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Journée de l’enfant africain : message de save the children

Publié le mercredi 13 juin 2018 à 11h05min

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Journée de l’enfant africain : message de save the children

A l’occasion de la commémoration de la Journée de l’Enfant Africain le 16 juin 2018, Save the Children International Burkina Faso souhaite une bonne fête à tous les enfants du monde. Cette journée se tient quelques jours après le lancement du deuxième Indice de Privation de l’Enfance de Save the Children, intitulé « Les multiples visages de l’exclusion », lors de la Journée internationale de l’enfant célébrée le 1er Juin. Ce rapport a fait ressortir quelques avancées en matière de promotion des droits des enfants dans certains pays du monde.

Cependant, il montre également que de nombreux défis restent à relever, surtout sur le continent africain et plus particulièrement la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui compte 8 des 10 derniers pays en matière de privation de l’enfance.

Les forts taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, la malnutrition, la déscolarisation des enfants, le travail des enfants, le mariage précoce, les grossesses chez les adolescentes et les déplacements provoqués par les conflits sont autant de facteurs qui mettent fin trop tôt aux enfances africaines.
Cette Journée de l’Enfant Africain nous offre donc l’occasion d’interpeller les décideurs et les leaders africains, afin qu’ils agissent urgemment pour créer un environnement plus défenseur et protecteur de l’enfant.

Dans ce nouvel indice, le Burkina Faso conserve son rang de 165e sur 175 pays et reste considéré comme un pays où la plupart des enfants sont privés de leur enfance.
Il est à encourager les légères progressions au niveau de la nutrition infantile et de la survie des enfants, qui soulignent l’engagement du Gouvernement notamment à travers sa politique de gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

Cependant les taux de malnutrition et de mortalité infantile restent à un niveau élevé tout comme ceux de déscolarisation, de mariage d’enfants, de grossesses précoces et de travail des enfants, ce qui a maintenu le Burkina Faso, marqué par la pauvreté, aux derniers rangs de ce classement.

Les chiffres suivants sont des exemples éloquents :

• Le taux de déscolarisation des enfants est de 40,1% ;

• Le taux de mariage des enfants est tel que 31,5% des adolescentes sont actuellement mariées et 52% des femmes ont été mariées avant leurs 18 ans et 10% avant leurs 15 ans

• Le taux des grossesses précoces (entre 15 et 19 ans), représente 10,7% ;

• Le taux des enfants (5 à 17 ans) en situation de travail est de 39,2%.

Cela nous donne une idée précise des défis à relever et des efforts à fournir. Save the Children, qui met en œuvre de nombreux projets au Burkina Faso, entend continuer ses efforts en vue d’accompagner le pays dans la création de conditions favorables afin que chaque enfant, avenir de la nation, puisse jouir pleinement de son enfance.

Il paraît essentiel que les actions du gouvernement, appuyées par les partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux puissent apporter une réponse concrète notamment à travers trois principales actions :

• Investir dans les enfants pour atteindre les Objectif de développement durable (ODD) et s’assurer que tous les enfants sans discrimination ont accès à des services de base de qualité, comme l’éducation, les soins de santé, y compris à des services de protection, notamment sociale.

• Lutter contre les discriminations faites à l’égard des filles. Le gouvernement doit investir dans des mesures visant à établir l’égalité des sexes, notamment en augmentant les budgets destinés à réduire les inégalités hommes-femmes et en investissant dans des programmes d’autonomisation des filles et des femmes.

• Encourager l’appui du gouvernement et de tous les acteurs dans la lutte contre les causes de privations de l’enfance qui jouent sur la pauvreté du pays, en agissant sur 3 domaines capitaux où des actions concrètes sont nécessaires :

o Lutte contre la déscolarisation avec un focus sur l’éducation des filles ;

o Lutte contre la malnutrition : en partenariat avec le réseau de la société civile pour la nutrition ; nous plaidons pour améliorer la gouvernance en faveur de la nutrition au niveau national et décentralisé, et incitons le gouvernement du Burkina Faso à allouer davantage de financements adéquats et domestiques en faveur de la nutrition ;

o Lutte contre le mariage d’enfants.

Sur la question précise du mariage d’enfants, l’année 2018 sera consacrée chez Save the Children, avec d’autres partenaires nationaux et internationaux, à une campagne pour la promotion de l’abandon de cette pratique, au regard des multiples et irréparables préjudices qu’elle cause notamment chez la jeune fille.

Le vote à l’Assemblée Nationale le 31 Mai 2018 pour l’adoption du Code pénal révisé qui incrimine et pénalise le mariage forcé et précoce, est un signal d’espoir pour le renforcement des dispositifs législatifs et institutionnels contre cette pratique.
Dans cette même perspective, Save the Children suit avec un grand intérêt le processus en cours de la révision du Code des Personnes et de la Famille qui apportera une garantie législative supplémentaire pour la protection des enfants contre le mariage précoce.

Save the Children met un accent particulier sur la nécessité de procéder à la sensibilisation des populations dans un pays où les pratiques culturelles traditionnelles demeurent très ancrées. Il est donc important d’apporter également un appui pour un changement de comportements sociaux. L’engagement de Save the Children à ce sujet s’exprime à travers plusieurs de ses projets.

En outre, l’ONG qui a adhéré à la Coalition nationale de lutte contre le mariage des enfants au Burkina Faso salue fortement la dynamique d’ensemble enclenchée au niveau national par les organisations nationales et internationales, avec un fort engagement politique au plus haut niveau.

Save the Children reste persuadée, qu’avec l’implication de toutes et de tous, un Burkina Faso où aucun enfant n’est marié avant 18 ans est possible. Cela requiert une volonté politique unanime, une synergie d’actions plus renforcée incluant les leaders traditionnels et religieux, les communautés, et un fort engagement de tous y compris des média.

Bonne fête à tous les Enfants du Burkina Faso.

Emilie FERNANDES
Directrice Pays/Save the Children International Burkina

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