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Lutte contre le Trafic illicite des biens culturels : La douane définit son rôle

Publié le lundi 7 mai 2018 à 23h23min

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Lutte contre le Trafic illicite des biens culturels : La douane définit son rôle

Quel est le rôle des douanes dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique ? Pour répondre à la question, des responsables douaniers, de la police et d’Interpol sont en conclave à Ouagadougou. Il s’agira pour eux de proposer des mesures fortes à même d’endiguer ce phénomène qui occupe la troisième place après la drogue et les armes.

La chose est claire. Le trafic illicite des biens culturels est une réalité dans nos Etats. Pire, il prend de l’ampleur eu égard au contexte sécuritaire et à la porosité des frontières des pays africains. Pourtant, il est plus que jamais nécessaire d’y mettre fin afin de sauvegarder l’identité culturelle des sociétés.
Pour définir sa part contributive dans cette lutte, les services douaniers de quinze pays de la sous-région et de l’Afrique centrale sont réunis à Ouagadougou depuis ce lundi 7 avril 2018 pour un atelier sur la question. « La douane a un rôle essentiel du fait de sa vocation de la police des marchandises qui lui permet d’accéder au contrôle de tous les biens parmi lesquels les biens culturels », a indiqué d’entrée le directeur général des douanes burkinabè, Adama Sawadogo.

Préserver l’identité culturelle des pays

La protection des biens culturels relève de plusieurs nécessités. « L’importance de la régulation des biens culturels est primordiale pour éviter que certains pays ne connaissent une dilapidation des objets et symboles qui représentent leur essence culturelle historique », a relevé le patron des douanes burkinabè.
Ces biens culturels sont constitués de statuettes, d’armes anciennes, de tableaux, de pièces de monnaie, de montres, d’objets religieux, de produits de découvertes archéologiques, etc. Chaque année, ce sont des milliers de ces objets qui sont soustraits des musées et convoyés vers l’Europe, l’Amérique et ces derniers temps vers les pays du Golfe et la Chine.

Eviter le financement des groupes armés dans le Sahel

Le montant de ces transactions dans le marché noir n’est pas encore chiffré. Mais selon certains spécialistes de la question, ce sont des milliards de dollars américains qui sont ainsi illicitement engrangés et qui suscité l’intérêt du crime organisé. Le trafic illicite des biens culturels occupe la troisième place après la drogue et les armes. Pour le Ministre de la culture, des arts et du tourisme, Abdou Karim Sango, il n’est plus question de parler ce trafic comme une simple fraude. Car dit-il : « le lien entre ce trafic et l’insécurité dans le Sahel africain est clairement établi : le terrorisme se nourrit de la faiblesse des Etats dans le contrôle des frontières et dans la protection de leur patrimoine culturel pour faire des biens culturels, des marchandises au même titre que la cigarette, les armes et le pétrole qui font l’objet de contrebande ».
La lutte contre cette pratique ne sera efficace sans une synergie des services douaniers. Conscients de cela, ils ont déjà pris les devants en initiant cet atelier. Des douaniers, policiers de quinze pays et d’Interpol prennent part à cette rencontre. A l’issue, selon les attentes d’Abdoul Karim Sango, des actions fortes devront être entreprises pour juguler ce phénomène et couper du même coup l’une des sources de financement du terrorisme qui constitue actuellement le principal des pays de la sous-région.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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