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Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

Publié le mercredi 16 mai 2018 à 23h28min

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Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

C’est en 1904 que la toute première école appelée « École des fils de chefs » fut créée à Ouagadougou. Ensuite, d’autres écoles furent créées à Bobo-Dioulasso, Tenkodogo, Kaya, Ouahigouya et Batié. Aujourd’hui, presque chaque village a une école. Mais comment enseignait-on à l’école ? Quelle était le comportement des élèves, des parents, des enseignants et quelle était la qualité de l’enseignement ? Nous avons croisé des anciens élèves qui nous partagent leurs souvenirs.

Les personnes avec qui nous nous sommes entretenus étaient à l’école primaire entre 1950 et 1990. Chacune d’elles se rappelle qu’à l’époque, la chicotte était un élément clé dans la conduite de la classe. Les parents laissaient la liberté au maître de faire ce qu’il voulait de leurs enfants. Les enseignants prenaient cette marque de confiance avec une grande responsabilité pour ne viser que la réussite des enfants.

« Il arrivait même que les enfants des parents qui s’hasardaient à faire des cadeaux au maître soient les cibles privilégiées pour aller au tableau. Dans les cahiers, les appréciations étaient très sévères avec des ‘‘mal, médiocre, nul’’. Cela, contrairement à ce que nous pensons, amenait les élèves à une prise de conscience de leurs faiblesses pour s’améliorer. Les coups de chicotte étaient le quotidien de tous les élèves, y compris les enfants des enseignants et des autres fonctionnaires », se souvient El Hadj Soliho Sanogo.

Florentine Marie-Claire Nana née Nikyema, aujourd’hui à la retraite

Pour Florentine Marie-Claire Nana née Nikyema, aujourd’hui admise à la retraite, « les punitions et autres brimades étaient supportées sans que personne ne s’y oppose. À l’époque, les écoles étaient rares donc distantes les unes des autres. Les élèves parcouraient souvent 5 à 10 km pour se rendre à l’école à pied, sans une pièce d’argent en poche ni un plat à manger à midi. Pieds nus, ils étaient préoccupés d’arriver à l’heure pour éviter les coups. À midi, le repas était constitué soit de fruits sauvages, soit de petit mil emporté qu’on se partageait ». Les tenues se limitaient à des haillons composés de deux ou trois culottes avec une chemise pour toute l’année. Les corvées comme le fagot, les semis, le sarclage, les constructions de poulaillers étaient réservées aux garçons. Quant aux filles, elles faisaient la lessive, pilaient le mil, puisaient l’eau pour la femme du maître, avec joie. Toute occasion d’aller au domicile du maître était une joie pour l’élève. Pour le parent et l’élève, le maître était un dieu et il fallait le respecter. Au village, pour les élèves, le passage du maître dans le quartier suscitait le sauve-qui-peut, de peur d’être bastonné le lendemain. En classe, le silence s’imposait et on pouvait entendre les mouches voler. Pendant les corrections de devoirs, on entendait des cris et des pleurs, à cause des coups reçus suite à des fautes relevées.

El Hadj Soliho Sanogo journaliste de Sidwaya à la retraite

« Les activités manuelles étaient mises en valeur : jardinage, agriculture, etc. pour préparer tout le monde à la vie. En un mot, à l’époque, le pouvoir était entre les mains du maître et les élèves et leurs parents acceptaient cela volontiers. C’est dans ce système éducatif jugé traditionnel et archaïque que beaucoup de cadres du pays ont été formés. Tout cela dans des conditions d’études où il n’y avait ni électricité, ni connexion internet, ni table d’études, ni répétiteur. Il n’y avait que les lampes-tempête et les nattes comme tables. Le fagot de bois était même allumé pour servir de lumière. Pour les recherches et autres exercices de maison, il fallait faire recours aux aînés. Les fêtes de fin d’année étaient des moments de joie pour toute la communauté éducative. C’était l’occasion de récompenser les plus méritants et de partager les retombées des activités manuelles à tout le monde. Les résultats étaient publiés par classe, en présence des parents », raconte Paul Siaka Zou.

Mais que constatons-nous de nos jours ?

