En effet, tenue le lundi 19 mars 2018 à Ouagadougou, elle a réuni à la fois Hommes de médias et acteurs de la société civile. Il s’agissait au terme des échanges de faire comprendre aux Hommes de médias, la dynamique engagée au niveau gouvernemental et de la société civile, et permettre à ces derniers de mieux jouer leur rôle dans la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle.

Pour ce faire, il a été question pour le secrétaire technique de l’assurance maladie universelle, Dr Yves Kinda de faire un état des lieux de la mise en œuvre de cette assurance maladie universelle au Burkina Faso, « aujourd’hui l’assurance maladie n’est plus à la phase de projet. Elle existait déjà à travers la politique de gratuité des soins. Il s’agit maintenant de viser les autres parties de la population qui n’étaient pas encore couvertes par la politique de gratuité », a-t-on noté de ses explications. Aussi est-il ressorti de cet état, la création depuis le 1er mars 2018 de la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) dont le décret de création devrait être adopté en conseil des ministres cette semaine.

Le secrétaire technique de l’assurance maladie universelle, Dr Yves Kinda

Les défis, à entendre le secrétaire technique de l’assurance maladie universelle, sont bel et bien existants. Dr Yves Kinda cite notamment « l’ampleur des attentes en termes de couverture du risque financier de santé, la réduction des irrégularités notamment la vente parallèle des produits, la surfacturation des coûts, les rackets, les payements à tort, etc. ». Afin de relever ces défis, des perspectives sont mises en avant et concernent la formation du personnel de démarrage, la mise en place progressive d’équipes fonctionnelles, et des sanctions (lettre d’explication, mutation d’agent, investigations, etc.).

Faisant alors la somme de ces perspectives, Dr Kinda estime que la réalité de l’assurance maladie au Burkina Faso est non seulement fonction de la volonté politique mais aussi de la qualité de la communication qui sera faite de l’intérêt à adhérer aux mutuelles ; d’où l’implication des Hommes de médias.
Cette rencontre d’information et de mobilisation a également permis au ministère de la santé, représenté par le secrétaire technique chargé de la couverture sanitaire universelle, Dr Pierre Yaméogo, de s’appesantir sur la question de la gratuité des soins. (En vidéo)

La Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU)

Une vue des journalistes participant à la rencontre

Des explications qui ont été à la fois données par le secrétaire technique de l’assurance maladie universelle et le groupe thématique protection sociale SPONG, l’on note que la CNAMU disposera de caisses régionales. Cependant, elle s’appuiera principalement sur les mutuelles sociales afin de capitaliser les nombreuses expériences menées par lesdites institutions en termes de mutualisation des dépenses de santé. Les sources d’alimentation sont constituées par les cotisations des personnes assujetties (l’Etat burkinabè, les travailleurs du secteur formel, les travailleurs indépendants ou du secteur informel).

La première mission assignée à la caisse est la couverture des risques non professionnels de santé et de maternité. A celle-ci s’ajoute, l’assurance de la gestion du fonds d’assurance maladie universelle, la définition et l’adoption des paniers de soins de nature à assurer l’équilibre financier, et bien d’autres.

Le panier de soins

Le panier de soins couvert par la CNAMU se compose des produits, prestations et services suivants :

Les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales ;
Les actes infirmiers ;
Les soins relatifs au suivi de la grossesse, à l’accouchement et à ses suites ;
Les actes et soins liés à l’hospitalisation et aux interventions chirurgicales ;
Les soins bucco-dentaires d’urgence ;
Les examens de biologie médicale ;
Les actes de radiologie et d’imagerie médicale, etc. .

Pour rappel, cette rencontre de mobilisation des Hommes de médias s’inscrit plus exactement dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé « contrôle citoyen de la mise en œuvre de la politique de gratuité et de protection sociale dans les régions de l’Est, du Centre-nord et du Sahel », financé par l’UNICEF.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net