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Vie publique burkinabè : Anatole Bonkoungou, personnalité politique la plus influente de l’année 2017

Publié le dimanche 28 janvier 2018 à 10h40min

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Vie publique burkinabè : Anatole Bonkoungou, personnalité politique la plus influente de l’année 2017

Intelligence burkinabè pour le développement, plateforme composée de jeunes, journalistes et personnes-ressources, s’est donné pour mission principale de contribuer à la valorisation de personnalités qui se sont illustrées positivement dans leur domaine d’activité au cours de l’année et sous l’intitulé : « Les dix personnalités influentes de l’année ». La première édition de cette reconnaissance de mérite, qui s’est tenue dans la soirée de jeudi, 25 janvier 2018 à Ouagadougou, a désigné ses lauréats, parmi lesquels, le député et maire de l’arrondissement N°4 de la capitale, perçu ces dernières années comme un « endurant politique ».

« S’il y a bien des hommes et des femmes qui excellent dans leur domaine d’activité pour influencer positivement la société, il faut bien qu’il y ait d’autres qui reconnaissent leur mérite. (…). Le Burkina Faso regorge de beaucoup de talents. Il suffit de les mettre en lumière pour que la nouvelle génération puisse s’en inspirer. Nous sommes dans un monde d’innovations. Pour cela, les jeunes ont besoin d’exemples », a mis en exergue le président d’Intelligence Burkinabè pour le développement, Hermann Raogo Ouédraogo.

C’est aussi cela la philosophie de cette organisation et pour cette première édition, la mobilisation fut forte à cette soirée de mérite. Dix domaines-clés ont été identifiés. Il s’agit de la politique, l’économie, la société et les œuvres sociales, la culture, la communication, le sport, la santé, l’environnement, la religion/chefferie coutumière et le secteur rural. Les personnalités ont été retenues sur la base de plusieurs critères : être connu dans son secteur d’activité, justifier d’une grande expérience dans son secteur d’activité, avoir mené des actions ou œuvres sociales à la hauteur de son statut, être de bonne moralité, être une personne respectée dans son secteur d’activité.

Du député-maire Issa Anatole Bonkoungou …

Le député-maire, Issa Anatole Bonkoungou (à gauche), recevant sa distinction des mains du guide spirituel, El Hadj Cheick Soufi Moaze

Après un travail technique de sélection basé sur des critères bien définis, une personnalité s’est dégagée dans chaque domaine. Ainsi, au plan politique, c‘est Issa Anatole Bonkoungou, qui a fait l’unanimité au sein du comité de sélection. Député-maire de l’arrondissement N°4 de Ouagadougou, M. Bonkoungou est considéré comme « un homme politique endurant » qui a su braver toutes les adversités. « Atypique », il a beaucoup fait parler de lui ces dernières années dans la capitale burkinabè.

Dans sa circonscription électorale, l’homme politique a déjoué tous les pronostics et défié toutes les grandes formations politiques. Malgré les obstacles, l’actuel député-maire de la capitale est toujours parvenu à ses fins. « En effet, tout commence en 2012 avec les élections couplées législatives et municipales de décembre où, contre les directives de son parti, le CDP (alors parti au pouvoir), il se présente comme candidat à l’élection du maire de l’arrondissement N°4 contre le candidat désigné de son parti, Modeste Compaoré, face auquel il remporte ladite élection. Empêché d’accès à la mairie de Nongr-Massom (devenu l’arrondissement N°4) depuis son élection par ses adversaires et avec les troubles qui s’en sont suivis, l’autorité a jugé opportune la reprise des élections.

Sanctionné par son parti, il dépose ses valises à l’ODT. A la faveur de la reprise des élections dans sa circonscription, il affronte son désormais ancien parti (le CDP). Malgré tous les moyens humains et financiers mobilisés par le CDP, Issa Anatole Bonkoungou remporte 14 conseillers sur les 20 en jeu. Toute chose qui lui confère une majorité confortable pour occuper le fauteuil communal. Il dirigera l’arrondissement jusqu’à la mise sous délégation spéciale de toutes les communes sous la transition », retrace le comité technique de sélection. Aux élections municipales de mai 2016, l’infatigable rebelotte. Il va s’en tirer à bon compte avec la moitié des conseillers. Mais, par les jeux d’alliance et de blocage, l’élection du maire (dont il était candidat) n’a finalement pas pu avoir lieu (faute de quorum).

L’arrondissement va connaître une nouvelle fois, une reprise dans le cadre des élections municipales partielles et complémentaires du 28 mai 2017. M. Bonkoungou se retrouve à nouveau face à un parti au pouvoir. Là encore, il va confirmer en raflant neuf postes sur les quatorze en jeu. Pour la deuxième fois, un parti au pouvoir est battu dans l’arrondissement N°4 par l’ODT d’Issa Anatole Bonkoungou. A la tête de cet arrondissement fort de 230 mille âmes, Issa Anatole Bonkoungou est, depuis 2015, député élu sur la liste du Kadiogo (circonscription qui abrite la capitale). « Ce parcours, somme toute, caractéristique d’un leader politique confiant lui vaut notre reconnaissance, comme l’homme politique de l’année 2017 », relève le jury.