Des élèves indisciplinés qui n’aiment pas l’effort et la pression, des enseignants préoccupés par d’autres objectifs que l’avenir de leurs élèves, des parents se disant évolués qui refusent qu’on touche au moindre cheveu de leurs enfants. On se demande alors pourquoi cela.
Est-ce le modèle occidental avec ses notions de droit de l’Homme qui nous influence ? Est-ce le système éducatif lui-même qui est en faillite ? Est-ce la qualité des enseignants qui n’est plus la même ? Est-ce les mentalités des parents qui ont changé ? [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2018 à 19:34, par Biko En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Quand des enseignants, sous prétexte de manque de matériels didactiques, vont écraser des milliers de bics à la porte de leur ministère de tutelle, que veut-on qu’ils transmettent comme message à leurs élèves ?
    C’est inquiétant !

  • Le 17 mai 2018 à 05:11, par élève de l’époque concernée En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    cherchons d’autres causes de l’echec des enfants a l’école. la cravache et les appréciations mal médiocre et nul au contraire réduisaient la capacité des élèves à se responsabiliser. je vous le dit.
    Combien d’enfant ont du abandonné l’école a cause de ce que certaines personnes avancent comme bénéfique ? Vous aussi !

    • Le 17 mai 2018 à 09:56, par Kaka En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

      Merci. J’ai toujours été contre les sévices corporels très avancés sur les enfants à l’école. Il y a ceux qui ont réussi certes, mais il y a ceux aussi qui ont dû abandonner l’école très tôt à cause des conséquences de l’utilisation abusive de la chicotte.
      Il y a d’autres sanctions qui peuvent amener un enfant à réfléchir.
      En plus de l’indiscipline des enfants (mais ça c’est l’éducation et non la formation), on peut citer :
      - Recrutement des enseignants sans bon niveau avec la libéralisation des ENEP privées ; pas de franchise dans la délivrance des documents de formation, tout se marchande sur le terrain, y compris le BEPC (diplôme de base pour l’accès à l’ENEP) ;
      - Manque d’amour du métier (les gens cherchent leur pitance mais pas du travail,
      - Non maîtrise ou non application du ba-ba de l’enseignement...

      • Le 17 mai 2018 à 12:26, par Jonassan En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

        C’est la réthorique. Ceux qui ont abandonné l’école à cause de la chicotte ? Ca c’est bien après, à la lisière du changement qui allait amener le maître a éviter d’insulter l’élève sous peine d’être traduit en justice. Sinon au début-là, un enfant ne peut avoir abandonné l’école à cause de la chicotte. La chicotte de l’école était plus douce que celle de la maison, en ces temps-là ; l’ombre et les tables-blancs étaient le luxe et la climatisation quand on n’était plus astreint sous le soleil, daba à la main. Ces enfants-là n’étaient pas des enfants au bibéron et à l’aspirine ; ceux qui n’avait pas la capacité de résister à l’école étaient morts déjà au berceau ou avant l’âge de 5 ans. Un garcon de 7 ans (âge des plus jeunes) s’amusait en feignant de gémir devant le maître qui le battait.
        De toute façon le résultat malheureux est là : Il n’y aura plus de Senghor, ni de Biraogo Diop, ni de Camara Laye. L’occident a réussi ; il a réussi à faire tomber sa peur, la peur que la situation s’inverse, la prédominance du nègre sur le blanc. IL A REUSSI. Il n’y a pas et il n’y aura pas de victoire sans lutte. Alors, c’est à nous de choisir et d’assumer.

