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Foire du « Consommons local » : Les produits made in Burkina s’exposent à la Maison du peuple

Publié le mardi 20 février 2018 à 13h00min

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Foire du « Consommons local » : Les produits made in Burkina s’exposent à la Maison du peuple

Les rideaux se sont ouverts sur la 1ère édition de la foire « Consommons local » hier, 19 février 2018, à la maison du peuple de Ouagadougou. Pendant sept jours, il y aura une rue marchande dénommée « Burkin’daaga » où des exposants issus d’horizons divers (producteurs de beurre de karité, de produits agricoles, de pagnes tissés…) vont offrir une meilleure visibilité à leurs produits ; mais aussi un panel-débat et des rencontres B to B.

« Consommation des produits locaux et création d’emploi : Stratégie et engagements nationaux pour la dynamisation du secteur de productivité », est le thème retenu pour la foire « Consommons local ». Initiée par Burkina Wa-Mêdô (Viens nous construire, en langue nationale mooré), la foire du « Consommons local » est à sa 1ère édition et est placée sous le patronage du ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce 19 février en présence de membres du gouvernement, de partenaires techniques et financiers, de personnalités du monde économique, d’autorités religieuses et coutumières, entre autres.

« Je suis sans voix face à la présence effective des officiels qui ont cru en un projet dont la gestation a été heureuse mais la naissance plus ou moins douloureuse », a déclaré le président de l’organisation faitière de plus de 100 associations, Ibrahim Ouédraogo dit Akim.

Plus qu’un symbole, ce rendez d’affaires est, selon lui, la preuve et le sens de leur engagement à faire des produits locaux un puissant vecteur de développement économique transversal. « Un regard survolé dans nos alimentations et restaurants laisse voir que notre pays consomme en majorité des produits importés »,a-t-il dépeint. Or, poursuit-il, « nous avons des artisans talentueux et de la technologie pour confectionner ces mêmes produits dont nous aurons l’opportunité d’assurer le suivi de la chaine de productivité ». A en croire M. Ouédraogo, le boum économique tant chanté requiert une prise de conscience collective et citoyenne appuyée d’une réelle volonté politique.

« Si le gouvernement décide que dorénavant les meubles des ministères et institutions seront tous confectionnés au Burkina Faso, la misère de bon nombre de nos vaillants artisans relèverait du passé. Par ricochet, si les artisans, producteurs et transformateurs ont des marchés, les recettes fiscales grimperaient. Et c’est le Burkina Faso qui gagne et se développe », a-t-il indiqué.

Les paysans ne sont pas en reste. « Ils font face à l’intempérie du temps pour faire remuer les charrues et la daba contre le sol afin de nous produire des céréales, des fruits et légumes. Nous devons à notre tour, remuer cuillère et fourchette dans nos assiettes », a-t-il fortement recommandé.

Aux Burkinabè, en particulier les populations de la ville de Ouagadougou et environs, le président du groupement convie à une forte participation en vue de faire de la rue marchande dénommée « Burkin’daaga », un succès.

« Si on ne veut plus que notre pays soit un déversoir de ce qui vient d’ailleurs, il va falloir acheter nos produits locaux »

Le ministre en charge du commerce s’est félicité de l’évolution significative du Burkina Faso en matière de valorisation des produits locaux. Selon la balance commerciale de 2017, les exportations des produits des filières porteuses sont passées de 1117 545 800 000 F CFA en 2012 à 1488 809 200 000 CFA en 2016 soit une hausse de 0,31%.
Malgré tout, les acteurs sont continuellement confrontés à d’énormes défis dont l’absorbation des produits locaux par les burkinabè eux-mêmes. Le ministre Kaboré adosse cette situation à laméconnaissance de l’existence des produits et à une insuffisance de la communication ou des occasions offertes aux acteurs pour présenter leurs produits. De son avis, toute initiative qui renforce davantage cet axe de communication autour des productions locales est à saluer. D’où leur engagement aux côtés des promoteurs deBurkina Wa-Mêdô.

« Multiplier les foires même si elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau »
Plus d’excuses pour ne pas consommer ce que nous produisons, a martelé le ministre Kaboré : « (…) Quand on vient dans un événement pareil, à chaque fois sur les étiquettes des produits, il y a toujours les contacts pour trouver les gens après ».
En retour, la représentante du parrain a dit aux acteurs directs d’avoir à l’esprit que la production burkinabè devra être résolument orientée vers un marché qui comporte des exigences qu’il faut satisfaire au risque de ne pouvoir exporter les produits. Et d’ajouter : « Le marché a peur de furtivité et nous devons continuellement offrir à tous des produits compétitifs ». Pour le représentant du ministre en charge de la jeunesse, le secteur de l’agriculture et de la transformation demeure un tremplin à même de réduire le taux de chômage.

Revenant à la charge, le patron de la cérémonie a invité les acteurs locaux à emboiter les pas de l’organisation. « Même si les initiatives se ressemblent comme deux gouttes d’eau, elles doivent se multiplier dans tous les arrondissements, au besoin, pour que les gens aient l’information (…) », a-t-il lancé.

Le programme de la présente foire prévoit des rencontres B to B et panel-débat, qui déboucheront sur des recommandations et résolutions pour les enjeux futurs.


Lire aussi : Foire du « consommons local » : Rendez-vous du 19 au 25 février 2018


Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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