… au Pr Nicolas Médah, ministre de la santé

Dans le domaine de la santé, Pr Nicolas Médah, médecin épidémiologiste, a convergé les notes. Avec plus de 20 ans d’expériences dans la recherche scientifique médicale, il est connu pour sa hargne au travail. Nommé ministre de la santé le 20 février 2017, il est arrivé au moment où le monde de la santé traversait une des plus profondes crises, notamment avec l’épisode CAMEG. Parler de Pr Médah, c’est aussi évoquer des structures de référence comme le Centre MURAZ de Bobo-Dioulasso, qu’il a dirigé ; l’Agence nationale française de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS) dont il fut le coordonnateur pour le Burkina. Auteur de plus de 150 articles scientifiques, Nicolas Médah a orienté son expertise vers la prévention de la transmission mère-enfant du virus du sida, la santé de la reproduction, les études épidémiologiques, les essais cliniques et l’éthique de la recherche pour la santé.

La tolérance religieuse avec El Hadj Cheick Soufi Moaze

Guide spirituel de la communauté musulmane des Soufis du Burkina Faso (CSMS-BF), ce leader religieux est un grand défenseur du vivre-ensemble dans ce contexte où l’image de la religion est mise à rude épreuve par des intentions malveillantes pour désarticuler la société. Encore appelé « Cheick rasta » (du fait de ses dreads locks), il est à l’offensive pour promouvoir la cohabitation entre religions. « Le CSMS-BF a lancé une tournée de sensibilisation à la tolérance entre les religions dans les treize régions du pays.

L’organisation de cette tournée s’inscrit dans un contexte marqué par des marches et contremarches, des actes d’incivisme, des menaces et violences sur des physiques au Burkina. Au regard du contexte national et international caractérisé par des actes terroristes et autres formes de violences, la lutte que mène Cheick Soufi Moaze est d’une importance capitale et doit sans nul doute inspirer les responsables religieux, coutumiers de notre pays et d’ailleurs, d’où sa consécration de personnalité influente 2017 dans le volet chefferie/religion par Intelligence burkinabè pour le développement », justifie le comité technique. Pour ce comité de sélection, il s’agit par cette reconnaissance, de rendre un vibrant hommage à l’ensemble de ces leaders coutumiers et religieux, qui s’emploient, dans l’ombre ou à la lumière, à promouvoir la tolérance religieuse au Burkina.

Georgette Koala née Nazé, leader du monde associatif et considérée comme une artisane du développement, est la personnalité la plus influente de 2017 dans le secteur rural. Selon le parcours retracé, Mme Koala totalise en ce moment une trentaine d’années de sacerdoce au profit des femmes des provinces du Boulkiemdé (région du centre-ouest), du Kadiogo (Centre), Oubritenga (Plateau-central), Houet (Hauts-Bassins) et la Comoé (région des Cascades) à travers son association dénommée Pengdwendé, créée en 1987. Secrétaire de formation, la fondatrice de Pengdwendé a, dans le milieu rural, contribué à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base par la réalisation de forages, puits busés, infrastructures scolaires et sanitaires.

Georgette Koala a également œuvré à l’autonomisation des femmes par l’installation de moulins et la mise en place de mutuelles villageoises d’épargne et de crédits auto-gérés. Auréolée de multiples distinctions honorifiques via son association, Mme Koala a encore significativement marqué l’année 2017 par la mise en place d’une unité de production et de commercialisation de beurre de karité à Thyou. Son organisation a aussi entamé un programme d’éducation civique axé sur la thématique évocatrice « Femme, pouvoir et pauvreté : quelles alternatives pour la commune rurale ? ».

L’ancien ministre des sports et loisirs, le colonel Yacouba Ouédraogo, Fondateur du Club et Centre de football, Salitas, est distingué dans le domaine sportif. « Dans le domaine du sport de nos jours, l’élite se succède d’une semaine à une autre, si fait qu’il est souvent difficile pour un sportif de garder pendant longtemps le titre de champion. Mais un critère permet de départager les meilleurs dans ce domaine : la constance dans l’évolution », décèle Intelligence burkinabè pour le développement. Crée en 2012, « SALITAS » est une contraction et un hommage à sa mère, Salimata et à son père, Tasséré. Le Centre, sis à Ouaga 2000, s’est donné pour objectif de former des joueurs capables de répondre aux exigences techniques, tactiques, athlétiques, mais également mentales pour le football de haut niveau. En six ans d’existence, SALITAS a sérieusement affiché ses ambitions par des investissements réels en matière de ressources humaines, matérielles et financières.