  • Le 17 mai 2018 à 12:01, par balguintogsba En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Le diagnostique de la situation actuelle de l’école au Burkina requiert une analyse logique. Cette analyse devra tenir compte de l’évolution de la société sur le plan comportemental, psychologique et structurel.
    Dans le passé les valeurs tels le travail, intégrité, probité, patriotisme, l’obéissance (et bien d’autres) animaient la vie de tous citoyens du pays, les premiers responsables jusqu’à la base. De nos jours ces valeurs ont été oubliées.
    Le Burkinabé de 2018 ne se pose qu’une seule question : "comment vais-je pouvoir devenir riche et très vite, sans trop travailler ?" La résolution de cette équation est très difficile.
    Cette question occupe tout l’espace de son cerveau et finie par obnubilée sa conscience. C’est pourquoi de nos jours, l’enseignant et ses élèves et tous les autres Burkinabés sont dans cette logique.
    Cette façon de réfléchir de nous tous a comme conséquence : la corruption, les détournement, l’incivisme, le grand banditisme, le terrorisme et tous les autres maux qui minent le bon développement notre société.
    Pour aboutir à une éducation de qualité gage d’un bon développement et d’un retour à des valeurs sociétales pouvant impulser le bon développement du pays le Burkina, nous devons prendre conscience de cette réalité.
    Ensuite nous devons demander à nos premiers responsable d’incarner les bonnes valeurs pour se comporter en homme d’état (lui ne pense qu’à la postérité) et non en politicien (lui ne pense qu’à son prochain mandat).
    En tant que" homme d’état", ils nous conduiront au développement par la réalisation de projets futuristes.
    En tant que" politiciens", ils nous conduiront inexorablement vers le désastre tel la situation actuelle de l’enseignement dans notre pays.
    Dieu puisse, en ce temps de carême, ouvrir grandement l’esprit de nos dirigeants et de tous les burkinabés. Amen !

  • Le 17 mai 2018 à 12:35, par skiter En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Ceux qui étaient à l’école entre 1950 et 1960 sont ceux là qui ont dirigé le PDEB avec à la clé un pillage quasi généralisé.Les DPBA de l’époque se sont sucrés, pourtant ils ont fait l’école de la"chicotte, des corvés, de la rigueur...Ils disent qu’ils sont plus morales que les enfants de nos jours, cela n’est pas vérifié.
    Enfin, citons Platon :
    Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
    Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
    Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
    Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne,
    Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.
    Des paroles dites depuis l’antiquité.En claire, aucune génération n’est meilleure que l’autre, chacun vit selon les réalités du moment.

  • Le 17 mai 2018 à 15:46, par kirga En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Je suis de l’enseignement et je vais vous faire une revelation choquante pour les uns et inconfortable pour les autres. Ne perdons pas la tête . tout bon enseignant doit tenir compte des postulats suivants :
    1/il faut éduquer en fonction d’un état futur( respectez l’enfant pour ce qu’il sera plus tard) et non le traiter avec barbarie et mépris au nom d’un prétendu "respect que l’enfant doit au maitre" le maitre n’est pas Dieu et l’enfant le sait
    2/"souviens toi que ton fils n’est pas ton fils mais le fils de son temps"(vouloir reproduit le modèle d’éducation que nous avons reçu est aberrant
    3/celui qui n’a pas compris que l’enfant donne le meilleur de lui s’il est compris par l’enseignant perd son temps
    3/la chicote, les injures, les moqueries présentent une discipline éphémères dans l’immédiat en meme temps qu’elles préparent les esprits des jeunes à la rébellion car tout le monde est sensible à l’injustice :
    Or qu’observe t-on ?
    1/ nos braves enseignants (surtout ceux de l’enseignement post primaire et secondaire) bafouent par ignorance ou par arrogance ces principes
    2/nos enseignants ne respectent ni leurs supérieurs ni le texte de base devant régir la discipline appelé règlement intérieur(ils narguent les chefs d’établissement, distribuent des zeros , donnent des punitions insensées qui occupent le temps de l’enfant et l’empêchent de reviser ses leçons, ils renvoient unilatéralement les élèves de leur cours pour des motifs inavoués, passe plus le temps à raconter leur misère ou leur succès qu’à enseigner , s’absentent sans autorisation ni motif, défient l’autorité, caressent les filles en classe, injurient les élèves et meme leurs parents , ils instrumentalisent les élèves à des fins dont la justesse échappe au sens commun etc...) Bref, ce sont eux les vrais responsables de l’indiscipline dans les établissements. C’est vrai qu’il peut y avoir des enfants difficiles mais lorsque l’enseignant est exemplaire ces enfants sont vite combattus par leurs camarades par qu’ils sont conscients de l’action bienfaitrice des enseignants sur leur vie future.

