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Lutte contre la prolifération des armes légères : La CNLPL passe à l’acte dans la région de l’Est

Publié le mardi 20 mars 2018 à 16h57min

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Lutte contre la prolifération des armes légères : La CNLPL passe à l’acte dans la région de l’Est

La Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPL) a animé un point de presse le jeudi 15 mars 2018 à Fada N’Gourma, marquant le lancement de la campagne de sensibilisation de collecte, de marquage et d’enregistrement des armes à feu dans la région de l’Est, classée zone rouge depuis longtemps.

Assisté de Jacques Seckène Ndour, coordonnateur régional du Programme mondial sur les armes à feu de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Secrétaire permanent du CNLPAL, le colonel Tapsoba a d’abord expliqué aux hommes de medias qu’au Burkina Faso, la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères est une structure rattachée au Premier ministère. Cela, suite à la décision A/Dec/13/12/99 du 10 décembre 1999 des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, imposant à chaque Etat membre la création d’une commission nationale technique de lutte contre la prolifération des armes légères, leurs munitions et autres matériels connexes, a-t-il indiqué.

Selon le SP/CNLPAL, sa structure a été créée en avril 2001 et modifiée en 2006 avec pour mission de veiller, alerter, plaider et agir pour toute problématique relative à la prolifération et à la circulation illicite des armes légères et de petit calibre afin de préserver la paix et la sécurité au Burkina Faso. Pour le conférencier du jour, l’insécurité qui sévit est favorisée, en grande partie par la prolifération et la circulation illicite des armes à feu. Les conséquences qui en découlent sont lourdes et sont à l’origine de la psychose au sein des populations. « Pour reprendre les propos de l’ancien SG des Nations unies, Koffi Annan, en Afrique, les armes de destruction massive sont les armes légères et de petit calibre », a- t-il soutenu.

La prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, selon le colonel Tapsoba, constituent un phénomène qui a des connexions étroites avec diverses formes de criminalités transnationales organisées et autres actes criminels graves en lien avec le grand banditisme, le trafic des produits prohibés et d’êtres humains, les conflits armés et la violation des droits humains. Et pour combattre ce phénomène, cela exige des actions concertées et coordonnées au plan national, sous régional et international, a précisé le colonel Tapsoba.

En termes de facteurs concourant à la prolifération et à la circulation illicite des armes à feu, il a cité entre autres, la fabrication artisanale d’armes qui est une activité séculaire qui se transmet de père en fils, courante au Burkina Faso et existant dans certains pays voisins. Il a d’ailleurs soutenu que plusieurs fabricants, artisans locaux, travaillent conformément à la règlementation de notre pays mais un grand nombre exerce dans l’illégalité ou la clandestinité, ce qui échappe à tout contrôle des services compétents et favorise la circulation illicite des armes à feu.

Le Secrétaire permanent a poursuivi qu’ensuite, la révolution d’août 1983 au Burkina Faso a également favorisé la circulation illicite des armes à feu. A l’époque, a-t-il confié, un très grand nombre d’armes à feu avaient été distribuées aux comités de défense de la révolution (CDR) à travers tout le pays et après la révolution, toutes ces armes n’ont pas pu être récupérées. De plus, a dit M. Tapsoba, les différentes crises qu’ont connues des pays de la sous-région des années 80 à nos jours ont également occasionné l’accroissement de la prolifération et la circulation illicite des armes à feu, notamment les révolutions arabes en général et celle libyenne en particulier ont fait de la zone sahélo-saharienne une vraie poudrière à ciel ouvert.

Le secrétaire permanent a indiqué qu’à cela, il faut ajouter d’autres facteurs comme la mutinerie de 2011 qu’a connue le pays et la porosité des frontières qui fait également partie des facteurs déterminants dans la prolifération et la circulation des armes à feu. Comme stratégie, la CNPAL s’appuie d’une part sur le PNDES pour une meilleure gestion, administration et un contrôle en matière de sécurité, et d’autre part sur le projet du plan d’action national quinquennal sur les armes légères et de petit calibre, a précisé le colonel Tapsoba. Cette campagne de sensibilisation, de collecte, de marquage et d’enregistrement des armes à feu se déroulera dans la région de l’Est qui est la plus vaste du pays en termes de superficie.

Pendant longtemps, la région, située aux frontières du Niger, du Togo et du Benin, a été classée « rouge » en matière d’insécurité et de criminalité, selon le SP/CNPAL. Comptant plusieurs zones de chasse, elle enregistre malheureusement un taux élevé de braconnage. C’est aussi l’une des régions qui a connu un développement fulgurant des groupes d’autodéfense et vient d’enregistrer depuis quelques temps des attaques d’individus non identifiés.

Dans un tel contexte, l’initiative de la campagne de sensibilisation, de collecte, de marquage et d’enregistrement des armes à feu dans la région de l’Est est une opportunité pour la CNLPAL et ses partenaires techniques et financiers d’associer toutes les couches socio professionnelles à la lutte contre les armes à feu, a-t-il conclu.

Soumaila Sana
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 mars 2018 à 17:18, par Vigilant En réponse à : Lutte contre la prolifération des armes légères : La CNLPL passe à l’acte dans la région de l’Est

    Très bien ; mais pourquoi seulement la région de l’Est ? Pourquoi se contenter de sensibiliser pour un problème aussi grave ? Croyez-vous que les criminels sont réceptifs à la sensibilisation ? Si vous restez dans cette rhétorique "Sensibilisation" comme si vous aviez affaire à des enfants de coeur vous vous gourrez !

  • Le 21 mars 2018 à 09:58, par TANGA En réponse à : Lutte contre la prolifération des armes légères : La CNLPL passe à l’acte dans la région de l’Est

    PEUPLE DU BURKINA, TU NE PEUT ETRE SAUVE DE DEHORS...
    Quand il s’agit de tester les vaccins on nous les donne cadeau, quand il s’agit d’élection, on est prêts à nous donner de l’argent, bref, quand il s’agit de nous embourber tout les bailleurs sont prêts.
    Là il s’agit de survivre, nos populations doivent vivre sans craintes et personne ne viendra nous aider.
    IL NOUS FAUT DONC LIBERER NOTRE GENIE CREATEUR, LIBERATEUR TEL QUE PENDANT LA REVOLUTION.
    Pour que la sécurité soit effective, il faut créer des structures comme le CDR encore. Chacun peut penser ce qu’il veut mais c’est la seule solution. Toutes les armées du monde, Tous les groupes terroristes du monde ont la hantise des milices par ce qu’ils savent que ces derniers sont les seules à connaitre leur terrains, leurs habitants et leurs habitudes.
    Chers compatriotes, Organisons nous ainsi et recevons les FDS dans nos localités pour nous aider à fouiller partout même dans les canaris ; après quoi chaque localité sera verrouillées par la présence de la structure populaire et quelques FDS.

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