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SYNACSAB : Le bras de fer avec le gouvernement commence le 14 mai 2018

Publié le vendredi 11 mai 2018 à 23h02min

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SYNACSAB : Le bras de fer avec le gouvernement commence le 14 mai 2018

Au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 11 mai 2018 à la Bourse du travail de Ouagadougou, le Syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et des adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB), a décrié les conditions exécrables de vie et de travail de ses membres et donné, par la même occasion, sa lecture de la situation nationale. Situation, selon le syndicat, marquée par d’incessantes remises en cause de la liberté syndicale. Il s’est aussi agi d’informer de la tenue prochaine d’un sit-in.

C’est par un rappel de sa plateforme revendicative en date du 26 avril 2017 que le Syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et des adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB), par la voix de son secrétaire général national, Adama Bidiga, a donné le ton de cette conférence de presse. En effet, déposée depuis plus d’un an, la plateforme revendicative comportait entre autres mentions l’adoption d’une loi portant institution du corps préfectoral, d’un plan de promotion, d’un décret portant modalités d’exercice de la fonction de secrétaire général de collectivité et la gestion de l’état civil dans les représentations diplomatiques du Burkina Faso par les administrateurs civils, les secrétaires administratifs et les adjoints administratifs.

Après ce bref rappel, Adama Bidiga et ses collaborateurs présents à la conférence de presse se sont attelés à critiquer leurs conditions de vie et de travail qu’ils qualifient d’inhumains. « C’est inconcevable que tout un représentant de l’Etat ou chef de circonscription administrative loge dans un taudis », ont déploré les organisateurs de la conférence de presse. Ils estiment de fait qu’il serait mieux de travailler à restaurer l’autorité de l’Etat plutôt qu’à dépenser inutilement de l’argent (référence faite à la délocalisation du conseil des ministres).

Le bureau exécutif national du syndicat se dit également offusqué au regard des affirmations du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dans l’émission « Dialogue citoyen ». « Monsieur Siméon Sawadogo a distillé, à l’endroit du peuple burkinabè, des contre-vérités inouïes », a dit le secrétaire général avant de renchérir : « Aucun aspect de la plateforme minimale concernant son département n’a été satisfait. Les préoccupations des administrateurs ne se résument pas non plus aux six point inscrits dans la plateforme revendicative minimale », a-t-il ajouté.

« Remises en cause de la liberté syndicale »

Secrétaire général du Syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et des adjoints administratifs du Burkina(SYNACSAB), Adama Bidiga

Cette rencontre avec les Hommes de médias a aussi été l’occasion pour le syndicat de faire part de sa lecture de l’actualité nationale. « L’actualité nationale est marquée ces jours-ci par des discours d’autorités publiques qui remettent en cause la liberté syndicale et des acquis sociaux durement arrachés de haute lutte par nos devanciers », a dit le porte-parole des conférenciers. Lui et ses camarades pointent du doigt des manœuvres du politique tendant à « uniformiser le syndicalisme et l’institutionnaliser » dans le but qu’il soit un instrument à sa portée et apte à servir sa cause. C’est dans cet esprit de dénonciation de l’ingérence du pouvoir politique dans les affaires syndicales que le premier responsable national du SYNACSAB et les siens ont tenu à indiquer en guise de rappel : « Notre pays, le Burkina Faso, est pourtant membre de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour laquelle le respect de la liberté syndicale dans le monde est une exigence primordiale et inéluctable en raison de sa caractéristique tripartite ». Et de poursuivre un peu plus loin : « Conformément à l’article 3 de la convention n°87 concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical conclue à San Francisco le 9 juillet 1948, la liberté syndicale doit pouvoir s’ancrer dans des pratiques syndicales libres de toutes contraintes via un syndicalisme de contre-pouvoir, de transformation sociale véhiculant des valeurs de justice, de démocratie, d’égalité, de solidarité et de progrès social », a finalement fait savoir Adama Bidiga.

Si la liberté syndicale est internationalement reconnue, vouloir l’empêcher au niveau national, « c’est un aveu de faiblesse du gouvernement », conclut le syndicat qui invite du même coup ses membres à se tenir prêts pour défendre leurs droits syndicaux.

Des mouvements d’humeurs en vue

« Rien ne va au ministère de l’Administration et de la Décentralisation », a déclaré Adama Bidiga. Fort d’une telle déclaration et du refus de se voir « complice de cette gestion chaotique », le syndicat a décidé de déposer un préavis de grève pour l’ensemble des activités professionnelles de ses membres, du mercredi 16 au vendredi 18 mai 2018, soit une durée de 72 heures. Bien avant la tenue de la grève annoncée, le SYNACSAB prévoit observer, devant les gouvernorats, les hauts-commissariats et l’immeuble du Faso, un sit-in de 48 heures, du lundi 14 au mardi 15 mai 2018, de 7h 30 à 15 h 30 mn. En cas de non-satisfaction des mesures ci-dessus énoncées, prévient le mouvement syndical, un sit-in sera une nouvelle fois observé chaque mercredi devant les gouvernorats et autres représentations décentralisées de l’Etat et l’immeuble du Faso, de 7h 30 à 15 h 30 mn. Le syndicat prévoit également 72 heures de grève à la fin de chaque mois et, ce, jusqu’à la prise en compte des préoccupations de ses membres. Ce dernier recours est envisagé pour débuter le 30 mai 2018.

Le syndicat tient par ailleurs à préciser que ses actions visent à s’insurger contre le dilatoire du gouvernement en ce qui concerne la prise en compte des préoccupations de tous ses membres. Ces préoccupations seront accompagnées par la suspension d’un certain nombre d’activités à savoir le traitement des dossiers d’associations, l’immatriculation des sociétés coopératives, la rédaction et la transmission des rapports trimestriels, semestriels et annuels. Pour terminer, le syndicat lance : « Dans le cadre de ces actions, les chefs de circonscription administrative pourront se déclarer grévistes conformément à l’article 4 de la loi 45-60 du 25 juillet 1960 portant règlementation du droit de grève des fonctionnaires et agents de l’État ».

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2018 à 07:54, par HUG En réponse à : SYNACSAB : Le bras de fer avec le gouvernement commence le 14 mai 2018

    Courage à vous. ON vous soutient à 100%. pour le pouvoir du MPP, il y a des supers syndicats à qui on satisfait rapidement les revendications. Pouvoir du MPP, tous les corps s’équivalent. Comprenez ceci. Quand les soi disant syndicats faibles vont se réunir, ils deviendront certainement fort non. Pouvoir du MPP, lorsqu’un père de famille est injuste envers ses enfants est ce normal ? Pouvoir du MPP, la balle est dans votre camp. Courage à vous les syndicats.

  • Le 14 mai 2018 à 15:40, par HUG En réponse à : SYNACSAB : Le bras de fer avec le gouvernement commence le 14 mai 2018

    Armez vous de courage car le pouvoir du MPP chercherons à vous intimider. Mais on dit que celui qui est sur de son chemin ne se laisse pas détourner par la désapprobation la plus bruyante. Le SYNTAS et le comité CGT/BN (travailleurs de l’action sociale et de la promotion de la femme) en savent quelque chose. Il est opéré des coupures de salaires des agents pour ce mois pour les grèves du 24 au 27 avril

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