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Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

Publié le samedi 31 mars 2018 à 17h34min

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Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

L’interrogatoire des 84 accusés du putsch manqué de septembre 2015. Les familles des victimes, le parquet militaire, les avocats des parties civiles, et surtout les journalistes n’attendent que cela. Eh, bien à l’audience de ce samedi 31 mars consacré à la suite de la lecture de l’arrêt de renvoi et de mise en accusation et l’examen de quatre demandes de liberté provisoires, le président du tribunal a annoncé que l’interrogatoire aura lieu le vendredi 6 avril 2018 à 9h.

Partis en trombe, vendredi après-midi, après que le président de tribunal, Seydou Ouédraogo, n’a pas accédé à leur requête de deux mois « minimum » pour citer les témoins de leurs clients, les avocats de la défense n’étaient pas nombreux, ce samedi matin. A l’ouverture, on n’en dénombrait cinq dont Me Keïta Mamadou, avocat du lieutenant-colonel, Mamadou Bamba, le lecteur des communiqués de l’ex-conseil national de la démocratie (CND). « Je me considère comme en mission en tant qu’avocat et jusqu’à présent mon client ne m’a pas dit de me déporter. S’il me dit de me déporter, vous ne me verrez pas ici », a-t-il clarifié aux journalistes.

Deux avocats abandonnent leur client

Me Zampaligré Issaka (à gauche) et Me Halidou Ouédraogo, le 21 mars 2018

Déporter. Un bien curieux mot sorti, la veille, de la bouche de Me Prosper Farama, avocat de la partie civile, qui expliquait que le départ des avocats de l’audience n’avait aucune conséquence sur la procédure puisqu’ils avaient juste quitté la salle en signe de mécontentement et ne s’étaient pas déportés de l’affaire.

Ce samedi, alors que le greffier procédait à la lecture du « long » arrêt de renvoi et de mise en accusation, le président du tribunal, Seydou Ouédraogo a reçu deux lettres, celles de Me Issaka Zampaligré et de Me Halidou Ouédraogo, tous conseils de l’ancien bâtonnier, Me Mamadou Traoré. Les deux avocats ont décidé de ne pas poursuivre l’aventure auprès de leur client, qui rappelons-le, est l’accusé qui dispose du plus grand nombre de conseils pour sa défense.

Notons qu’au départ des avocats, la veille, Me Halidou Ouédraogo, lui, avait décidé de rester à la barre pour défendre son client. A en croire le contenu de sa lettre, à la suspension de l’audience, il a eu des échanges avec son client. Et c’est suite à une divergence de « points de vue », qu’il a donc pris la décision de ne plus assurer la défense du Me Mamadou Traoré. Ce dernier aurait-il préféré que son avocat soit solidaire des autres avocats de la défense plutôt que de rester en salle ?

« Sérénité »

Me Halidou Ouédraogo dit avoir eu des divergences de point de vue avec son client

« Si les accusés pour lesquels les avocats se sont déportés ont plusieurs avocats, cela n’a aucun impact sur la suite de la procédure. Mais si les avocats étaient les seuls constitués aux côtés de cet accusé, il aurait fallu qu’on donne la possibilité à ces accusés de se choisir des conseils, à défaut que le bâtonnier constitue d’office des avocats à leur profit », a expliqué Me Séraphin Somé, avocat de la partie civile. Et puisque la lecture de l’arrêt de renvoi et de mise en accusation est achevée, l’avocat s’est dit serein estimant que « les choses sérieuses peuvent commencer ».

Le procès reprendra le vendredi 6 avril à 9h avec l’interrogatoire des accusés. « Y aurait-il un programme de passage des accusés ? », demande Me Farama au président du tribunal. « Non ! », répondra-t-il.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Portfolio

  • Salle d'audience
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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2018 à 21:04, par sidbala En réponse à : Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

    Au regard de ce que l’on voit et entend du côté de la salle des banquets, on a tous peur de l’avenir de ce pays. C’est un procès de règlement de compte et un non un procès qui doit unir tous les burkinabés.

    Alors on va où ?. Seul le pouvoir en place avec son mpp sait là où nous allons. Mais il est fort à parier que la direction prise ne nous amènera nulle part que droit dans le mur.

    Sans être du corps de la magistrature, le seul fait de savoir lire et écrire nous permet de comprendre les manquements graves au droit de l’Homme. Quand certains avocats confondent l’état de droit à l’état d’exception, il y a de quoi se poser la question de savoir pourquoi avons-nous fait l’école du blanc.

