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Education des filles : Le Canada offre 26,2 milliards de FCFA pour réduire les disparités

Publié le mercredi 16 mai 2018 à 00h12min

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Education des filles : Le Canada offre 26,2 milliards de FCFA pour réduire les disparités

« Réduire les disparités dans les apprentissages entre filles et garçons ». C’est sous ce thème que Ouagadougou a abrité, ce lundi 14 mai 2018, le lancement du nouvel appui canadien à l’éducation de base au Burkina Faso. Une cérémonie présidée par le Pr Stanislas Ouaro, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation.

La coopération entre le Canada et le Burkina se porte bien. Pour les cinq prochaines années, le gouvernement du Canada appuiera l’éducation de base avec 59,5 millions de dollars canadiens, soit 26,2 milliards de FCFA. Entre les exercices 2017-2018 et 2021-2022, le pays des Hommes intègres recevra 51 millions de dollars canadiens pour soutenir la mise en œuvre de son Plan stratégique de développement du secteur de l’éducation de base. Ce qui contribuera à améliorer les services d’éducation, en les rendant plus accessibles aux filles aux niveaux primaire et post-primaire ; à construire et équiper 20 000 nouvelles salles de classe ; à renforcer, à tous les niveaux, les pratiques de gestion et de fonctionnement du secteur de l’éducation de base.

Les officiels

Aussi, le Canada lancera une demande de propositions d’une valeur de 8,5 millions de dollars pour la sélection concurrentielle d’un organisme canadien pour fournir une aide technique à la mise en œuvre de ce plan. Un appui que la cheffe de file des partenaires techniques et financiers, Dr Anne Vincent, représentante résidente du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), trouve nécessaire pour soutenir les efforts du gouvernement dans la scolarisation des filles. « Il est impossible de développer un pays sans ses filles et ses femmes », a-t-elle lancé. Tout en remerciant le Canada pour son geste, elle a félicité le Burkina et a exhorté le gouvernement à poursuivre les efforts afin d’atteindre les Objectifs du développement durable (ODD) pour ce qui est de l’éducation pour tous.

Une discrimination positive

Une vue de l’assistance

Pour l’ambassadeur du Canada au Burkina Faso, Edmond Wega, son pays entretien avec le pays des Hommes intègres une relation d’amitié et de coopération importante qui dure depuis 1962.« Nous saluons le leadership du gouvernement du Burkina Fasoqui a très rapidement mis les questions de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des genres sur un piédestal, ce qui est assez important », a confié le diplomate. Son pays a en effet énoncé sa nouvelle politique de l’aide internationale qui se veut féministe et qui metun accent prépondérant sur l’égalité des genres et sur l’autonomisation des femmes. Il était tout à fait naturel, à en croire l’ambassadeur, que son gouvernement qui appuie le secteur de l’éducation du Burkina depuis 2001, accompagne le gouvernement dans ses objectifs qui sont importants pour le développement du pays, des communautés et pour les droits de la personne.

Pr Stanislas Ouaro, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation

Cet appui canadien ne peut que réjouir le MENA qui a sous la main plusieurs écoles sous paillotes par exemple. Il a tenu à saluer l’exemplarité de cette coopération entre les deux pays. Pour le Pr Stanislas Ouaro, cette aide vient contribuer aux efforts que le gouvernement déploie pour rendre l’éducation accessible, efficace etde qualité pour tous les enfants de ce pays. Et son département est fortement interpellé sur la question de l’équité nonobstant les acquis déjà enregistrés au niveau du cycle primaire (tauxbrut de scolarisation en 2016/2017 : 88,1% pour les garçons et 89% pour les filles).

Toutefois, les inégalités persistent au post-primaire et au secondaire,malgré les stratégies innovantes mises en œuvre par les structures étatiques, les ONG et associations (taux d’achèvement : 13,6% pour les garçons et 8,8% pour les filles).Comment faire donc pour arrêter cette hémorragie ? « Nous avons commencé à octroyer des bourses au niveau du post-primaire avec un plus grand appui aux filles de façon à les maintenir », a souligné le ministre. Ce qui aura sans doute une bonne répercussion sur le taux d’achèvement au niveau du secondaire et du supérieur.

Marcus Kouaman
Lefaso.net


Analyse sexospécifique des écarts dans les apprentissages dans l’enseignement de base au Burkina Faso

Avant cette cérémonie de lancement, les Hommes de médias ont eu droit à la présentation d’une étude initiée par la Coopération canadienne, en collaboration avec le MENA. Cette étude est intitulée : « Les écarts dans les apprentissages : analyse sexospécifique ». Selon la directrice de la promotion de l’éducation inclusive des jeunes filles et du genre, Rasmata Ouédraogo, cette étude a concerné quatre régions (Boucle du Mouhoun, Est, Sud-Ouest, Sahel) avec au total 516 répondants de 22 établissements. Au primaire par exemple, l’étude révèle que les écarts entre les garçons et les filles s’accentuent au Cours moyen (CM). Dans les quatre régions, les garçons redoublent légèrement plus que les filles aux CP1, CP2, CE1 et CE2. Cette tendance s’inverse au CM1 au Sahel, au Sud-Ouest et dans la Boucle du Mouhoun, mais la différence entre garçons et filles demeure peu élevée (moins de 1%). Par contre, au CM2, il y a plus de filles qui redoublent, soit 2,52% à l’Est, 2,14% au Sahel, 5,83% au Sud-Ouest et 3,46% dans la Boucle du Mouhoun. Ces statistiques permettent de déduire que malgré une forte scolarisation des filles, l’environnement familial favorise toujours les garçons.

M.K.
Lefaso.net

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