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Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

Publié le mardi 29 mai 2018 à 00h50min

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Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

Le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2019-2021 a été présenté aux députés de la 7e législature, le 28 mai 2018. Sur la base du scénario de programme ou scénario de base choisi par le gouvernement, les recettes budgétaires seraient de 2237,42 milliards de francs CFA en 2019 ; 2390 milliards en 2020 et 2619,3 milliards en 2021, soit un accroissement annuel moyen de 8,46%. Au même moment, la masse salariale devrait exploser. Ainsi, il est attendu des taux de croissance 6,6% en 2019 ; 6,9% en 2020 et 6,8% en 2021, contre 7,7% projeté dans le cadre du PNDES sur la même période.

Outil de cadrage macroéconomique et financier triennal, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) a pour objectif de renforcer la discipline macro-budgétaire en définissant une trajectoire des finances publiques en lien avec les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il contribue à une meilleure allocation des ressources mobilisables en cohérence avec les orientations stratégiques des politiques publiques et des priorités du gouvernement. L’élaboration du présent document intervient dans un contexte national marqué par une faible pluviosité de la campagne 2017-2018, une situation sécuritaire dégradée et la persistance des revendications sociales.

Aussi, faut-il le préciser, le Burkina vient de signer, avec le Fonds monétaire international (FMI), le programme soutenu par la Facilité élargie de crédits 2018-2020, un accord qui exige un renforcement de la bonne gouvernance économique et financière. A cela, il faudra ajouter la signature de multiples accords avec les partenaires sociaux. Ce qui a conduit à une excroissance de la masse salariale. La signature le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda de l’accord de libre-échange en Afrique entraînera quant à elle, une diminution de recettes de porte.

Le gouvernement opte pour le scénario de base ou scénario de programme

Le DPBEP 2019-2021 est donc élaboré en référence à trois scénarii : scénario optimiste, scénario pessimiste et scénario de base ou de programme. C’est le dernier scénario qui a été retenu par le gouvernement, car, estime-t-il, il intègre le contexte socioéconomique et offre une prévision réaliste de recouvrement de recettes en phase avec les capacités réelles des régies tout en prenant en compte les éléments de la matrice des réformes stratégiques et des investissements structurants du PNDES.

Sous l’hypothèse d’une pluviosité favorable, d’une situation sécuritaire normalisée, d’une accalmie au niveau de la fronde sociale et d’une mise en œuvre satisfaisante du PNDES, la relance de l’activité économique devrait se raffermir sur la période 2019-2021. Et les recettes budgétaires attendues seraient de 2237,42 milliards en 2019 ; 2390 milliards en 2020 et 2619,3 milliards en 2021, soit un accroissement annuel moyen de 8,46%. Sur la base de ce scénario, il est attendu des taux de croissance de 6,6% en 2019 ; 6,9% en 2020 et 6,8% en 2021. Ces taux sont en deçà des objectifs du PNDES qui table sur un taux de 7,7% sur la période sous revue.

Lors du débat, les députés n’ont pas manqué de rappeler cet état de fait. Aussi, ils ont regretté un manque de précision sur certains aspects. Certains ont même dénoncé un manque de volonté politique.

Une explosion de la masse salariale

En 2019 par exemple, les recettes totales s’établiraient à 2237,4 milliards de francs CFA dont 1984,8 milliards pour les recettes propres, soit un accroissement de 12,7% par rapport à 2018. Les dépenses totales s’établiraient à 2503,6 milliards contre 2480,66 milliards en 2018, soit une hausse de 9,4%. Les dépenses de personnel représenteraient 36,6% des dépenses totales, 41,6% des recettes propres et 46% des recettes fiscales pour une norme communautaire de 35%. « Les dépenses d’investissement passeront de 777 milliards à 646 milliards de francs CFA entre 2018 et 2019. Les ressources affectées aux investissements ont été malheureusement absorbées par les dépenses de personnel qui enregistrent une hausse de plus de 165 milliards de francs CFA entre 2018 et 2019. La masse salariale passerait de 670 milliards de francs CFA en 2018 à 835 milliards de francs CFA en 2019, soit une hausse de 24,8% », confié Clémence Yaka, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Développement, chargée du budget.

Ce débat d’orientation budgétaire participe du renforcement des pouvoirs de contrôle de l’institution parlementaire en ce sens qu’il permet de mieux informer le parlement sur l’évolution des finances publiques à moyen terme. Il permet d’apporter une réponse technique aux problèmes d’articulation entre les stratégies de développement et le budget de l’Etat. Il permet également de situer la loi de finances dans une perspective pluriannuelle.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2018 à 04:42, par Fasolibre En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    Je crains fort que le président RMCK ne soit notre Yves Roland Billecard (le DG français d’air Afrique qui a donné le coup de semonce à la compagnie aérienne panafricaine ).

  • Le 29 mai 2018 à 08:38, par tiibo En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    Le gouvernema devrai mettre en oeuvre un système pour bien employer la ressource humaine deja sur place, loin de dire kil ne faut pa lutter contre le chomage il ne faudra juste recryter piur recruter. Revoir meme le bien fondé de certains ministeres. De plus il faut savoir non kan cest non fache aux revendications et investir. Pour terminer il faut trouver les voies et moyens pour k les terrains , les loyers, les denrées alimentaires soient accessibles en terme de cout.

