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Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

Publié le mardi 2 janvier 2018 à 12h47min

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Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

Le secteur culturel a été très mouvementé en 2017. Des festivals, des salons, des cérémonies de récompense, des sorties discographiques, des concerts… ont agrémenté les 365 jours passés. On n’oubliera pas la démission ‘’fracassante’’ de l’ancien ministre de la culture, des arts et du tourisme, Tahirou Barry. A côté, il y a aussi le dynamisme de certaines institutions du domaine, comme le Bureau burkinabè du droit d’auteur dont la jeune équipe avec son nouveau management se démène pour permettre aux créateurs de vivre dignement de leur travail. Panorama culturel de l’année 2017.

Impossible d’être exhaustif sur ce qui a marqué le Burkina culturellement au cours de l’année. Mais retenons quelques événements en commençant par le FESPACO 2017.
Ouagadougou a une fois de plus été le point de convergence des cinéastes africains et du monde à l’occasion de la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Du 25 février au 4 mars 2017, les salles obscures ont présenté les dernières œuvres des réalisateurs. Ce sont au total, 105 films d’une vingtaine de réalisateurs qui ont été projetés. L’édition 25 a eu pour thème, « Formation et métiers du cinéma et de audiovisuel. » L’Etalon d’or de Yennenga, le trophée le plus convoité du festival est revenu à un ancien lauréat, Alain Gomis du Sénégal avec son film « Félicité ».

Le SITHO

Le Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) a eu lieu du 23 au 26 novembre 2017. La 12e édition a mis un point d’honneur sur le tourisme interne avec comme pays invité d’honneur, le Niger. Dans un contexte marqué par l’insécurité transfrontalière avec des répercussions sur les arrivées internationales, les acteurs ont encouragé les nationaux à visiter ce que leur pays a de plus beau à offrir.

La FILO

La 14ème édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO) s’est tenue sur le thème « Livre et lecture dans le cadre familial ». Avec pour parrain Maurice Bandama Kouakou, ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, la FILO 2017 a réuni tous les acteurs de la chaîne du livre qui ont mené la réflexion sur un certain nombre de problématiques, notamment, la manière d’intéresser les enfants à la lecture.

La démission de Tahirou Barry du gouvernement

C’est incontestablement l’un des faits de l’année au ministère de la culture. Contre toute attente, Tahirou Barry a claqué la porte du ministère de la culture des arts et du tourisme arguant la navigation à vue du navire gouvernemental, incapable selon lui, de répondre aux aspirations de la population avec un Plan national de développement économique et social qui a lui-même besoin d’un plan de sauvetage. C’était le 26 octobre 2017. Quatre jours soit le 30 octobre 2017, c’est Issouf Sawadogo qui prenait les rênes du département, nommé en conseil des ministres avant d’être installé dans ses fonctions le 6 novembre 2017.

2017, une année de réalisation au BBDA

2017 fut une année faste au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). Nommé le 29 juin 2016 en conseil des ministres, le directeur général Wahabou Bara s’est entouré d’une jeune équipe qui injecte du sang neuf dans la vie de l’institution qui compte plus de 9095 créateurs et auxiliaires de la création de toutes nationalités, issus de différentes catégories de la création littéraire et artistique.

- AMA

A la faveur de la première édition de la rentrée du droit d’auteur (RDA), en septembre 2016, il avait été créé un fonds d’Aide aux membres âgés (AMA) du BBDA. Cet appui financier avait pour objectif d’apporter une assistance sociale aux créateurs relevant du 3e âge et vivant dans une situation de précarité extrême. Les premiers bénéficiaires, 50 au total ont touché leur pension le 31 mars 2017. Chacun a ainsi empoché la somme de 100 000 F CFA. A cette cérémonie, le directeur général Walib Bara a laissé entendre que les bénéficiaires toucheront au total 400 000 F CFA au cours de 2017, à raison de 100 000 F CFA par trimestre.

