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Décès d’Idrissa Ouédraogo : Des actrices ivoiriennes saluent la mémoire d’un « monument du cinéma africain »

Publié le jeudi 22 février 2018 à 11h00min

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Décès d’Idrissa Ouédraogo : Des actrices ivoiriennes saluent la mémoire d’un « monument du cinéma africain »

Idrissa Ouédraogo est un réalisateur dont la renommée dépassait les limites du Burkina Faso. L’onde de choc de son décès, le dimanche 18 février 2018 à 64 ans, a touché le monde du cinéma des pays voisins dont la Côte d’Ivoire. Des actrices du milieu que nous avons pu interroger saluent la mémoire d’un « monument du cinéma africain ».

Amoin Koffi, actrice-comédienne : Un cinéaste est un homme public. En tant qu’homme public, il a su marquer son époque. C’est un homme que j’ai eu l’honneur de côtoyer. Nous n’avons pas travaillé sur un film mais nous avons, quelques fois, échangé entre actrice et réalisateur. J’ai remarqué qu’il était gentil. Lorsque je suis arrivée à Ouagadougou en 2013, il m’a dit : « Maman Amoins, je veux que tu sois seulement de passage dans mon film ». Je lui ai dit de ne pas être pressé et que quand il aura un bon rôle pour moi, je viendrai le lui rendre pour que son film ait une autre couleur.

Quelqu’un qui te voit pour la première fois et qui t’appelle « maman », j’ai trouvé qu’il était poli, respectueux. Il était aussi combatif. Il n’est jamais découragé. Car quels que soient les hauts et les bas, il trouvait toujours les ressources nécessaires pour travailler. On a perdu un grand homme de l’art ouest-africain.

Il laisse pour la postérité des œuvres de qualité. Ce qui fait qu’il n’est pas remplaçable. C’est se tromper que de penser qu’on peut remplacer ce monument. C’est avec amertume que nous avons appris son décès. Je présente mes condoléances à sa famille, aux artistes et au monde du cinéma.

Clémentine Papouet, artiste-comédienne

Clémentine Papouet, artiste-comédienne : Chez nous en pays bété, lorsqu’un enfant naît, on chante et lorsqu’il y a décès aussi, on chante. Je vais lui dédier cette chanson. Il s’agit de l’histoire du rouge-gorge et du pic-bleu qui étaient des amis. Ils étaient chaque fois ensemble sur la même branche. Mais ce matin là, le rouge-gorge est allé sur l’arbre et n’a pas vu le pic-bleu. Donc il s’interroge. C’est une image. Idrissa Ouédraogo était un monument du cinéma africain voir mondial. Donc nous nous interrogeons. Nous nous sommes réveillés ce matin-là, il n’était pas sous l’arbre de l’art. Le décès d’Idrissa Ouédraogo est une grosse perte pour l’Afrique. Qu’il repose en paix.

Akissi Delta, productrice et réalisatrice de la série « Ma famille » : Nous avons tous été choqués en apprenant le décès d’Idrissa Ouédraogo parce que nous le connaissions presque tous. Personnellement je le connaissais très bien. Lors de mon premier voyage en France, c’est lui qui était venu me chercher à l’aéroport. Et je me rappelle que lorsque je suis sortie de l’aéroport j’avais un truc en main et quand il m’a vue, il m’a dit que je n’avais pas besoin d’attraper ça en mains et que j’étais reconnaissable. Moi qui ne le connaissais pas, je lui ai demandé qui il était. Et il m’a répondu que si je le regarde là, il peut ressembler à qui si ce n’est pas le cinéma ? C’est ainsi que j’ai fait sa connaissance. Et depuis lors, nous avons gardé de bonnes relations de travail. Pendant le tournage de son film ici, j’étais presque tout le temps sur le plateau de tournage.

La mort d’Idrissa Ouédraogo me fait très mal. Parce que ce sont eux, les ainés qui étaient en mesure de raconter à nos jeunes cinéastes comment nous avons débuté en cinéma. C’est vraiment une perte. Depuis que j’ai appris son décès, je n’arrive plus à me concentrer dans mon travail.

Amélie Wabéhi, artiste comédienne : C’est le cinéma africain qui est touché par la perte de ce grand homme. C’est un monument du cinéma africain qui s’en va ainsi. Toute l’Afrique doit lui rendre cet hommage parce qu’il a laissé à la postérité des œuvres de qualité.

Je trouve qu’il est décédé trop tôt. Cela me fait très mal. J’exprime mes condoléances à toute sa famille biologique et artistique. Que la terre soit légère.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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