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L’UNIR-MS avait vu juste : "Voici les pions du pouvoir dans l’opposition"

Publié le vendredi 8 juillet 2005 à 08h13min

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Dans la déclaration dont terreur suit, le secrétaire national à la communication de l’UNIR/MS dénonce les dérives du pouvoir en place. Il s’en prend également à deux formations de l’opposition, l’ADF/RDA et le PAREN, accusées d’être à la solde du pouvoir.

J’ai l’honneur, au nom de mon parti, dont j’assure la politique communicationnelle, et au regard de la confraternité, de vous adresser nos vifs encouragements pour votre contribution à la démocratie multipartite à travers les débats sur des questions nationales.

C’est à ce titre que l’Union pour la Renaissance, Mouvement Sankariste (UNIR-MS) voudrait réagir sur certains faits du début du mois de juillet. Il est vrai que les faits sont légion, mais tous n’ont pas la même importance. C’est pourquoi nous allons retenir trois faits.

Simon-ville exclut les débrouillards

La descente de la police dans les lieux de réjouissance à Ouagadougou n’est pas de nature à réjouir ceux qui n’ont pas la conscience éteinte. Si a priori il faut assainir les mœurs sociales, l’exemple doit venir d’en haut et la police ne devrait pas commencer là où elle l’a fait, et pas maintenant ni de cette manière !

Sur la responsabilité de l’Etat, qu’a-t-il fait pour les mineurs, en matière de scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans ? (référons-nous à la loi d’orientation de l’éducation qui rend l’enseignement obligatoire jusqu’à 16 ans).

On a vite fait de parler de la démission des parents. Celle du gouvernement ne peut se substituer à celle des parents. En effet, que peut un parent compressé pour nourrir sa progéniture, si ses droits restent à liquider ? Ou alors, que peut faire un père ou une mère dont le lopin de terre a été englouti par les voraces du lotissement ?

Le gouvernement n’a rien fait pour que la sécurisation de l’emploi et de la terre soit une réalité. Pourtant, il crie sur tous les toits, saisissant les occasions pour étaler une politique en apparence louable, mais vide dans le fond ! C’est le cas avec la journée de l’habitat, chaque début d’octobre. Le précédent thème, sur la sécurisation foncière, a donné l’occasion au pouvoir de jeter encore la poudre aux yeux de l’opinion.

Quant aux hommes de tenue, ils ont été simplement au-delà de leur rôle. En effet, les droits de la personne humaine ne les autorisent pas à exhiber "leur butin" à la TNB. Parce qu’ils ne le font pas aussi pour les gros culs dont les activités pédophiles sont connues dans certains hôtels et bureaux. Cela fait deux poids, deux mesures. La manière d’opérer n’est pas la même.

Comment filtrer, devant les boites de nuit, les mineurs et aller à l’intérieur des bars pour en extirper d’autres, qui sont du reste embarqués et même sous une pluie battante ? Le gouvernement, face à la critique justifiée née après la fête de la bière, veut se donner bonne conscience. Alors qu’il tue la jeunesse et la conscience nationale.

En effet, avec la détaxation des liqueurs, l’alcool est fait désormais compagnon des citoyens. Les risques de cancer, d’ulcère, de cirrhose de foie et même de folie sont à contenir dès à présent et si rien n’est fait, l’alcoolisme sera, dans les cinq ans à venir, la 1re cause de mortalité. Et le gouvernement laisse faire parce qu’il sait que l’alcool endort les consciences : buvez, buvez, plus vous en boirez, moins vous vous plaindrez !

Quant au sentiment d’acharnement, on peut ajouter que les fils à papa sont sur nos routes, sans permis ou sur les engins provoquant un bruit d’enfer. Ces moeurs ne sont-elles pas corrigibles aussi ? Et le cas des filles à papa, dans le libertinage avant l’âge, avec des habits à susciter le dédain !

Ça aussi, c’est de l’inconduite morale. Même à l’école cela se voit. On raconte l’histoire de l’enseignante qui a refoulé une fille en tenue indécente. Raccompagnée par sa maman, celle-ci était "plus nue" que sa fille. Nous taisons les lieux et les personnes par pudeur.

Alors, Police, allons jusqu’au bout en frappant dans les milieux bourgeois. Ce type d’opération est loin de donner l’exemple, car sous la RDP, les opérations toc-toc et autres avaient la manière et donnaient l’exemple avec la moralité de ceux qui les décidaient, c’est-à-dire que l’Etat avait apuré ses créances. A l’époque, la pauvreté ambiante n’était pas un prétexte à la prostitution, mais l’hellénisme de leurs auteurs.

Ici Burkina, navigation à vue !

L’autre fait que nous avons retenu, c’est la décision du gouvernement d’attribuer de nouvelles missions à la SONAGESS ! Trop tard, car la famine, cette année, va décimer les populations si la communauté internationale ne fait rien. Déjà qu’on a du riz avarié, s’il faut en faire sa nourriture jusqu’en fin août, bonjour le béribéri et le kwashiorkor !

Parlant de la SONAGESS, pourquoi avoir liquidé l’OFNACER ? La souveraineté et l’autosuffisance alimentaires étaient-elles garanties au Faso ? N’avait-on pas dit au gouvernement en son temps de garder pour la SONAGESS les missions d’achat et de stockage des céréales, en vue de les revendre en cas de besoin, afin de stabiliser les cours et aussi de mettre à la disposition des populations des vivres en cas de nécessité ?

