Pré-revue du PNDES : Des résultats « encourageants » mais…
LEFASO.NET | Nicole OUEDRAOGO
Des acquis engrangés dans tous les secteurs, mais aussi, de nombreux défis sectoriels et transversaux à relever. C’est le constat fait par le Comité technique national du Plan national de développement économique et social (CTN /PNDES), deux années après sa mise en œuvre. Ce mercredi 11 avril, le CTN/PNDES a tenu une rencontre en vue d’examiner le rapport de performance de l’année écoulée. La présente pré-revue a aussi servi de cadre, pour décliner les grandes orientations des prochaines années.
Adopté le 20 juin 2016, le cadre d’orientation du développement économique et social du Burkina pour la période 2016-2020 , présente selon son comité technique de pilotage, des avancées notables sur ses trois axes stratégiques que sont : la réforme et la modernisation de l’administration, le développement du capital humain , et la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois. « En dépit d’un contexte particulièrement éprouvant au plan social et sécuritaire, la mise en œuvre du PNDES a permis d’atteindre des résultats encourageants » a soutenu le président du Comité technique national du PNDES , Bamory Ouattara, par ailleurs SG du premier ministère. Et à l’en croire, sur le plan économique, les choses sembleraient mieux en 2017. En effet, la reprise économique s’est consolidée avec une croissance du PIB réel de 6,7% en 2017, contre 5,9% en 2016, et 4% en 2015.
Une pression fiscale établie à 16 ,5% en 2017
Au titre de l’axe 1 du PNDES qui consacre la réforme des institutions et la modernisation de l’administration, notamment la gouvernance politique, administrative, économique et locale, le comité technique a relevé des avancées. Ainsi, concernant la gouvernance économique, on note l’effectivité du passage au budget-programme. Aussi, la performance dans le recouvrement des recettes propres s’est accrue avec un taux de pression fiscale qui est ressorti à 16,5% contre 15,8% en 2016.
S’agissant de la gouvernance politique, le président du comité technique de pilotage, Bamory Ouattara, a signifié que l’accroissement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité s’est consolidé avec l’adoption de la loi de programmation militaire en vue d’optimiser la mise en œuvre du Plan stratégique de réformes des forces armées nationales (PSR 2018-2022). Dans le domaine de la justice, le Secrétaire général du premier ministère a indiqué que l’accès aux services judiciaires s’est renforcé et les délais de traitement des affaires civiles et commerciales ont été réduits. En effet, le temps moyen de traitement d’une affaire civile est passé de 2 mois 21 jours à 2 mois ; celui d’une affaire commerciale est passé de 7 mois 3 jours à 6 mois 20 jours. En outre, poursuit Bamory Ouattara, les conditions de détention en milieu carcéral ont été améliorées, et le système judiciaire a été davantage doté de personnel judiciaire, d’auxiliaires de justice et de spécialistes des droits humains (recrutement de 120 magistrats, 320 gardes de sécurité pénitentiaire et 98 greffiers).
Concernant le développement du capital humain, l’on retiendra que sur le plan sanitaire, la politique de gratuité de soins au profit des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, a permis de réaliser 16 920 917 interventions. Aussi, la politique d’amélioration de l’offre et de la qualité des soins s’est renforcée à travers l’équipement des Centres hospitaliers régionaux (CHR) et des Centres hospitaliers universitaires (CHU) en système autonome de production d’oxygène, la transformation de Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en Centres médicaux (CM), et le recrutement de personnel médical et paramédical. Dans le secteur de l’éducation, le président du comité technique de pilotage du PNDES a relevé que les efforts d’investissements dans l’enseignement ont notamment permis la construction de 315 nouvelles salles de classe en 2017 pour résorber le phénomène d’écoles sous paillotes, l’octroi de 5071 bourses au profit de 2717 filles au titre de l’année scolaire 2017-2018 et d’accroitre substantiellement les taux d’achèvement au primaire et au post primaire, estimé à 35,4% en 2017 contre 24,2% en 2015. Au titre des réalisations toujours, on note entre autres, l’ouverture de deux lycées scientifiques dans les villes de Ouaga et de Bobo et l’achèvement de la construction d’un amphithéâtre de 2500 places sur le site de l’université Ouaga II.
En matière d’amélioration du cadre de vie, de l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services énergétiques de qualité, le Burkina a enregistré au cours de l’année 2017, 2336 nouveaux forages, la réhabilitation de 1083 forages, la construction de 39 774 latrines. On peut y inscrire également l’achèvement des travaux d’électrification de 40 localités rurales et de 385 infrastructures socioéconomiques par systèmes solaires photovoltaïques à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.
Dans le domaine de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois (axe 3) du PNDES, Bamory Ouattara a également identifié des acquis majeurs qui portent notamment sur le désenclavement interne et externe du pays, avec un accroissement significatif de la proportion de pistes rurales aménagées ( 1200 ,6 km en 2017 contre 39 ,11 Km en 2016) , les aménagements de voiries urbaines, le bitumage de nouvelles routes, etc. A cela, s’ajoutent l’interconnexion électrique de plusieurs localités du pays au réseau de la SONABEL et l’alimentation en énergie solaire photovoltaïque de plusieurs villages et infrastructures socio-économiques. Des progrès ont été également réalisés en matière de promotion des TIC permettant ainsi de renforcer la capacité de la bande passante. Le débit a été porté à 16 Gigabits par seconde en 2017, contre 6 Gigabits par seconde en 2016.
Tout n’est pas parfait
Au-delà des acquis, le président du comité technique national du PNDES a confié que de nombreux défis sectoriels et transversaux restent à relever dans la mesure où le Burkina veut parvenir à l’horizon 2020, à un taux d’exécution global optimal du PNDES. Ces défis dits sectoriels se résument entre autres, à l’accélération de la mise en œuvre des programmes de développement des logements décents, l’accélération de l’accès à l’assainissement domestique et à l’élargissement de l’accès à la formation technique et professionnelle adaptée aux besoins de l’économie. Les défis transversaux quant à eux, sont relatifs à l’appropriation des outils de suivi et d’évaluation du PNDES par les acteurs de sa mise en œuvre, la préparation des grands projets d’investissement, notamment ceux qui sont à mettre en œuvre en mode PPP et la sélection des prestataires des travaux.
Le SG du premier ministère a convié l’ensemble des acteurs à s’investir au cours de la présente rencontre, afin de lever les contraintes liées à la mise en œuvre du PNDES.
Nicole Ouédraogo
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