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Transport urbain au Burkina Faso : Vers l’élaboration d’une stratégie de mobilité urbaine

Publié le mardi 13 mars 2018 à 23h34min

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Transport urbain au Burkina Faso : Vers l’élaboration d’une stratégie de mobilité urbaine

A l’instar des autres villes du monde, la population urbaine du Burkina Faso est en proie à une urbanisation galopante. Des données de 2016 indiquent que le taux national d’urbanisation a atteint plus de 30% avec un accroissement démographique de plus de 7% ; et ce, pour la seule ville de Ouagadougou. Cet accroissement de la population et la faiblesse des transports publics ont conduit à un usage prédominant des moyens individuels de transport avec les conséquences qui en découlent. Aujourd’hui, plus que jamais, l’élaboration d’une stratégie de mobilité urbaine s’impose. C’est pourquoi le ministère en charge des transports organise les 13 et 14 mars un atelier national sur la question à Ouagadougou. Cet atelier permettra aux responsables de communes, ministères concernés et aux partenaires sociaux de partager des connaissances et expériences d’autres villes. Il nourrira les réflexions en cours pour une solution de mobilité adaptée au contexte du Burkina Faso.

« L’urbanisation est une réalité mondiale. La ville africaine doit se réinventer pour se retourner vers elle-même pour pouvoir être aménagée en fonction de ce que nous sommes », préconise le premier responsable du département des transports lors de l’ouverture d’un atelier de 48 heures, le 13 mars 2018 à Ouagadougou. A ce titre, le gouvernement, les autorités municipales et la Banque mondiale multiplient les actions en vue de répondre au besoin d’infrastructures et de services de base urbains.
Pour Vincent Dabilgou, l’érection du ministère des transports, de la mobilité et de la sécurité témoigne de l’engagement du gouvernement à prendre en charge les questions liées aux transports urbains et à la mobilité. Ce ministère, faut-il le rappeler, vise deux objectifs majeurs : Créer des villes qui produisent des richesses et permettre aux Burkinabè de vivre dans des citées où il n’y aura point de pollution. Toutefois, sans une meilleure stratégie, des plans d’actions mais surtout un dialogue continu entre les différents acteurs, ces défis complexes sont voués à l’échec. Car la problématique de la mobilité urbaine est transversale.

« On doit traiter avec les municipalités, des opérateurs au niveau des transports, mais nous devons aussi traiter avec beaucoup d’efficacités parce qu’il faut des financements. C’est pour ça que vous avez à côté ici la Banque mondiale qui nous accompagne », a dit le ministre en charge des transports.
Poursuivant, il a fait part de sa conception de la voirie urbaine : « Le Burkinabè n’est pas nécessairement le même que le Français. Donc, nous ne devons pas concevoir la route comme si nous étions en France. Il faut concevoir la route en nous regardant nous-mêmes. Permettre à ceux qui ont les deux roues d’avoir une partie de la route, la plus grande pour circuler ».

Parti du constat que les Burkinabè ont du goût pour le déplacement, le ministre a révélé qu’ils se déplacent au moins 3,5 fois par jour. D’abord pour aller chez eux. Ensuite pour aller au service mais aussi pour les relations interpersonnelles et familiales.

La mobilité urbaine en plus d’être une préoccupation pour la Banque mondiale, constitue un vecteur de développement économique des villes, selon la spécialiste principale en transport à la mission résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso. Et qui dit développement économique dit certainement lutte contre la pauvreté.

« Si nous voulons aider le pays à accroitre sa capacité à lutter contre la pauvreté, il faut qu’on soit à ses côtés quand il a besoin de nous », a lancé Adjiratou Sawadogo. Relativement aux transports urbains, l’institution s’est résolument engagée à aider les autorités à planifier et à avoir une vision du type de mobilité souhaité. « Nous les aidons avec les expériences internationales que nous avons la chance d’avoir : Comment on adapte le Burkina à la mobilité ? Comment on adapte les paramètres de mobilité de notre cité vis-à-vis des préoccupations du développement économique et la fonction économique de nos villes ? » ajoute Mme Sawadogo.

En retour, le département des transports et du développement digital et celui du développement urbain à la Banque mondiale placent un espoir sur les résultats de cet atelier.

Pour sa part, le maire de la ville de Ouagadougou a fait un témoignage : « Tous les jours, nous sommes interpellés par les citoyens par rapport à l’occupation anarchique des rues, à l’encombrement des camions et à l’étroitesse des avenues ». Et d’ajouter : « Cet atelier doit donner un signal fort aux Burkinabè. Maintenant, nous allons passer à l’action ».

Ces journées de réflexion, faut-il le souligner, s’inscrivent dans une dynamique de prolongement du processus global qui a permis de définir les textes de création de l’Autorité organisatrice de la mobilité urbaine et celle des transports urbains de Ouagadougou.

A l’issue de travaux, une feuille de route déclinant les actions phares à mettre en œuvre par les différents acteurs en charge de la mobilité urbaine sera élaborée. Les formes de management, de régulation, des besoins et des sources de financement de la mobilité urbaine seront également définis.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 mars 2018 à 18:14, par DAO En réponse à : Transport urbain au Burkina Faso : Vers l’élaboration d’une stratégie de mobilité urbaine

    Pourquoi aller chercher trop loin les causes de nos problèmes ! Tout le monde sait que les problèmes de mobilité et de transports dans nos villes (Bobo et Ouaga en particulier) sont dus à l’anarchie ; l’indiscipline des populations urbaines le tout alimenté par l’impunité !
    Malheureusement les autorités notamment locales sont frileuses à prendre des mesures draconiennes parce que ces populations sont aussi leurs électeurs !
    je propose :
    - un délai de 6 mois à tous ceux qui occupent de façon anarchique les voies publiques pour dégager
    - au bout du délai le buldozer passe pour détruire les installations des récalcitrants
    - donner les moyens adéquat à la police municipale et nationale pour bien gérer au jour le jour la mobilité et le transport en milieu urbain

  • Le 15 mars 2018 à 12:43, par le bien En réponse à : Transport urbain au Burkina Faso : Vers l’élaboration d’une stratégie de mobilité urbaine

    Je pense que l’amélioration de la mobilité urbaine est l’affaire de tous. Une des actions urgentes est de veiller au respect des règles de circulation par une sensibilisation et une répression. Par la suite, un bitumage de certaines voies pourrait améliorer la circulation dans certaines zones. D’autre part, un bon suivi de la programmation des feux par les services techniques municipaux est important. Aussi, je propose par exemple que les voies de l’ex conseil de l’entente soient réouvertes à la circulation pour permettre aux usagers de l’ENAM et de l’UO d’éviter le rond point de la RNB.

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