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Assemblée générale des sociétés d’Etat : Treize positifs, trois déficits

Publié le mardi 5 juillet 2005 à 07h14min

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La 13e Assemblée générale des sociétés d’Etat s’est tenue du 30 juin au 1er juillet dernier dans la salle de conférence du Comptoir burkinabè des chargeurs (CBC), sous la présidence du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli. Sur les seize (16) sociétés à capitaux publics dont le bilan de l’exercice 2004 a été examiné, treize présentent un résultat positif et trois enregistrent des déficits.

Pour sa 13e session annuelle, l’Assemblée générale (AG) des sociétés d’Etat a apprécié et examiné les résultats financiers de 16 sociétés dans lesquelles l’Etat demeure pour l’instant, l’actionnaire majoritaire. La plupart de ces sociétés ont révélé « une bonne santé financière ». En effet, treize d’entre elles (SONABEL, ONEA, ONATEL, LONAB, BUMIGEB, SONABHY, CNSS, CARFO, CNSS, SONAGESS, SOPAFER-B, CCVA, SONAPOST) se portent bien. L’année dernière, le chiffre d’affaires de ces sociétés a connu une variation positive de 7 % passant de 297,231 milliards de FCFA en 2003 à 318,193 milliards en 2004. Les données de Telmob ne sont pas prises en compte pour cet exercice parce que la nouvelle filiale créée par l’ONATEL, n’a pas pu soumettre à l’appréciation de l’AG, ses comptes financiers certifiés. D’ailleurs d’ici au 31 juillet prochain, une session extraordinaire statuera spécifiquement sur les deux sociétés (ONATEL, Telmob) dont on estime les bénéfices pour 2004, à 1,5 milliards de FCFA pour l’ONATEL alors que Telmob culmine avec un bénéfice net de plus de cinq milliards de FCFA.

Cette embellie conforte le chef du gouvernement burkinabè qui croit fermement qu’une société d’Etat peut être aussi performante qu’une entreprise privée. « Je crois que c’est quelque chose qui me réconforte et qui augure des lendemains meilleurs. Ce sont des résultats qui peuvent assurer la compétitivité de nos sociétés », a souligné M. Yonli.

Pour le chef du gouvernement, au-delà des bilans consacrés par les chiffres, il y a un nouvel élan, un esprit qui est en train de s’installer au niveau de l’administration et de la gestion de ces entreprises : c’est l’esprit tourné vers la performance de l’ensemble du corps social de ces entreprises, c’est-à-dire le personnel, les administrateurs, les dirigeants. Ce qui d’après lui, va introduire l’esprit d’entreprise dans les sociétés d’Etat. « Je pense que c’est quelque chose d’essentiel dont nous avons besoin pour mieux nous outiller et affronter la compétition internationale », a-t-il indiqué. Toutes les sociétés publiques ne sont pas en bonne santé financière. La Société nationale de l’aménagement des terrains urbains (SONATUR), le Comptoir burkinabè des métaux précieux (CBMP) et la Société nationale de traitement informatique (CENATRIN) ont été déficitaires en 2004.

Le conseil des ministres du 29 juin dernier avait d’ailleurs décidé de la liquidation du CENATRIN. Une décision qui préoccupe les membres statutaires de l’AG des sociétés d’Etat qui ont relevé « le caractère spécifique de cette liquidation » et ont souhaité qu’elle soit exécutée « avec prudence et réalisme en ce qui concerne le sort du personnel et des logiciels »

« Un déficit sans inquiétude »

Peu de gens s’attendaient à ce qu’une société comme la SONATUR enregistre un déficit, parce que comme dit l’adage, « qui vend la terre est riche ». Le déficit enregistré par la nationale de l’aménagement des terrains urbains n’est pas dû à un problème de gestion, assure-t-on. Selon nos informations, la SONATUR a exécuté au cours de l’année 2004, des investissements extraordinaires qu’elle n’avait pas prévus dans son programme à l’occasion de certaines manifestations tel que le Sommet de la Francophonie tenue en novembre dernier dans la capitale burkinabè.

« La SONATUR n’a aucun problème. Elle a un résultat lié à des investissements extraordinaires. Elle a réalisé des investissements sur les infrastructures à l’occasion de la préparation du Sommet de la Francophonie, c’est tout », a justifié le Premier ministre Yonli, qualifiant d’excellents la gestion, la planification et le pilotage des activités de la société sur le terrain. Tout le monde semble d’accord qu’à la prochaine session, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Le gouvernement ne veut pas regarder le Comptoir burkinabè des métaux précieux mourir de sa belle mort. De nouvelles orientations seront attribuées à cette société pour lui permettre de jouer pleinement son rôle dans le développement économique du Burkina Faso. Le chef du gouvernement pense en effet, qu’il faut plutôt refondre les attributions de cette société en lui confiant désormais un rôle administratif au lieu de chercher des résultats économiques et financiers.

« Dans un délai d’un mois maximum, nous allons trancher pour repositionner le CBMP dans les missions sur lesquelles il peut réussir, c’est-à-dire, les missions d’encadrement de petits orpailleurs, de suivi des exploitations minières et d’impulsion du métier d’orpailleur », a rassuré le Premier ministre ajoutant qu’il n’y a pas de raison que le CBMP ne réussisse pas s’il est repositionné dans ce chemin.

L’une des satisfactions de cette rencontre est que les conseils d’administration ont déposé leurs rapports dans les délais indiqués par le secrétariat général de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat. Une efficacité que devrait suivre leurs collègues des établissements publics de l’Etat avec des résultats aussi probants.

- S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun@yahoo.fr)
Romaric Ollo HIEN
Sidwaya

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