Lancé officiellement le 15 janvier 2015, l’IRAPOL (Identification, Rapprochement, Analyse de police) vise à implémenter une plateforme managériale, bâtie sur un système d’information mutualisé au profit de tous les acteurs de la sécurité intérieure. Conçu par des Burkinabè, cet outil entend également construire un tableau de bord dynamique qui permette aux acteurs de disposer et d’accéder de manière sécurisée à des informations fiables dans les meilleurs délais, en vue de prendre les décisions appropriées.

Dans un contexte d’insécurité grandissante, allant de la petite criminalité au grand terrorisme en passant par les émeutes et les incivilités, le département en charge de la sécurité a trouvé un moyen de faciliter ses actions.
« L’IRAPOL se dessine comme l’outil informationnel global sur lequel reposera la stratégie nationale de sécurité intérieure en vue de renforcer les performances dans la maitrise du phénomène de l’insécurité , de systématiser la collaboration des acteurs , d’optimiser l’interopérabilité des systèmes, et de réduire les coûts en partageant les ressources », a expliqué le colonel major François Ouédraogo, coordonnateur du projet.
IRAPOL est financé par l’Union européenne à hauteur d’environ 268 000 000 F CFA, dans le cadre du Projet d’appui au renforcement de la sécurité intérieure au Burkina Faso(PARSIB).

Des résultats concluants

Depuis son lancement en début d’année 2015, IRAPOL a engrangé des résultats concluants, foi de ses premiers responsables. Au titre des réalisations déjà effectuées dans le cadre de la mise en œuvre, le colonel major François Ouédraogo, coordonnateur du projet d’IRAPOL note entre autre :

  le développement de l’applicatif métier de police judiciaire et sa mise en exploitation ;
  Le développement de l’applicatif métier de garde pénitentiaire en cours de mise en exploitation ;
  La réalisation de salle techniques IRAPOL et l’installation de serveurs aux niveaux des entités Police, gendarmerie et garde de sécurité pénitentiaire ;
  La réalisation de huit dispositifs techniques de fourniture en énergie continue avec une autonomie de fonctionnement de plus de 48h ;
  L’interconnexion de 25 services de police, de gendarmerie et de garde de sécurité pénitentiaire par l’installation d’une douzaine de pilonnes et d’antennes de faisceau hertzien sécurisé de grande capacité ainsi que par le RESINA ;
  La formation de plus de 1000 agents de police et de la gendarmerie aptes dans le processus de collecte des informations de police judiciaire, de la saisie, du contrôle, et la validation des données dans la base IRAPOL ;
  La saisie en cours de toutes les affaires de police judiciaire de 1960 à nos jours.

De façon plus concrète, et pour seulement 23 services de police et de gendarmerie interconnectés, on enregistre : 361 647 requêtes traitées ; 75 232 affaires de police judiciaire enregistrées dont 223 affaires relatives à des actes terroristes ; 17377 personnes enregistrées dont 258 personnes pour fait de terrorisme.
Sur ces 258 personnes, on dénombre 103 régionaux et sous régionaux et 36 internationaux. 19 sont déclarées morts. En outre 63 522 objets ont été enregistrés dont 55 057 engins, 5494 armes, 541 animaux et 24 30 autres objets.
Le coordonnateur du projet précisera que la base IRAPOL permet de traiter en moyenne 345 requêtes pour une durée de traitement de 2 minutes par requête.

Un pas de géant dans lutte contre l’insécurité

Le colonel major François Ouédraogo a donc dit son espoir en de lendemains meilleurs. Au regard des résultats obtenus avec si peu de services connectés et des moyens déployés, le projet IRAPOL, avec les efforts du gouvernement et le soutien de ses partenaires, avec la détermination des acteurs de la sécurité intérieure et la collaboration des populations sera bientôt à même de recevoir et de traiter efficacement toutes les plaintes dans nos villes et campagnes, a-t-il soutenu.

Ainsi, « tous les auteurs avérés d’infractions seront retrouvés et conduits devant la justice, les biens et les personnes seront protégées, l’insécurité grandissante au nord de notre pays sera entièrement maitrisée et notre pays sera parmi les mieux sécurisés », a poursuivi le coordonnateur du projet.

Le ministre en charge de la sécurité a également témoigné sa satisfaction pour cet appui de l’Union européenne qui permettra aux forces de sécurité intérieure d’accomplir leur mission de police judiciaire avec diligence et efficacité, et permettre de réduire le taux de criminalité.

Tout en notant que les différentes unités de sécurité utilisent déjà l’outil IRAPOL avec professionnalisme, Clément Sawadogo a exhorté les utilisateurs à continuer à en faire bon usage, pour une exploitation optimale des différentes opportunités qu’offre l’outil. Aux partenaires, il fait la doléance pour un autre appui pour l’extension d’IRAPOL sur l’étendue du territoire nationale.

La cérémonie a pris fin par une visite guidée de quelques installations du projet IRAPOL, au commissariat central de la capitale.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net