Le fonds est géré par 2 comités. Le premier est celui du lobbying. Il est constitué de 5 membres venant du BBDA et chargé de la recherche des financements pour renflouer le fonds. Le deuxième comité s’occupe de la gestion de ces fonds. Il est composé de 5 membres qui reçoivent, examinent les dossiers des postulants et portent à la connaissance du bureau les noms des bénéficiaires.

- RDA

La 2e Rentrée du droit d’auteur (RDA) instituée par la nouvelle équipe s’est tenue à Bobo-Dioulasso du 26 au 28 octobre 2017 sur le thème « Culture sans frontière ». Favoriser un cadre d’échanges entre les artistes, le BBDA et les usagers, faciliter une meilleure sympathie du BBDA auprès des partenaires, manifester une solidarité envers les personnes démunies...étaient entre autres objectifs de la RDA.

Des communications autour des thématiques se rapportant au droit d’auteur (gestion, répartition…), un match de football entre détenus et acteurs culturels le 27 octobre à la maison d’arrêt et de correction de Bobo, une foire d’exposition et une soirée gala ont agrémenté la rentrée 2017.

- Une AG historique

L’institution que dirige Walib Bara était en assemblée générale le 14 décembre 2017. Une première dans la vie du BBDA. En rappel, le 29 novembre 2017, le Bureau après plus de 30 ans, se conformait à ses statuts en mettant en place son Assemblée générale (AG). Ce sont 55 membres, toutes catégories d’œuvres confondues à savoir, des auteurs, compositeurs, chorégraphes, auteurs d’œuvres littéraires écrites et orales, réalisateurs d’œuvres radiographiques qui ont la mission de statuer sur les états financiers du BBDA et approuver les comptes sociaux, affecter les résultats de l’exercice, définir les grandes orientations de la politique du Bureau…

Le 14 décembre 2017 l’Assemblée générale s’est réunie pour examiner et adopter le rapport annuel de l’année 2016 (il faut rappeler que la gestion collective fonctionne en année N- 1). Tout en notant les acquis engrangés, l’instance a noté des défis prochains à relever : la révision du statut du personnel, l’élaboration des manuels de procédures pour les différentes directions, la création du comité technique d’identification des œuvres littéraires et artistiques, l’accroissement, la sensibilisation auprès des parties prenantes du droit d’auteur, la piraterie des œuvres littéraires et artistiques.

- Des droits plus juteux

Depuis quelques années, de l’avis de certains créateurs, les droits perçus au BBDA sont devenus plus consistants. En 2016 l’institution a pu mobiliser plus d’un milliard de F CFA au titre des droits d’auteur.

Un résultat rendu possible grâce au renforcement des liens avec certains partenaires, comme la douane qui représente 60% des perceptions du BBDA. Il faut aussi ajouter la signature de 40 accords de représentations réciproques avec des sociétés de gestion des droits d’auteur notamment avec le Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA).

Autres…

- 2017 aura souri à l’artiste Imilo Lechanceux au kundé , après le rendez-vous manqué de 2016. Le faiseur de coupé décalé soulevait le Kundé d’or le 28 avril 2017.

-  Les 20 ans de Magic System sont à inscrire dans les archives de l’actualité culturelle en 2017. A’Salfo et ses camarades ont marqué un arrêt à Ouagadougou le 9 et le 11 décembre 2017 à Bobo Dioulasso pour des concerts époustouflants dans le cadre des tournées marquant les 20 ans de carrière des enfants d’Anoumabo.

-  Les derniers ‘’grands’’ concerts de l’année ont été assurés par Arafat, Floby et Mr Léo les 29 et 30 décembre 2017 respectivement au stade Issoufou Joseph Conombo de Ouagadougou et au stade Sangoulé Lamizana de Bobo.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 janvier 2018 à 13:48, par ouedraogo En réponse à : Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

    Bilan satisfaisant mais des défis restent tjrs a rélevé.

