Idrissa OUEDRAOGO est un homme généreux. C’est ce que retient Philippe OUEDRAOGO, ancien ministre de la communication et de la culture du Burkina Faso. L’ancien diplomate explique que l’homme que le Faso pleure était capable d’emprunter de l’argent pour venir en aide à quelqu’un sans savoir comment faire pour le remboursement. Cette générosité est aussi témoignée par l’actrice Mariam.

A Abidjan se rappelle-t-elle, en 1994, « quand je n’arrivais pas à joindre les deux bouts, une fois, Idrissa m’a tendu un billet de 10 000 après un tournage que j’espérais sans succès être figurante. Je suis rentrée pleurer dans les toilettes car ça faisait longtemps j’ai tenu un billet de 5000 F n’en parlons pas le double ». Si Adji fait de la musique aujourd’hui, c’est grâce à l’homme qu’il appelle Papa. Pour elle, le maestro du cinéma n’avait pas besoin d’avoir un lien avec quelqu’un pour l’accompagner. « Il m’a appris à aller jusqu’au bout de mes projets ».

Idrissa a facilité le travail des diplomates à l’extérieur

Les films de Idrissa OUEDRAOGO ont traversé toutes les frontières. L’artiste était connu partout. Grâce à lui, plusieurs personnes ont découvert positivement le pays du cinéma africain. Jean Baptiste Ilboudo, président des ambassadeurs retraités reconnait en lui « le vrai ambassadeur ». Pour lui, grâce aux talents du réalisateur de « Tilai », l’image du Burkina a connu un rayonnement inimaginable. Et d’ajouter que c’est grâce au cinéma qu’ils étaient à l’aise d’approcher les partenaires techniques et financiers potentiels de notre pays. Le sculpteur Siriki Ky garde lui aussi de bons souvenirs de son ami. Seulement, il demande aux autorités du pays de reconnaitre les mérites des travailleurs de leur vivant.

Ce soir pour rendre hommage au baobab du cinéma, le ministre de la culture Abdoul Karim SANGO et celui de la communication Remis Fulgance Dandjinou étaient présents. Le patron de la culture dit être venu pour marquer davantage sa solidarité « avec sa famille nucléaire, avec le monde du cinéma et surtout avec la nation burkinabè et le peuple Africain ». Le ministre souhaite que son héritage puisse inspirer les jeunes générations. Alain Hema, un artiste comédien décrit l’homme comme un perfectionniste.

Les artistes étaient mobilisés en grand nombre pour témoigner leur soutien à la famille. Alif Naaba, Issouf Kienou , Donsharp de Batoro , Pamika, Prince Zoetaba ont chanté le deuil de l’artiste. Le public a visionné les productions telles que Poko et Tilai. Les cinéphiles d’un soir se sont quittés avec le long métrage de l’artiste intitulé « Samba Traoré ».

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net