Laurent Bado : "Nous avons reçu 30 millions du CDP"
Laurent Bado a été investi le 3 juillet 2005 comme le candidat de l’Opposition burkinabè unie (OBU) à l’élection présidentielle du 13 novembre prochain. La cérémonie d’investiture a eu lieu à la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), devenue exiguë pour l’occasion.
Elle a comporté deux actes : la lecture du procès-verbal de réunion du Comité directeur national (CDN) de l’OBU investissant Laurent Bado et le discours proprement dit du porte-étendard du parti pour la présidentielle.
Ce discours, très fortement attendu par l’opinion depuis que Laurent Bado a annoncé qu’il y ferait des révélations, a constitué le clou de la cérémonie. Il a duré exactement 2 h 19 mn ; l’assistance a eu l’avant-goût de sa longueur parce qu’il a été mis en vente auparavant sous forme de brochure à 200 F CFA l’unité. Laurent Bado y a évoqué tour à tour la crise à l’OBU, les accusations de corruption contre sa personne, les accusations de fossoyeur de l’OBU et de son propre parti le PAREN et quelques grands points de son programme de gouvernement.
Par rapport aux informations sur l’argent qu’il aurait reçu du pouvoir, celui qui se donne "3 ans pour mettre fin à la misère populaire, et 2 ans pour instaurer le développement durable du Burkina" n’a rien nié. Oui, lui et Emile Paré ont reçu entre avril et juin 2004, 30 millions de F CFA de Blaise Compaoré, sur 45 promis, reconnaît Laurent Bado. Le président voulait par ce geste, aider l’OBU à devenir un contrepoids au CDP, ajoute-t-il. Mais, en aucun moment, "Blaise Compaoré n’a cherché à corrompre les responsables de l’OBU qui n’ont pas pensé à mettre à la table présidentielle" précise le candidat Bado, sur ce qui paraît aux yeux de beaucoup de personnes comme de la corruption.
Laurent Bado a assuré ses frères et soeurs que leur candidat "est d’une droiture morale et intellectuelle qu’un quart de siècle de vie publique n’a jamais démentie".
Le divorce d’avec Emile Paré a été évoqué aussi par Laurent Bado. Sur ce sujet, il a imputé la responsabilité de la crise à Emile Paré qui savait que "c’était sa personne (celle de Bado) que le pouvoir voulait, à travers l’OBU, comme l’opposant idéal au CDP". Et malgré tout, il a tenté de se faire investir sous la bannière de l’OBU.
La deuxième grande partie du discours de Bado porte sur le programme de gouvernement. Si Laurent Bado est élu, il compte mettre en oeuvre la voie originale de développement de l’OBU, qui est le capitalisme populaire, une voie équidistante du capitalisme d’Etat et du capitalisme privé.
Par Séni DABO
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 4 juillet 2005 à 20:59, par Pacco En réponse à : > Laurent Bado : "Nous avons reçu 30 millions du CDP"
Tout ça c’est woba woba, tout ça là c’est woba woba !
Bado, tout comme les deux millions, tu as pris et maintenant tu viens nous expliquer pourquoi tu as pris.
Tout ça c’est woba woba, tout ça là c’est woba woba !
2. Le 14 juillet 2005 à 13:36, par Justice En réponse à : > Laurent Bado : "Nous avons reçu 30 millions du CDP"
Je suis consterné d’entendre qu’au Faso où la famine sévi en ce moment, des hommes politiques se partagent des millions sans que leur conscience ne soit mal à l’aise. A quand le bout du tunnel ?