Les sœurs Doga ont été révélées au grand public au début des années 2000, dans la compilation Sida Kataa avec leur titre ‘’Jeune la sin GOMDA’’ (c’est aux jeunes que nous parlons). Une chanson de sensibilisation face à la pandémie du Sida. Plus tard, le public les retrouvera à travers une autre compilation avec « Tiya Sind », contre la faim.

Partagée entre le théâtre, le cinéma et la musique, Haoua et Azera Doga, n’avaient pas d’album. Ce qui ne les empêchait pas d’écumer les scènes, aussi bien au plan national qu’international. Après donc des années d’expériences accumulées, et une fois rentrées de l’hexagone où elles étaient en tournée, elles ont décidé de donner naissance à « Sougry ».

« On nous a joué des coups bas à plusieurs reprises, mais nous préférons ne pas en parler. Aujourd’hui c’est Dieu qui a voulu que l’album sorte enfin », se contente-t-elle de répondre, quand on leur demande pourquoi tant d’années pour sortir le premier opus.

« Sougry » invite le public à pardonner, à se départir de la violence pour le règlement des différends, mais plutôt à privilégier le dialogue, la tolérance, le pardon et la paix. Ce sans quoi aucun développement n’est envisageable.

Un album de 12 titres chantés en mooré, anglais, français, peulh, dioula et Foulcé. Les lauréates du grand prix national de la chanson traditionnelle en 2001 abordent plusieurs thématiques, dans une coloration tradi-moderne. C’est un réquisitoire contre les maux qui minent la société. Les violences faites aux femmes et aux enfants, la délinquance juvénile, l’avortement, la prostitution…

Les jumelles repartent bientôt en tournée surtout au Canada, aux Etats Unis et en France.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net