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Conseil de sécurité de l’ONU : Même la Gambie est candidate !

Publié le mercredi 6 juillet 2005 à 07h54min

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Syrte en Libye a été les 4 et 5 juillet derniers sous les feux de la rampe. C’est en effet dans ce fief mythique du Guide libyen qu’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, représentants des 53 pays membres de l’UA, s’est retrouvée pour ce qu’il est convenu d’appeler la grand-messe africaine, la cinquième du genre.

Parmi les grands hôtes du leader à la tribune, pour ne pas dire derrière l’autel, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, le président de la Commission de l’Union européenne, Jose Manuel Baroso, le président palestinien, Mahmoud Abbas.

Le contenu de ce 5e Sommet de l’Union africaine dans ces grands traits, il faut le dire, ne semble pas apporter grand-chose, au regard de la conjoncture nationale et internationale. L’occasion est donnée au guide Mouammar Kadhafi de nous faire rêver, quand il déclare que la création des Etats-Unis d’Afrique contribuera au développement du continent noir ; et aussi de vendre ses ambitions pour cette Afrique qui vainement recolle ses morceaux.

Utopiques un passeport africain unique, une monnaie africaine unique, une identité africaine unique, un marché africain unique, n’est-ce pas ? On n’avance pas véritablement, on en est toujours aux discours dithyrambiques et très souvent démagogiques. Après la mort de l’Organisation de l’unité africaine qui n’a pas pu faire grand-chose pour le berceau de l’humanité, nous voici, comme par un coup de baguette magique, dans l’Union africaine. Comme s’il suffisait de changer de nom ! On devrait s’attaquer résolument aux problèmes. Ces maux ont pour nom les maladies, l’insécurité alimentaire, les guerres, pour ne citer que ceux-là.

Les deux grands dossiers sur lesquels se sont penchés les chefs d’Etat, les objectifs du millénaire pour le développement et la réforme des Nations unies. Et les défis à relever sont nombreux, ils se sédimentent même.

Le fameux Conseil de sécurité de l’Union n’a toujours pas vu le jour, la gestion et la prévention des conflits peuvent attendre. Le guide libyen dont la volonté a beaucoup pesé dans la création de l’UA veut aller très vite dans ses appétences panafricanistes en insistant pour la création de « superministres » de la défense, des affaires étrangères, des transports et du commerce extérieur de l’UA.

On voudrait applaudir de telles idées, mais le problème de leadership divise toujours. Il rejaillit au moment où il est question de réformer les Nations unies, en élargissant le Conseil de sécurité (CS). Cette réforme de l’ONU est, comme nous l’indiquions, le second grand dossier de la rencontre de Syrte. En effet, les candidats africains à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité se bousculent. Parmi les prétendants on note l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, le Sénégal, et même la Gambie !

Si comme on le pense dans certains milieux africains, l’Afrique est désormais en mesure d’occuper une place au sein du CS, il reste que rien n’est encore joué, car les Etats-Unis n’ont pas dit leur dernier mot. Et la question se pose de savoir si la volonté de l’Afrique de choisir ses propres représentants dans cette cour des grands n’est pas un combat d’arrière-garde.

Agnan Kayorgo
L’Observateur

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