  • Le 2 janvier 2018 à 13:53, par Mimtiri En réponse à : Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

    Walib fait du bon travail et mérite de rester à son poste. Ceci étant votre article n’est qu’un récital sur le BBDA et à la gloire de son Directeur en lieu et place d’une RETROSPECTIVE CULTURELLE DE L’ANNEE. pourquoi ? craignez-vous (ou celui qui a commandé le papier craint-il) que son poste soit menacé avec l’arrivée d’un nouveau ministre ? Mais non... Walib va rester je vous dis et les artistes le soutiennent mais de grace, soit vous faites un papier sur le BBDA soit vous faite une vrai retrospective culturelle de l’année. En un mot, pas de mouta-mouta.

  • Le 2 janvier 2018 à 21:04, par Jean W. Kaboré En réponse à : Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

    La retrospective culturelle de l’année est en effet incomplète et ne se resume pas seulement aux évènements organisée par l’Etat et ses démembrements. Avant l’arrivée de Walib le Conseil d’Administration avait exigé de la direction précédente de tout faire pour que l’AG soit mise sur pied car le manque d’AG n’était pas normal....La nouvelle direction n’a fait que finaliser le travail avec beaucoup de membre qui se pose la question de comment les membres on été designés ar la direction du BBDA... Il n’y a pas de faste au BBDA car le chiffre d’affaires a baissé. De plus les problèmes relevés par l’audit interne sont intacts :probleme de plan de carrière des travailleurs,problème de gestion du personnel ,navigation à vue dans la gestion financières... Les membres du BBDA n’ont pas dans leur majorité vu une augmentation de leurs revenus.Cependant il y a eu une grande communication pour le DG qui a constitué un groupe de journalistes fidèles pour le presenter comme un bon dirigeant. ..Un an c’est peu pour juger et ces journalistes devraient eviter de se compromettre professionnellement. C’est vrai que Walib es devenu DG du BBDA par ce qu’il est l’ami de Tahirou Barry. Sinon,en experience, il n’atteint pas à la cheville les autres DG (professeur Nikiema, Ouattara Balamine....Soyons donc HUMBLE jusqu’à ce qu’on ait des resultats concrets à montrer !

  • Le 3 janvier 2018 à 07:57, par Ka En réponse à : Rétrospective culturelle de 2017 : Tahirou Barry, le BBDA, le FESPACO…

    J’ai toujours dit dans mes critiques fondées que la culture est la seule valeur pour identifier tout un peuple et son pays. Et au Burkina, ceux qui sont les porteurs de ses valeurs culturels sont nos chefs coutumiers et les artistes folkloriques ‘’’griots danseurs’’’, dont leurs continuités des coutumes de l’ancêtre au grand-père, allant au père en fils, et de nos jours les cinéastes et acteurs coordonné par son ministre de culture, restent une référencé de notre jeune démocratie qui cherche son vrai chemin. Malheureusement quand on regarde à la loupe nos continuités des coutumes qui restent les vraies racines de notre culture, on note une nette dégradation de ces continuités des coutumes dont les Dioula sont à 90% islamisés, les dagara dont la reconversion au christianisme avoisine aussi a 90% la religion traditionnelle de notre société comme les lobi, les bissa, les mossis et quelques ethnies reste l’animisme à laquelle sont resté attachées : L’animisme pour les ethnies cités se manifeste surtout par le respect de la terre. Oui avec 50 ans du FESPACO, le Burkina reste un pays de culture, et 2017 l’a prouvé avec son ministre de culture : Mais malheureusement, au fond pour tout Burkinabé d’un certain âge comme moi, notre culture est en perdition. Pour sa revalorisation il nous faudra lutter quotidiennement de jour comme la nuit sans repos ni trêve. Cette lutte revienne nécessairement à nos artistes d’occuper la première ligne a travers le monde pour ce combat, qu’il soit cinéaste, musicien comme les Farafina, le groupe Larlé-Naaba, ou danseurs folkloriques, leurs actes a travers leurs œuvres doivent panacher avec nos continuités des coutumes qui rendront notre culture plus vivante. Pour cela, nos artistes et surtout le ministre de la culture doivent être dans le peuple pour mieux mener ce combat contre l’acculturation, contre l’aliénation culturelle. Merci a Tiga Cheick Sawadogo pour cette analyse.

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