Seuls les intérêts cupides immédiats des bradeurs de société et l’allégeance aux institutions de Bretten Woods peuvent commander de tels agissements. Le Ministre Diallo avait de la peine à convaincre à la TNB, tellement il avait le pressentiment du caractère tardif de la mesure et surtout de son échec, comme tant d’autres qu’il a lancées à des fins électoralistes :

opérations gomme arabique, sésame et autres barrages, dont les délais d’exécution devraient conduire à leur inauguration courant juillet. Si on a 2 barrages à terme échu, c’est Dieu qui nous aura aidés. Pendant ce temps, le régime n’a d’yeux que pour le 13 novembre. Il se focalise sur comment faire tache d’huile.

L’Opposition de Blaise Compaoré est connue

Le 3e fait est la révélation au grand jour des vrais visages des présidents du PAREN et de l’ADF-RDA. L’UNIR-MS écrivait dans l’Observateur Paalga n° 6160 du 10 Juin 2004 que ’’l’ADF-RDA et le CDP font cause commune pour la présidentielle". Puis d’ajouter : « à la présidentielle de 2005, l’ADF-RDA tire sur l’opposition vraie que l’opposition gâteau (PAREN) aura débusquée grâce au faux compagnonnage". P3.

Et la conviction était telle que lors de son message du nouvel an, le président de l’UNIR-MS disait : "Assurément, 2005, en tant qu’année électorale majeure, révélera les démagogies les plus criardes d’hommes politiques sans scrupule qui veulent tromper leur peuple" (voir le Pays n° 3289 et l’Observateur Paalga).

C’est clair comme de l’eau de roche. Ce 3 juillet 2005 a confirmé les dires de l’UNIRS-MS, dont certains remontent loin. l’UNIR-MS ne peut passer sous silence ces cas malheureux.

Selon le Président du PAREN, le CDP et son candidat veulent une opposition crédible. Soit ! Pour cela il ne faut pas se laisser acheter. Il y a des partis crédibles dans l’opposition, au nombre desquels l’UNIR-MS, le FFS, le PDP/PS et j’en passe. Si le pouvoir le veut bien, il y a 2 choses :

1) qu’il respecte les lois du Faso. Ne pas tripatouiller le code électoral consensuel, laisser la justice libre pour dire le droit, reconnaître le calendrier électoral comme au départ, ou tout au moins les municipales avec la présidentielle.

2) que l’équité soit garantie pour tous, notamment que les moyens roulants, financiers et humains de l’Etat ne soient plus caporalisés par le CDP et que l’accès aux médias soit reconnu. La question d’équilibre n’est pas une notion mathématique, mais un seuil de tolérance humainement acceptable.

En d’autres termes, l’organisme a besoin de chlorure (sel). Mais tous les jours du sel et plus qu’il n’en faut, on court à l’hypertension artérielle et bonjour la mort subite ! C’est cet équilibre que le CSI doit établir et non que des esprits malins s’évertuent à parler d’inertie de l’opposition.

Du reste qui du pouvoir, avant d’y être, était plus riche que son alter ego de l’opposition ? Ce sont les moyens publics que l’on dilapide et l’UNIR-MS peut le prouver. Par exemple, les 15 millions aux ministres, c’était pour qu’ils laissent les véhicules de service. Aujourd’hui, ils sont nombreux à aller qui avec un fond rouge, qui avec un véhicule banalisé, mais de l’Etat, dans les tournées politiques. Ce n’est ni honnête, ni juste !

Revenons à cette opposition gâteau, pour dire que le choix de l’ADF-RDA de soutenir le candidat du CDP, c’était le lourd tribut à payer pour ce que le pouvoir a fait pour le groupe de Gilbert Noël Ouéoraogo. En reconnaissance, l’ADF-RDA doit servir de parti échelle pour le pouvoir.

Sans aller dans les prophéties, peut-on savoir ce que l’ADF-RDA fera au plus tard début novembre ? En effet, à cette date, il faut déposer les listes aux municipales. Comment peut-on supporter un candidat et en même temps combattre son parti pendant les municipales, si proches de la présidentielle ?

Enfin, l’opposition a vu clair quand elle a dit que le choix du chef de file de l’opposition était à dessein. S’en décharger maintenant ne résout pas le problème, car ni le PDP/PS, ni l’UNIR-MS, ni l’UNDD (par ordre d’arrivée, car légalement le PAl Soumane est caduc ; un autre parti dont on attend la pirouette) ne seront désignés comme chef de file de l’opposition. Ce ne sera fait ni par le président de l’Assemblée, ni par le chef de file sortant au sein d’un regroupement de l’opposition parlementaire. Ils n’y ont pas intérêt.

L’UNIR-MS va unir le Faso

Au fil du temps, les démagogues se révèlent et cela ne fait que renforcer les rangs de l’UNIR, chef de file de fait des partis sankaristes et crédible pour ses positions et pour n’avoir jamais été comptable des deux septennats de Monsieur Blaise, ni même de sa Rectification. Deux septennats qui ont été désastreux. On note une paupérisation galopante : les riches deviennent de plus en riches et les pauvres, plus pauvres parmi les pauvres et sans espoir de se libérer sauf devant la tombe.

C’est ce suicide généralisé que l’UNIR-MS veut épargner à notre peuple en lui proposant son Programme Alternatif Sankariste (PAS). Un PAS fait de progrès, un PAS aussi pour dire "pas de mal gouvernance, pas d’injustice, pas d’interventionnisme extérieur, pas de démission dans les secteurs sociaux, pas de laisser-faire face à l’insécurité, pas de négative". C’est comme l’a dit Thomas Sankara : "Un PAS avec le peuple, pas cent PAS sans le peuple".

Avec le peuple, victoire !

Pour l’UNIR-MS

Le Secrétaire National à la Communication

El Hadj Mamadou O. KABRE (mamadoukab@hotmail.com)

L’Observateur

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