Pour le promoteur, colonel Yacouba Ouédraogo, il faut se donner les moyens de ses ambitions. Si fait qu’en si peu de temps, SALITAS a réussi à placer des joueurs à l’étranger et surtout à brûler la politesse à des Clubs aînés dans le championnat national de première division. « Pour sa première session dans le championnat national, Fasofoot 2017-2018, le Club est resté presqu’invaincu, dans les phases aller. Toute chose qui le place en tête du championnat de première division à cette étape ».

Le doyen des quotidiens burkinabè privés, L’Observateur Paalga, fait partie du palmarès. « Malgré l’avènement des réseaux sociaux et la floraison incontrôlée et anarchique des presses en ligne, facilement accessible à travers des applications téléphoniques, le journal papier de l’Observateur Paalga reste une référence en matière d’information. Du reste, l’exigence nouvelle qu’imposent les nouvelles technologies, l’Observateur Paalga l’a aussi adoptée pour être à mesure de répondre aux sollicitations d’un monde en continuelle évolution », justifie Intelligence burkinabè pour le développement, s’appuyant également sur la rigueur qui caractérise le traitement de l’information dans cet organe. Fondé en mai 1973 par Edouard Ouédraogo, l’Observateur Paalga a résisté à de nombreuses intempéries politiques, notamment sous la révolution avec l’incendie de son imprimerie.

Sébastien Bazemo, alias Bazemsé, directeur général de Bazemsé Couture fait partie de cette short list comme figure sûre dans le domaine de la culture au Burkina. Styliste, modéliste, Bazemsé totalise actuellement deux décennies d’expériences au cours desquelles, le créateur a sillonné des podiums internationaux de défilé de mode. Il est lauréat de plusieurs distinctions dont le premier prix YEHE (aiguille d’or) à Abidjan (d’où il est parti en 1999 avant de s’installer au Burkina en 2004) en 2000, le premier prix au concours de jeunes stylistes à Afric Collection en 2007au Cameroun. Promoteur de son propre défilé de mode depuis 2007, Folies de mode, le styliste a lancé en avril 2016, sa nouvelle collection à Ouagadougou « Kôkô Donda » (une marque de pagne qu’on trouve généralement dans la région des Hauts-Bassins et réservé aux couches sociales défavorisées, devenu aujourd’hui un luxe).

Inoussa Kanazoé, président-directeur général de Cim Métal Group est personnalité la plus influente 2017 dans le domaine de l’économie. L’homme est plus identifié sous le pseudonyme de Kanis, référence faite à Kanis Commodities, une des sociétés intervenant dans le négoce international. « Après avoir fait ses preuves dans le commerce général à travers l’importation du ciment, du riz et du sucre, il s’est investi depuis quelques années dans l’industrie. (…). Il a, à son actif, la Cimenterie du Faso (CIMFASO), une usine de production d’environ un million deux cent mille tonnes de ciment par an.

CIMASSO et CIMIVOIRE sont également deux de ses gigantesques projets industriels dans les villes de Bobo-Dioulasso (Burkina) et à Abidjan (en Côte d’Ivoire) », note-t-on. Distingué en 2017 « Meilleur producteur de matériaux de construction en Afrique » par le Prix africain pour le développement (PADEV) de la Fondation 225, Inoussa Kanazoé est le premier Burkinabè à produire du fer à béton.
Abdou Ouédraogo, président-directeur général d’Abdoul Service International s’est affiché dans le domaine « société et œuvres sociales ».

Côté dans l’immobilier, Abdou Ouédraogo a beaucoup fait parler de lui par ses actions de charité, ses œuvres sociales et son élan de solidarité. En 2017, il a, entre autres, fait don de couveuses, d’une ambulance, d’une aire de repos aménagée et bien d’autres matériels médicaux à l’hôpital Yalgado Ouédraogo et remis des bornes fontaines aux populations de la commune rurale de Ziga (dans le centre-nord).

Dans le domaine de l’environnement, c’est le Larlé Naaba Tigré (Victor Tiendrébéogo), promoteur agricole, qui a été retenu comme personnalité influente en 2017. Distingué avec son association BELWET (production d’huiles alimentaires, de cosmétiques, d’aliments pour bétail et volaille, de biocarburant), son nom est associé à la culture du Jatropha. Le Larlé Naaba Tigré accorde une importance centrale à la biodiversité et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Intelligence burkinabè pour le développement a, en outre, rendu un hommage à titre posthume à feu Dr Salifou Diallo, décédé le 19 août 2017. Premier Président de la VIIème Législature, président du parti au pouvoir, Dr Diallo a été, ces 30 dernières années, l’homme politique qui a le plus fait parler de lui.

OL
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