à 15:00, par Mafoi En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    Toute cette vérité biblique sur ce fléau de la corruption au Faso,tout le monde le sait mais rien n’est fait pour l’endiguer.Au contraire,chacun pique dans les caisses à cœur-joie et en toute impunité,les corrompus et les corrupteurs se retrouvent du bas en haut puisque c’est devenu un vrai sport national.Alors pour parler comme les statisticiens en sondage,dans cette salle où il y a eu cette fameuse conférence,au moins 95% des présents ont :
    - soit piqué dans les caisses de l’Etat au moins une fois de leur vie,,
    - ont été corrompus au moins une fois dans leur vie,
    - ont tenté de corrompre au moins une fois dans leur vie
    Ainsi va le Burkina nouveau fait de deals

  • Le 18 juin 2018 à 17:52, par fredo En réponse à : Lutte contre la corruption : Quel peut être le rôle d’un cadre catholique ?

    Très bonne initiative à encourager. Les prêtes pourraient accordés 3 minutes symboliques dans les homélies, pour parler de ce phenomène qui ronge et qui tue l’économie. Parfois entretenu par nous aussi catholique et bien-sur par d’autres frères des autres confessions.
    Eduquons nos enfants à s’éloigner de la tricherie à l’école et des "petit vols" à la maison.

    Un tricheur c’est quelqu’un qui se prépare à la corruption. Un corrompu et un corrupteur ont probablement été tricheurs à l’école.

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