LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Lutte contre le paludisme : Cinq nouveaux experts en diagnostic microscopique pour le Burkina

Publié le vendredi 8 juin 2018 à 19h00min

PARTAGER :                          
Lutte contre le paludisme : Cinq nouveaux experts en diagnostic microscopique pour le Burkina

Fin de formation et d’évaluation externe des compétences de douze microscopistes en microscopie du paludisme, pour le compte du Burkina Faso. La cérémonie marquant l’acte de clôture est intervenue ce vendredi 8 juin 2018, au niveau de la salle de conférence du bâtiment abritant le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), à Ouagadougou. Elle a donc été marquée par la remise symbolique de certificats de compétence à cinq participants sur douze. Ces derniers ont de fait été reconnus comme experts internationaux certifiés OMS en diagnostic microscopique du paludisme.

Selon Dr Abdoulaye Nitiéma, représentant la secrétaire générale du ministère de la Santé, par ailleurs directeur général des études et des statistiques sectorielles dudit ministère, le paludisme, problème majeur de santé publique au Burkina, est une priorité nationale. En effet, considéré comme le premier motif de consultation, le paludisme a de même la triste notoriété d’être la première cause de mortalité et de morbidité au Burkina Faso. Il s’avère alors impérieux, pour le ministère de la Santé, de renforcer les stratégies de lutte si l’on voudrait réellement atteindre l’objectif d’élimination du paludisme à l’horizon 2030.

Ainsi, pour le ministère de la Santé, l’une des stratégies en pole position pour combattre cette endémie, se révèle être le diagnostic précoce et le traitement rapide et efficace. Et de tous les outils permettant d’effectuer cette tâche au sein des hôpitaux et autres structures sanitaires, la microscopie apparaîtrait comme l’outil principal et sûr.
Cependant, ce diagnostic dit microscopique « n’est pas souvent très bien maîtrisé pour garantir de bons résultats sanitaires et une utilisation optimale des ressources », a confié Dr Abdoulaye Nitiéma, qui illustre par la suite son propos avec les résultats du contrôle national de qualité de ces deux dernières années. « Les résultats du contrôle national de qualité de ces deux dernières années ont montré des erreurs de lecture de l’ordre de 25 à 28% en 2015 et de 15 à 36% en 2016.

La représentante de Mme le représentant de l’OMS au Burkina Faso, Dr Fatimata Zampaligré

Comme sources d’erreurs, des gouttes épaisse/frottis sanguins négatifs ont été considérés comme positifs dans plus de 66% des cas dans nos différents laboratoires de biologie médicale du public et du privé », a dit le directeur général des études et des statistiques sectorielles du ministère de la Santé.

Voilà donc cité le contexte qui a prévalu à la tenue, sur deux semaines, de l’atelier de formation et d’évaluation d’experts sur le diagnostic microscopique du paludisme. Organisé grâce au soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’atelier a regroupé douze participants provenant de diverses localités du Burkina Faso. Les cinq participants ayant fait montre de plus de compétences au niveau des tests soumis à leur attention, se sont vu décerner le certificat de compétence. Les douze, par contre, n’ayant pas eu la chance de réussir aux exigences des épreuves, ont reçu un certificat de participation.

Pour être reconnu expert, il faut « avoir le niveau excellent dans trois domaines, notamment dans la détection parasitaire ; avoir la compétence de dire l’espèce plasmodiale (responsable du paludisme) retrouvée sur une lame et avoir la compétence de donner exactement les valeurs d’une densité parasitaire », a énuméré le Pr Daouda Ndiaye de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et directeur du Centre international de recherche et de formation sur les agents infectieux et la génomique (CRF-AG). En clair, il faut, de l’avis du professeur, au moins 80% en détection parasitaire, au moins 80% en identification et 40% en densité parasitaire, pour avoir ledit titre.

Aussi dit-il féliciter le Burkina Faso, pour le nombre de cinq experts obtenus au cours de cet atelier de formation et d’évaluation, car étant le plus grand nombre depuis l’initiation desdites formations et évaluations. Ils sont, de par l’obtention de ce certificat de compétence, « des experts internationaux certifiés OMS, reconnus comme des experts mondiaux en matière de diagnostic du paludisme, mais aussi en matière d’assurance et de contrôle qualité », a ajouté le Pr Ndiaye.

La représentante de Mme le représentant de l’OMS au Burkina Faso, Dr Fatimata Zampaligré

Pour la représentante de Mme le représentant de l’OMS au Burkina, Dr Fatimata Zampaligré, l’une des missions de son organisation, c’est l’assistance aux pays dans le renforcement de capacités en ce qui concerne le domaine de la santé. Au regard des résultats obtenus par le Burkina, elle avoue toute sa satisfaction au terme de cet atelier de formation et d’évaluation. Ces compétences, de son humble avis, vont contribuer à améliorer significativement la prise en charge du paludisme qui reste un problème majeur de santé publique pour le pays des Hommes intègres.

Adama Kiemdé est sacré le meilleur des cinq experts du Burkina. Il s’est de ce fait vu délivrer le certificat de compétence de niveau 1 microscopiste en paludisme. Son ressenti, il l’a fait savoir en ces termes : « C’est un sentiment de joie, de satisfaction. Je remercie le programme, l’OMS et les experts (formateurs) pour l’accompagnement durant ces deux semaines ».

L’atelier s’est déroulé du 28 au 8 juin 2018. Il a permis d’administrer aux participants un cours de recyclage sur la microscopie du paludisme et de faire l’évaluation des compétences externes des microscopistes du paludisme, selon le modèle de l’OMS.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique