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Filière mangue : La campagne 2018 est lancée

Publié le samedi 31 mars 2018 à 14h23min

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Filière mangue : La campagne 2018 est lancée

L’APROMAB a organisé le vendredi 30 mars 2018 au Terminal Fruitier de Bobo le lancement de la campagne mangue 2018 sous le thème « Réduire la pression parasitaire pour la campagne mangue 2018 au Burkina ». La cérémonie a été placée sous le parrainage du Directeur Général des productions végétales Guira Alassane.

La mangue constitue un enjeu économique social et climatique très important au Burkina. En effet la filière mangue génère plus de 15 milliards de chiffres d’affaires par an et compte 33 701ha répartis dans 8 provinces pour une production de 300 000 tonnes de 15000 producteurs, 14 exportateurs internationaux, 76 unités de séchage, une unité industrielle (DAFANI), 2000 emplois, 5 centres de conditionnement, 1255ha de vergers modernes, 6ha de pépinières. En outre, elle contribue à la sécurité alimentaire dans les zones productrices et de couverture végétale limitant les effets de changements climatiques.

Cependant, la filière est confrontée ces dernières années à d’énormes difficultés telles que la pression parasitaire, le dessèchement des manguiers dû aux changements climatiques et autres maladies du manguier, le démarrage désordonné de l’exportation de la mangue. Par ailleurs, l’augmentation des interceptions sur le marché Européen hypothèque les opportunités d’exportations et impacte négativement sur l’économie nationale.

En effet, suite au nombre croissant d’interceptions (c’est-à-dire produit jugé impropre à la consommation), de lots de mangues du Burkina vers l’Union Européenne (16 en 2016 et 20 en 2017) en raison de la présence des mouches de fruits, les instances compétentes de l’Union Européenne ont interpellé le Burkina le 11 juillet 2017. Il a été signifié au Burkina de prendre des mesures idoines pour éviter ou réduire le nombre d’interceptions pour la campagne mangue 2018 afin d’avoir accès à ce marché qui reçoit plus de 80% de mangues fraiches burkinabè en dehors de l’Afrique. C’est pour relever ces défis que les acteurs de la filière ont porté le choix sur le thème « Réduire la pression parasitaire pour la campagne mangue 2018 au Burkina » pour cette campagne.

Le président de l’Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMAB) est déjà confiant pour cette campagne 2018 car selon son analyse, toutes les tendances montrent que les exportations, les transformations en jus et séchage peuvent augmenter vu que la production a augmenté avec un potentiel total de 300 000T dont 150000T attendues pour les mangues exportables.

Pour réduire cette interception et les piqures, 3 actes seront posés pour atteindre ces objectifs selon Paul Ouédraogo : « il s’agit du traitement au champ en 3 phases : ramassage des fruits, traitement avec les produits reçus de la Direction Générale des productions végétales, piéger les mouches dans les bouteilles contenant des pesticides ou bocaux (la lutte est aussi biologique pour éviter l’utilisation excessive des pesticides) ».

Il est aussi envisagé l’amélioration du système de contrôle phytosanitaire de la mangue à l’export par une mise à disposition des inspecteurs phytosanitaires aux stations de conditionnement.

Guira Alassane, Directeur Général des productions végétales au ministère de l’agriculture, parrain de la cérémonie, estime qu’« il faut innover ensemble et trouver des solutions fortes pour faire face à ce fléau.Nous sommes avec eux en tant que structure technique et des ressources sont entrain d’être mobilisées pour que les produits de traitement, les appareils de traitement, les bonnes pratiques agricoles puissent être appliquées pour résoudre ce problème parasitaire. Nous les incitons à respecter les consignes techniques données par les techniciens du ministère régional de l’agriculture et que les professionnels comprennent que c’est un domaine ou l’à-peu-près n’a pas sa place lorsqu’on veut conquérir le marché l’international. Nous espérons que 2018 sera le début de la réduction des interceptions au niveau du marché européen ».

L’un des partenaires de l’APROMAB, Cadre Intégré Renforcé (CIR) représenté par son coordonnateur Paulin Zambelongo, a réaffirmé la continuité de leur appui (depuis 2014) pour l’accès au marché et au niveau régional la lutte contre les parasites pour conquérir le marché extérieur qui est très important. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

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