    Il faut revenir alors aux pratiques anciennes pour que les uns et les autres, comprennent que notre société a des valeurs. Quand maitre FARAMA compare les années 1983 à celle de 2018, je crois qu’il ne sait pas pourquoi il se retrouve comme avocat dans ce procès.
    IL y a une grande différence entre l’état d’exception et l’état de droit. Le changement de pouvoir dans les états d’exception se fait par la force et là ce n’est pas seulement en HAUTE VOLTA en son temps, ni aujourd’hui au BURKINA FASO. Il faut respecter l’intelligence des BURKINABES et conduisez le procès comme ca se doit, comment vous demander à un voleur d’aller amener ses complices, c’est le lieu pour de prendre la poudre escampette. C’est à l’état de faire respecter la loi en invitant tous ceux qui sont cités comme témoins de se présenter ua tribunal pour la manifestation de la VERITE.

    LE BURKINA VA CERTAINEMENT REECRIRE SON HISTOIRE TRES PROCHAINE A TRAVERS CE PROCES. QUE DIEU NOUS GARDE. !!!!!!!

  • Le 31 mars 2018 à 21:42, par Ka En réponse à : Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

    Avec le cinéma de ces avocats comédiens, le Burkina doit impérativement rattraper son retard en matière de son système juridique : Sinon comment des avocats de deuxième zone qui sont incapables de se remettre en question et qui trouvent toujours des petites failles pour mettre les bâtons dans les roues de notre justices pour occulter leurs ruses et de tout basculer ?

    Et comme je le dis souvent : Je comprends pourquoi l’Afrique continue à être le continent de toutes les calamités quand des margouillats d’avocats au gosier large comme les nôtres qui prennent la justice de leur pays comme une salle de théâtre dont la comédie est roi. Une question que je pose à nos juges militaires, ’’’’c’est comment ils peuvent permettre ces margouillats d’avocats de défense de se prendre comme des demis dieux, et de surcroit insulter le président du tribunal qui pouvait les renvoyé tous et les remplacer par des avocats d’offices ?

    Je m’adresse aux avocats de la défense : ‘’’Exister véritablement comme être humain, c’est vivre pour son idéal et se dévouer à cet idéal. Vous deviez vivre sur votre serment de servir et de dire le droit sans triche pour protéger les veuves et les orphelins : C’est ce qui nous apprend à toutes et à tous la vie et la mort.’’’’ Quand on joue la stratégie de la chaise vide et qu’on boycotte systématiquement un procès attendu par le peuple et les accusés, c’est de la lâcheté de votre part. Ressaisissez-vous et montrez a votre peuple et sa justice, que vous le pouviez, au lieu de vous ridiculisé devant le monde entier.

  • Le 1er avril 2018 à 08:11, par Nathalie En réponse à : Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

    Que Dieu assiste le juge et que justice soit dite et faite...

    • Le 1er avril 2018 à 17:34, par A nous de résoudre nos problèmes En réponse à : Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

      Le Vrai Dieu n’est pas dans ce qui se passe. Le Vrai Dieu ne se trouve
      que si il y a la paix véritable et la joie dans les coeurs. Par contre, ce qui profite
      à une personne ou quelques personnes et les autres dans le malheur, c’est
      Satan qui est là-bas.
      Tous ce que les hommes font, Dieu n’a rien à voir. Ce que chacun fait ou pense,
      c’est ce qui l’engage. Personne ne fait exception aux lois de Dieu.
      Ce qui est sûr, on ira soit au paradis, soit en enfer selon notre niveau de spiritualité.
      Beaucoup seront surpris.
      Il n y a pas de "si je savais" ou bien "je croyais que"

  • Le 3 avril 2018 à 14:12, par n En réponse à : Procès du putsch de 2015 : « Les choses sérieuses peuvent commencer », Me Séraphin Somé

    On crie tous que les problèmes au bf c’est la justice . Un procès en cours aussi on doit tout voir , tout entendre, tout dire, tout imaginer, tout prévoir , tout inventer , tout souhaiter. j’ai du mal à comprendre ce pays là !!!!!!!!!!!!!on veut la justice et on ne veut pas être jugé et si on juge ya problème , si on juge pas ya problème. Si on fait pas jugement ya réconciliation et si on fait aussi jugement ya réconciliation. "Prends moi mais jamais ne me touche le corps". hé !!!!!!!!!!!!!!!! BF. Que dieu nous sauve.

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