  • Le 29 mai 2018 à 09:47, par le citoyen En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    Le contexte national marqué par une faible pluviosité de la campagne 2017-2018, une situation sécuritaire dégradée et la persistance des revendications sociales nous semble réaliste. le scenario choisi est celui qui sied au regard du contexte et des résultats des projections.

  • Le 29 mai 2018 à 09:55, par kwiliga En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    "Sous l’hypothèse d’une pluviosité favorable, d’une situation sécuritaire normalisée, d’une accalmie au niveau de la fronde sociale et d’une mise en œuvre satisfaisante du PNDES, la relance de l’activité économique devrait se raffermir sur la période 2019-2021".
    Alors, si j’ai bien compris, ça, c’est le scénario de base.
    Mais alors, que prévoit le scénario optimiste ? Que Trump revienne sur ses propos et sur ces décisions, que les chinois nous soutiennent sans rien demander en retour, que l’on trouve du pétrole en grande quantité, que dieu instille la bonté et enlève la cupidité dans le cœur des puissants de ce pays, qu’il pleuve de la bière,...?
    Et si la pluviosité devait être faible, que la situation sécuritaire reste difficile ou se dégrade davantage, que les fonctionnaires persistent dans leur aveuglement égoïste et que la mise en œuvre du PNDES, continue à rencontrer les difficultés qu’elle semble incapable de dépasser à ce jour,... On va devenir quoi ?
    Parce qu’apparemment : " Les ressources affectées aux investissements ont été malheureusement absorbées par les dépenses de personnel" et ça, c’est la pire des façons pour préparer son avenir.
    Mais, qui songe réellement à l’avenir ?
    La majorité de la population, courbée sur sa daba, n’a pour sa part qu’une seule vision de l’avenir et elle est à très court terme : pourvu qu’il pleuve suffisamment.
    Le commerçant espère qu’il va trouver des clients et qu’il pourra continuer à magouiller, avec son cousin douanier, pour échapper aux démesurées taxes douanières qui, s’il devait réellement les payer, imputeraient la totalité de sa marge.
    Quant-aux autres, ils sont déjà fonctionnaires, ou n’ont d’autre choix que d’espérer le devenir. Ceux-là, comment peuvent-ils envisager l’avenir. Comment peuvent-ils croire que la faible production de produits finis de notre semblant d’industrie, pourra éternellement nourrir les quantités d’aspirants fonctionnaires supplémentaires que le Faso va devoir assumer dans son proche avenir ?
    Le pays va mal et les choses sont à repenser en profondeur.
    Nous faudra-t-il encore une crise, une situation terrible et dramatique, pour enfin accepter de voir la réalité en face et nous convaincre que l’avenir, c’est aujourd’hui qu’il se joue ?

  • Le 29 mai 2018 à 12:38, par HUG En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    Voyez vous nous sommes fatigués. Une explosion de la masse salariale ? Mais à qui la faute ? C’est au pouvoir du MPP et acolyte donc assumez vos actes. Octroie d’avantages faramineux aux magistrats, aux agents de santé, aux enseignants, aux agents des finances et autres . Qui a donc signé ces protocoles d’accord.? Augmentation indiciaire par ci et par là, augmentation d’indemnité de logement de 26¨% ..... augmentation du montant du fond commun. ...... Donc l’explosion de la masse salariale ne doit pas surprendre. Je me rappelle qu’un ministre avait dit qu’on ne pouvait pas accorder des avantages faramineux aux agents de son ministère. Curieusement, le président du Faso avait invité le syndicat en question à KOSYAM sans leur ministre de tutelle et après quelque temps après un décret a été pris et a accordé des avantages extraordinaire à ce corps. Voyez- vous un penseur disait que quand l’Etat est fort il nous écrase et quand il est faible nous périssons. C’est ce qui semble nous arriver. Pour paraphraser MACHIAVEL nous disons que le prince doit être renard pour déjouer les pièges et loup pour effrayer les agneaux. Mais helas

  • Le 30 mai 2018 à 11:15, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Programmation budgétaire 2019-2021 : Des taux de croissance en deçà des objectifs du PNDES

    - Mais dites donc ! Le PNDES, la Bible de Saint Paul Kaba Tiéba est-elle entrain de prendre de l’eau ou quoi ? Aidez-moi à mieux comprendre. Il y a donc trop de problèmes qui plombent le PNDES comme la masse salariale gigantesque, la mauvaise pluviométrie, l’insécurité, etc. Mais avons-nous oui ou non des compétences nationales pour comprendre que lorsqu’on planifie le développement, on tient compte de tous ces paramètres, sans oublier qu’il y a aussi les tratégies de gestion des risques potentiels. Mr le PM PKT appelez moi Kôrô Yamyélé je vais venir vous redresser tout ceci en 5 mois et je rejoins mon petit village où je suis plus tranquille.

    Par Kôrô Yamyélé

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