  • Le 17 mai 2018 à 15:57, par Lavieille En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    On doit pas utiliser la chicote pour l’apprentissage d’une langue étrangère à nos enfants. C’est pas de l’esclavage en voulant apprendre la langue d’autrui. Quel européen va utiliser une chicote pour apprendre la culture burkinabè à son enfant. Trouvez une autre manière avec beaucoup d’implication des parents, des parents, certains qui fuient leur responsabilité de 1er éducateur de leurs enfants dès la maison.Les consciences d’avant étaient limité à la soumission du blanc. C’est pas obligatoire de réussir sa vie en apprenant la culture de l’autre. Ce sont nos grands parents qui ont faillit. Sinon si on peut traduire ce qu’on apprend dans l’autre langue c’est que ces mêmes enseignements et consciences nous habitent aussi. Sans l’école on peut comprendre le français comme on peut comprendre le Dioula ou le Baoullé sans être de ces ethnies. La réussite dépend de l’éducation même des parents à la maison. Si au 21ème siècle on se met encore à battre un enfant à cause du Français, de l’Anglais, de l’Arabe ou de quoi que ce soit, c’est honteux. Voilà pourquoi ils pensent qu’ils sont plus originaux devant Dieu que nous. Nous sommes fières de ce que nous sommes, de telle sorte que Dieu nous a créé. Instaurer plus la technique dans l’enseignement pour apprendre aux enfants à pouvoir faire quelque chose au lieu de vouloir les faire remplir les cantines des diplômes de diplomate ou de bureaucrate. Un technicien peut en même temps assurer le travail de bureau de son atelier mais un bureaucrate qui n’a rien appris de la technique ne peut pas en même temps assurer le travail technique de son atelier même s’il l’a créé. Ne frappez plus les enfants à cause du blanc qui n’a pas besoin de nous imiter. Merci. Regardez nos frères Ghanéens à côté. Chacun sait faire quelque chose pour survivre.

    • Le 17 mai 2018 à 18:30, par Ibn_Firnas En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

      On paraît que l’interdiction de la chicotte et de tout chatiment corporel fait partie d’un plan mondial pour retirer l’autorité parentale aux parents et faire des enfants des propriétes de l’Etat. De plous, le pilori est un chatiment qui accroit l’intelligence des enfants : en effet, le pilori bien paratiqué sychronise les 2 hemispheres du cerveau et cela est valable même pour les adultes. Ze sui juste de passsagi ! E pi Ghaneens là, ils pag-le angilai, la langue d’un autre. Poug-tant ...

  • Le 18 mai 2018 à 13:27, par Lavieille En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Toi Fimas, si je parle du Ghanéen, ils savent fabriquer ou faire quelque chose dès le primaire et même s’il n’a pas fait l’école. L’anglais, on a pas besoin d’aller à l’école pour le comprendre. Moi, je comprend Mooré, Dioula, Haoussa et Ashanti mais sans été à l’école d’aucune de ces langues. . On a pas besoin de les chicoter pour l’histoire ou la grammaire. Le Ghanéen, même s’il quitte dès le primaire il peut gager sa vie. C’est pas la chicotte qui va l’apprendre l’englais. C’est vous autres qui ne comprenez rien qui empire les choses. Moi je n’ai pas besoin qu’on frappe mon enfant à l’école pour qu’il réussisse. Il y a trop à apprendre dans la vie. Cordialement.

  • Le 19 mai 2018 à 19:07, par Miek Bakker En réponse à : Baisse de la qualité de l’enseignement au Burkina : À qui la faute ?

