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Me Hermann Yaméogo : "L’ivoirité recyclée à la sauce tekré"

Publié le jeudi 7 juillet 2005 à 07h35min

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"A quoi ressemble le projet de société de Me Hermann Yaméogo ?"
C’est la question que se pose ce lecteur à travers le point de vue ci-après.

L’élection présidentielle du 13 novembre 2005 approche et le paysage politique du Faso se met aux couleurs d’une campagne qui présage beaucoup de surprises. Le week-end écoulé nous a situé sur les prétentions du professeur Laurent Bado et le choix cornélien de Me Gilbert Ouédraogo. Deux projets de sociétés sont mis en selle à travers le capitalisme populaire pour le premier et le programme de la majorité présidentielle pour le second, avec comme conséquence logique, la suspension de son rôle de chef de file de l’opposition.

Les difficultés organisationnelles et les dissensions internes qui minent les partis de l’opposition, les obligeant à avancer en rangs dispersés, expliquent-elles cette situation, alors qu’on attendait de cette même opposition une stratégie en béton pour porter le challenge à Blaise Compaoré. La suite nous enseignera sans doute davantage, car certains ténors de cette opposition n’ont pas fini de nous surprendre désagréablement, à l’image de Me Hermann Yaméogo, le candidat déclaré de l’UNDD. Celui-là qui continue de patauger, de "fouiller et de farfouiller dans la boue".

Après une sortie hasardeuse sur RFI qui lui vaut aujourd’hui le courroux d’une bonne partie de l’opinion, sans qu’il en prenne réellement conscience, le chantre du Tekré persiste et signe à travers un point de presse qui n’apporte rien de neuf, sinon une confusion entre ivoirité, nationalisme et panafricanisme.

Comme s’il tournait dos à toute ambition présidentielle, faute de projet de société, il prend le risque de donner raison à ceux qui pensent qu’il est en panne d’imagination et d’inspiration. La question de la candidature ou non de Blaise Compaoré est dépassée, celle concernant les rebelles est un non- événement.

A propos de trafics illicites non vérifiables, c’est une tentative de dénigrement peu recommandable de la part d’un homme politique de sa classe que de valider de simples rumeurs et supputations pour les mettre à l’actif d’un gouvernement. Me Yaméogo n’est-il pas en train de provoquer une tempête dans un verre d’eau dans lequel il va se noyer lui-même ?

Pire, à force d’idolâtrer à outrance les ténors de l’ivoirité à qui il entend emprunter son projet de société, le président de l’UNDD ne fait que se piéger lui-même. Il confirme du même coup qu’il n’est qu’un chargé de mission comme disait l’autre.

Nos hommes politiques doivent placer la barre un peu plus haut, et mettre la patrie à l’abri de déclarations intempestives et incendiaires. Surtout lorsqu’elles sont sans fondement. Les Burkinabè veulent un vrai projet de société, des programmes politiques qui tiennent la route, pas d’ivoirité recyclée à la sauce tekré. "Ce n’est pas bon et donc loin d’être arrivé". Il faut encore chercher.

Ouattara Ali à Banfora,
votre fidèle lecteur

Le Pays

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