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Putsch de septembre 2015 : ‘’ Il faut s’attendre à un long procès.’’, (Me Bénéwendé Stanislas Sankara)

Publié le jeudi 1er mars 2018 à 23h29min

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Putsch de septembre 2015 : ‘’ Il faut s’attendre à un long procès.’’, (Me Bénéwendé Stanislas Sankara)

L’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) a enregistré ce jeudi, 1er mars 2018, de nouvelles adhésions. Un acte matérialisé au cours d’une conférence de presse qui a également servi de cadre pour les responsables de l’alliance pour réagir à des questions d’actualité.

L’APMP s’est ainsi réjouit de l’ouverture, le 27 février 2018, du procès du putsch de septembre 2015 qui, selon elle, marque le début d’un processus visant à rendre justice au peuple, aux victimes et aux ayants-droits ouvrant également la voie à une réconciliation nationale véritable. Réagissant à des questions de journalistes, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, principal orateur à la conférence de presse, a d’abord plaidé pour un procès juste et équitable. « Quand on parle de procès, c’est que la justice, dans le cadre de la séparation des pouvoirs, depuis deux ans, s’est saisi des faits et a mené une instruction sérieuse pour aboutir à des inculpations. Mais, un procès équitable doit nécessairement passer sous la loupe des règles de procédures, y compris les vices de procédure, que les avocats, en tout cas, n’hésiteraient pas à soulever, parce qu’il s’agit de défendre des clients, défendre des citoyens qui encourent même des peines lourdes », a-t-il signifié.

L’avocat poursuit en soutenant que, « de ce point de vue, il fallait effectivement s’assurer, aux moindres détails, que la procédure est respectée de bout en bout. Ce qu’il faut déplorer, c’est le décret de nomination qui est incriminé ; parce qu’il est dit que ce décret datait du 22 février… et que si on tient compte de la loi, il aurait fallu huit jours. C’est normal. Si le vice n’avait pas été soulevé, il pouvait être couvert, mais dès lors qu’il a été soulevé, et que la juridiction a suspendu et renvoyé, je pense, tout comme ce qui s’est passé au niveau de la Haute cour de justice, que tous ces aspects-là peuvent être, dans l’intervalle, réglés ».

Selon Me Sankara, il peut avoir, durant le procès, d’autres cas, qui vont être soulevés. Il faut s’attendre peut-être à un long procès (l’exemple avec l’ancien président tchadien Hissène Habré).

« Un procès de ce type, ce n’est pas du jour au lendemain, et chacun prépare sa défense. Vous avez vu par exemple le piège de la qualité des jurés ; si la loi dit que par rapport au tribunal militaire, il faut forcément un haut gradé pour être dans le juré, il y a combien de généraux au Burkina Faso ? Donc, ce sont des questions techniques qui, au fur et à mesure du procès, se révèlent et amènent le juge à se mettre en phase avec la loi (parce que l’essentiel, c’est de purger ce que l’instruction n’a pas pu faire, permettre à la juridiction de jugement d’être en phase avec la loi et aller au fond, on n’a pas encore entamé le fond, peut-être qu’arriver à ce niveau, on n’aura plus rien à dire, mais la défense jouera, en tout cas, son va-tout sur les exceptions) », a expliqué l’avocat, qui, contrairement à une certaine opinion, ne trouve pas en ces exceptions soulevées par la défense, un amateurisme de la part des décideurs. Il ne voit pas non plus dans ce procès, une intrusion de l’exécutif dans le judiciaire. L’essentiel étant pour lui que le procès soit équitable, juste et que les principes de la défense soient respectés pour qu’au finish, le droit soit dit.

‘’Le droit sera dit dans toute sa rigueur, mais aussi dans toute sa laideur. Cela veut dire simplement que si vous êtes innocents, vous serez innocentés, si vous êtes, vous serez condamnés, et il y a des voies de recours’’, a-t-il soutenu.

Sur l’interdiction faite aux journalistes d’accéder à la salle avec leur matériel de travail, Me Sankara dit également ne pas comprendre cette disposition du tribunal, d’autant que l’Assemblée nationale a légiféré en corrigeant au niveau du code de procédure pénale, ce qui n’était pas autorisé au Burkina, à savoir la couverture médiatique. « On a trouvé que c’était une loi désuète et obsolète. Aujourd’hui, il est ridicule de dire de ne pas couvrir un procès », a-t-il dit avant de préciser que la possibilité est donnée de couvrir les procès, mais il appartient au président du tribunal de prendre des mesures pour assurer la police du procès.


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OL
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