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Privation de l’enfance : Save the Children présente son rapport 2018

Publié le vendredi 1er juin 2018 à 15h44min

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Privation de l’enfance : Save the Children  présente son rapport 2018

Face à la presse ce vendredi 1er juin 2018 à Ouagadougou, les premiers responsables de l’ONG Save the Children ont présenté leur 2e rapport sur la privation de l’enfance. Cette présentation est intervenue à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfance. Intitulé « Enfances volées », ledit rapport révèle les nombreux visages de l’exclusion. Pour ce rapport 2018, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest restent les régions où l’enfance est menacée. Sur les 175 pays étudiés, huit des dix derniers du classement se trouvent en Afrique. Et plus, la moitié des pays du monde sont touchés par les menaces qui pèsent sur l’enfance. Par ailleurs, six enfants sur dix, soit 57% des enfants de la région, sont exposés au risque d’être privés de leur enfance.

Plus d’un milliard d’enfants dans le monde risquent de sortir prématurément de l’enfance à cause de la pauvreté, des conflits et de la discrimination à l’égard des filles. D’où la nécessité de multiplier les efforts afin de lutter contre tous ses maux qui entravent le bien-être des enfants et le développement des pays. Face à ce fait, Save the Children international, une des ONG engagées dans la défense des droits de l’enfant, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfance, a présenté son rapport 2018 sur la privation de l’enfance, intitulé « Les nombreux visages de l’exclusion ». 175 pays ont été étudiés pour réaliser le rapport.

L’indice a été basé sur le taux de la mortalité, la malnutrition, la déscolarisation, le travail des enfants, le mariage des enfants, les grossesses précoces, etc. Et parmi ces pays, la directrice résidente de Save the Children, Émilie Fernandes, a noté que « 95 ont présenté une situation globalement plus favorable pour les enfants que dans le rapport de 2017, mais l’indice montre que le progrès n’est pas rapide et les conditions semblent considérablement détériorées dans une quarantaine de pays ». Dans ce classement, le Singapour, la Slovénie suivis de quelques pays occidentaux, occupent les 1res places. Parmi les dix derniers de cette liste, huit pays africains figurent, avec en tête le Niger.

Mme Emilie Fernandes, Directrice Résidente de Save the Children au Burkina Faso

Toutefois, Émilie Fernandes a précisé que « le Burkina Faso a gardé sa place de 165e comme l’an dernier, mais connaît un score à la hausse, même si l’indice le place comme un pays où la plupart des enfants sont privés de leur enfance du fait de la pauvreté ». Cependant, il faut relever que le Burkina a connu des améliorations dans les domaines comme la nutrition infantile et la survie des enfants. Mais certains critères pèsent encore et sont considérés comme étant à indice élevé.
A cause de ces critères, l’on enregistre un taux de déscolarisation de 40,1% au Burkina Faso, seul pays au monde à avoir un taux supérieur à 30%. Pour ce qui est du taux de mariage des enfants, 31,5% des adolescents sont mariés et 52% des femmes ont été mariées avant leurs 18 ans et 10% avant leurs 15 ans dans ce pays. Le taux de grossesses précoces est à 10,7% pour les adolescents dont l’âge est compris entre 15 et 17 ans. Enfin, le taux enregistré dans le cadre du travail des enfants est affiché à 39,2%.

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Les journalistes présents à la présentation du rapport 2018 de Save the Children

Selon la directrice résidente de Save the Children, plusieurs actions ont été menées sur le terrain pour lutter contre la privation de l’enfance, mais beaucoup d’efforts restent à consentir. C’est donc pour cela que trois grandes recommandations ont été faites dans ledit rapport. D’abord, il faut investir dans les enfants pour pouvoir atteindre les Objectifs du développement durable (ODD) et s’assurer que tous les enfants ont accès à des services de base de qualité et des services de protection sociale.
Pour l’atteinte de cet objectif, le gouvernement doit donner aux enfants le meilleur départ dans la vie. En plus de cela, il faut lutter contre la discrimination à l’égard des filles. Et pour lutter contre cette discrimination, il faut investir dans les mesures visant à établir l’égalité des sexes en augmentant les dépenses des budgets destinés à réduire les écarts hommes-femmes et aussi dans les programmes des filles et des femmes. Il faut enfin encourager l’appui du gouvernement et tous les acteurs dans la lutte contre les causes des privations. Et cette lutte ne peut se mener qu’en agissant sur la déscolarisation avec un focus particulier sur la promotion de l’éducation des filles et le combat contre la malnutrition.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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