L’association Wa-mêdô entend valoriser les talents et l’innovation des artisans burkinabè à travers cette foire du « consommons local ». Ainsi, face au nombre élevé d’exposants, la présidente de l’association Yehush de Manga, Sophie Gouba s’est démarquée des autres. Elle a fait la différence avec un stand attractif et des produits de qualité. Ce qui a immédiatement retenu notre attention. En prenant part à cette manifestation, Mme Gouba vise deux objectifs : nouer des partenariats et faire connaitre ses produits auprès de la population burkinabè. Pour ce faire, sont exposés sur les étals différents produits locaux : beurre de karité, huile de neem, de balanites au savon de neem, moringa et djabi etc. Le prix de ces produits purement naturels est à la portée des clients éventuels, rassure-t-elle : « Nous sommes en promotion. Du coup, les prix sont abordables. Le savon fait 600 F CFA, l’huile de karité à 2000 F CFA/1 kg… », a-t-elle dévoilé.

Epousant le « consommons ce que nous produisons », qui était si cher à feu Thomas Sankara, elle a invité la population Ouagalaise à faire un tour sur son stand pour découvrir et surtout acheter les produits. Déjà, ses marchandises se vendent comme des pains à moins de 24 heures de l’ouverture officielle de la rue marchande. Néanmoins, la présidente de l’association Yehush espère encore mieux d’ici la fin de l’évènement : « Très souvent, nous rencontrons de réelles difficultés pour écouler nos produits sur le marché. Une telle initiative est une occasion pour faire de bonnes affaires. Si la population adhère bien sûr ». Le revers de la médaille, cependant, c’est que la plupart des exposants doivent faire face au cout relativement élevé pour leur participation, sans oublier les distractions et les bruits.

Aussi, a-t-elle lancé un appel pour un soutien approprié et efficace en faveur des hommes et femmes qui se battent tous les jours pour un rayonnement économique de notre pays. L’association qu’elle coiffe a été créée en 2010. Elle compte à ce jour une quarantaine de membres, qui mènent des activités génératrices de revenus. Ce qui contribue à améliorer un tant soit peu le quotidien de ces braves femmes. Outre sa passion pour la fabrication des produits made in Burkina, dame Gouba partage son savoir avec la nouvelle génération. Elle se lance alors dans la formation des filles. « Je n’ai qu’un seul critère quand je prends les filles, c’est celui du travail bien fait », a-t-elle conclu.

A la foire du « consommons local », l’Association Faso ri-songo dont le siège est à Ouahigouya est aussi présente avec des produits innovants tels que le couscous de riz au légume, au beurre et de maïs. L’association expose également des grumeaux de dèguè à base de petit mil, des granulés de tamarin, de citron, gombo sec en poudre, pour ne citer que ceux-ci. Le coût de ces produits locaux est compris entre 300 et 1200 F CFA. Mais pour l’heure, l’affluence n’est pas au rendez-vous.

« Le marché va tout doucement. On ne se plaint pas dans la mesure où notre objectif c’est de promouvoir nos produits et trouver des partenaires qui pourront nous soutenir dans notre projet », a fait savoir Ben Bachir Bakayoko, un commercial que nous avons rencontré dès notre arrivée au niveau du stand. Pour une première édition, le jeune homme n’a pas manqué de féliciter le promoteur pour l’organisation presque parfaite de la foire. « Ce matin, le comité d’organisation a fait le tour des stands pour s’assurer que tout se passe selon les règles de l’art. De même, ils nous ont demandé de faire des suggestions pour améliorer les éditions prochaines », ajoute-t-il avec un large sourire aux lèvres. Tout en adressant ses vifs remerciements à Burkina Wa-Mêdô, M. Bakayoko a souhaité la pérennisation de cette initiative salvatrice.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net