« Avec les coupures d’électricité c’est bien compliqué mais toutes les clientes pourront obtenir leurs tenues pour la fête. » nous a confié Salif Sinaré, couturier au quartier Dapoya de Ouagadougou. Présent dans ce métier depuis bientôt quinze années, le couturier est confiant, il sera dans les délais avec ses clientes. « Avec les coupures de courant, nous ne pouvons coudre qu’une seule tenue par jour, mais je puis vous assurer qu’elles recevront toutes, leurs tenues. Elles seront contentes », assure monsieur Sinaré, très confiant.

Quelques tenues d’un atelier de couture

Cependant, tous les couturiers ne sont pas du même avis. « Satisfaire les clients, de ce côté ce n’est pas possible parce que avec les coupures d’électricité, ce n’est pas évident. D’autres pourront avoir leurs tenues mais d’autres ne l’auront pas. Soyons clairs là-dessus » a déclaré Adama Sanogo. Il coud des tenues pour hommes et également pour la gent féminine. Pour ce couturier, le manque d’électricité constitue un grand handicap pour ses activités. Ce qui fait qu’il ne pourra pas répondre aux attentes de tous ses clients. Albert Zongo n’en dit pas le contraire. Couturier depuis 1998, il accuse également le manque d’électricité de constituer un frein pour ses activités. Même s’il affirme pouvoir livrer les tenues bien avant Pâques.

Stéphanie Sondo, cliente

Par contre, la confiance semble bien ne pas régner du côté des clientes qui affirment s’être retrouvées sans tenues le jour de la fête de nombreuses fois. C’est le cas de Gisèle Somda, qui n’a toujours pas reçu sa tenue alors qu’elle a passé commande depuis la fin du mois de février de l’année 2018. « Je ne suis pas du tout contente car j’ai été parmi les premières à remettre mon pagne pour la couture. Je ne l’ai pas encore obtenu. Je crains de ne plus l’avoir pour Dimanche » nous a-t-elle confié. Cependant, son avis n’est pas partagé. Stéphanie Sondo qui est fidèle à son couturier depuis 2015, est confiante pour le rendez-vous pris avec son couturier. « Ce qui fait que je viens coudre tout le temps mes tenues ici c’est qu’il respecte ses délais. C’est le genre de couturier qui ne donne pas de faux rendez- vous. Lorsqu’il sait qu’il ne pourra pas honorer un rendez-vous, il vous en fait part. » A l’entendre, tous les couturiers ne sont pas les mêmes !

Salif Sinaré, couturier à Dapoya

Les couturiers, eux de leur côté, nous ont fait part des nombreuses difficultés qu’ils rencontrent en plus des délestages. « Actuellement, il n’y a plus d’apprenti, même les couturiers se font rares. Il n’y a personne pour t’aider dans ce cas. » Selon Salif Sinaré, le manque de main d’œuvre devient un grand handicap pour l’exécution du travail, d’où les plaintes des clientes. A cela, s’ajoutent les problèmes financiers. « On n’a pas souvent assez de fonds pour puiser et faire le travail, c’est tout un problème surtout lors des fêtes », nous a confié Albert Zongo.

Concernant les coupures d’électricité, les couturiers lancent un cri de cœur aux autorités car selon eux, elles sont sources de malentendus entre eux et leurs clients. Ils invitent les autorités à minimiser les délestages surtout en période de fête pour leur permettre de garder leur clientèle. En attendant, ils promettent à leurs clients qu’ils auront toutes leurs tenues pour la Pâques.

Milaine Tiendrebeogo
Le Faso.net