    Chers collègues.Je suis arrivée à Burkina Faso en janvier 2017 et j’avais comme intention de monter un projet musical pour vos enfants pendant 6 semaines.Finalement j’y suis restée 6 mois et j’y reviens régulièrement.J’ai visité et même enseigné dans plusieurs écoles dans votre beau pays.J’ai vu enseigner avec amour Jules Mouanga et Brice Mokono mais j’ai également vu des enseignants qui ne montraient pas d’amour du tout dans ce qu’ils faisaient : les humiliations, la chicote...ça m’a choqué énormément. Selon moi la base d’être un bon prof est : aimer les enfants à fond et leur donner beaucoup d’amour et de la confiance au lieu de les frapper et humilier même au moment qu’ils ne méritent pas d’être aimés. Nous sommes les profs et nous n’avons jamais le droit de les "tuer" psychologiquement. Depuis quelques mois, grâce à l’enthousiasme des volontaires burkinabés’ il y a un centre éducatif ’Na Sem Same’ ( l’orthographe ?) à Zogona. La base est la musique, le respect pour chacun et la solidarité entre les enfants donc chaque mercredi et samedi il y a des cours de musique. En plus il y a une bibliothèque et des espaces où les enfants du quartier peuvent y venir travailler pour l’école.Des volontaires burkinabés et une institutrice belge y donnent des cours d’alphabétisation,de français... Il y a plein de règles dans le centre mais aussi beaucoup de libertés.D’abord les règles pour les profs : la chicote, les humiliations,les critiques,les insultes,les moqueries...sont absolument interdits. Pourtant on punit les enfants s’ils ne se comportent pas correctement : ils doivent expliquer par écrit ce qui s’est passé ou ils doivent copier des textes et... les listes des verbes irréguliers sont très présentes. S’ils ne le font pas correctement il n’ont plus accès au centre : ils sont exclu temporairement jusqu’au moment qu’ils ont fait la punition correctement. Je vous assure que c’est un combat d’interdire la chicote car comme chez nous avant les parents et les enseignants ont l’habitude de donner de coups pour se faire obéir( je n’ai pas encore trouver la réponse comment la situation d’éducation a changé chez nous) La punition physique a l’air innocent...mais après des recherches pédagogiques intenses on a découvert qu’un enfant se développe bien que dans un environnement où il se sent à l’aise.L’esprit d’un tel enfant n’est plus dans un état d’alerte et est ouvert aux apprentissages ( il ne se demande plus : est-ce qu’on va me frapper ou humilier si je fais une faute). Il a de confiance en soi.Il enfant frappé ne sait pas faire une réflection.Il est nerveux, peureux,peu attentif (et) ou agressif et ne sait plus se concentrer avec des notes pénibles comme conséquence et parfois même un comportement épouvantable. Evidemment ce sont les enfants les plus sensibles qui en souffrent et ils ont des notes qui ne reflètent pas du tout leur intelligence. En faite cette ambiance de terreur est néfaste. Donc dans le centre toute expression d’agressivité physique ou psychologique est interdit, aussi entre les enfants. Et la liberté ?1.Les enfants peuvent s’exprimer même lorsqu’ils sont en colère mais toujours correctement sans insultes. 2. On leur donne beaucoup de responsabilités.Dès qu’un enfant maîtrise un sujet (p.e. les verbes en "er") il a le droit de donner cours aux autres ( sous surveillance d’un vrai prof) Plus tard aussi à ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir aller à l’école.Ils doivent entretenir les lieux eux-mêmes.Ils ont la responsabilité pour prendre soin du matériel.3. ILS ONT LE DROIT DE FAIRE DES FAUTES DES ERREURS !! On les stimule même d’oser faire des fautes et maintenant ils osent parce qu’ils savent que nous n’allons jamais les ridiculiser... il faut prendre des risques dan la vie pour avancer.Maintenant l’enfant sait qu’il a droit à l’erreur et que c’est en se corrigeant qu’il apprend. J’ai vu enseigner vos profs et sur niveau de contenu... c’était comme chez nous ; il y a de bons profs et des moins bons.Je vous dis que j’ai beaucoup de respect pour ceux qui se battent pour le futur de nos enfants avec du respect pour l’intégrité de chaque enfant.J’espère que la plupart entre vous avoue que la chicote et les humiliations sont toujours l’expression de l’ignorance de capacités éducatives.Après tout j’ai compris que les enseignant(e)s et les parents considèrent ’éduquer’ et ’frapper’ comme synonymes ! Mais on y arrivera .Ca ne sera pas facile mais ensemble, parents, enseignants et enfants... na sem sam. Miek Bakker ( je vous jure que les enfants de l’Occident ne sont pas plus sages que les vôtres)

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