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Gouvernance MPP : « En 2018, tous les compartiments seront sécoués et tous les voyants seront au vert », annonce le président du parti au pouvoir, Simon Compaoré

Publié le samedi 30 décembre 2017 à 13h26min

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Gouvernance MPP : « En 2018, tous les compartiments seront sécoués et tous les voyants seront au vert », annonce le président du parti au pouvoir, Simon Compaoré

29 décembre 2015 - 29 décembre 2017. Deux ans que le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) voyait son condidat officiellement investi à la magistrature suprême, à la faveur de l’élection du 29 novembre 2015. C’est pour marquer une halte d’introspection que le parti a animé ce vendredi, 29 décembre 2017 à Ouagadougou, une conférence de presse. « Sans autosatisfaction, sans autoflagellation ».

« Le programme présidentiel est fondé autour de la vision « bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice » et que le Programme national de développement économique et social (PNDES) en est la boussole pour l’action gouvernementale. Ainsi, en dépit des agitations sociales, force est de reconnaître que cette boussole a su marquer le nord par la recherche constante de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Grâce à elle, le gouvernement de la majorité présidentielle a engrangé des victoires importantes qui ont impacté positivement la vie de nos concitoyens », a indiqué le premier responsable du parti au pouvoir, Simon Compaoré. Il refère au bilan détaillé dressé par chaque département ministériel.

« Je crois que si on peut nous reprocher..., c’est de n’avoir pas su communiquer très bien ; puisqu’il y a de très bonnes choses qui ont été réalisées et il nous a été donné, lors de nos sorties, de nous rendre compte que les gens ne sont pas informés », a dit le président par intérim du MPP, Simon Compaoré.

Selon les conférenciers, sans tomber dans l’autosatisfaction, et sans autoflgellation, en termes d’acquis engrangés, l’on aurait voulu faire plus ; « parce que les attentes sont tellement fortes que quelque fois on a l’impression que malgré les avancées, ce n’est pas arrivé ».

Les deux années de gouvernance ont été aussi émaillées de difficultés, portant un coup à l’élan voulu dans la mise en oeuvre de certains projets. Ainsi, et à ce stade, les responsables du parti au pouvoir avouent éprouver un sentiment mitigé vis-à-vis de certains aspects de la vie nationale. « Les difficultés que nous avons rencontrées, dès notre premier contact avec le pouvoir, ont été telles que nous pouvions être complètement déstabilisés », a-t-il confié, rappelant l’attaque terroriste du 15 janvier 2016. Ce qui a, dit-il, désorganisé pendant un certain temps, le gouvernement qui attendait d’entrer en fonction. Mais cette situation n’a pas entamé l’engagement. D’où des motifs de fierté vis-à-vis du gouvernement, du Premier ministre et du Président du Faso. « Malgré ces difficultés, le train n’a pas déraillé », s’est-il félicité.

« Il n’y a pas un seul ministère sur le tableau duquel on peut lire : réalisations, néant », a certifié Simon Compaoré, par ailleurs ministre de la sécurité, saluant la détermination de l’équipe exécutive à braver les difficultés pour atteindre les objectifs.
C’est pourquoi présente-t-il 2018 comme « année exceptionnelle, année charnière, au cours de laquelle, tout ce qui n’a pas pu être fait en 2017 doit être comblé et réaliser le programme normal de 2018 ».

« Nous refusons d’être les artisans de notre propre perte »

Au chapitre des insuffisances répertoriées, le premier responsable du parti au pouvoir énumère la lourdeur administrative. « Les lourdeurs administratives sont à la base de blocages de certains projets », a-t-il confié, précisant que cette réalité freine l’allure prévue pour la mise en oeuvre de certains projets du PNDES (Plan national de développement économique et social) « pour être au rendez-vous de l’histoire ». Occasion pour témoigner reconnaissances à l’Assemblée nationale pour avoir donné quitus à l’allégement de certaines procédures dans la mise en oeuvre de certains projets.

Un autre apsect mitigé est lié à la persistance de la défiance de l’autorité de l’Etat. « On a beau avoir les moyens, les intelligences réunies dans un pays, s’il n’y a pas de discipline, si l’autorité de l’Etat ne s’affirme pas pleinement, il va sans dire qu’on ne peut pas aller très loin, on ne peut pas aller vite par rapport à la réalisation des ambitions », estime M. Compaoré, appellant donc l’ensemble des couches sociales, sans distinction (y compris la classe politique) à un sursaut national. Le président du MPP pense qu’à force de continuer sur cette lancée, l’on va tout droit à la perte. « Or, nous refusons d’être les artisans de notre propre perte », a-t-il souligné.

Les insuffisances, ce sont aussi ces "agitations sociales". Tout en reconnaissant le droit pour chacun de lutter pour l’amélioration de ses conditions de vie et de travail, Simon Compaoré déclare que, ce que l’année 2017 a donné à observer sur le front social est inquiétant. « C’est inquiétant, parce que si vous faites une lecture, de mémoire d’homme, on n’a jamais vu, tous les pouvoirs qui sont passés, jusque-là, une telle avalanche de révendications..., qui ont amené aujourd’hui à crever le plafond » a-t-il exprimé.

Pour Simon Compaoré, si l’on continue dans cette lancée, arrivera un moment où l’Etat ne pourra plus assuré le salaire des fonctionnaires et c’est tout le monde qui va en pâtir ; ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. C’est pourquoi invite-t-il chacun à garder raison « pour ne pas terrasser la maison commune ».
La faiblesse du management au niveau des collectivités territoriales (se référant aux crises dans certaines communes) est aussi une des faiblesses identifiées par le principal intervenant à la conférence de presse.

Toutes ces insuffiusances peuvent, conclut-il, constituer des menaces par rapport à ce qui est défini comme objectif.

Le MPP, resserer les rangs pour mieux accompagner la mise en oeuvre du programme du président

« S’il y avait à noter (le soutien du parti à la mise en oeuvre du programme présidentiel, ndlr), on allait dire : peut mieux faire. Nous nous sommes battus, nous avons donné de la voix, mais, en 2018, il va falloir qu’on élève suffisamment la voix, et surtout, qu’on mobilise nos énergies. Nous (MPP, ndlr) n’avons pas fait suffisamment et nous allons très rapidement combler ce gap », a jaugé Simon Compaoré, notant par-là, la nécessité d’une mobilisation générale. « En 2018, tous les compartiments seront sécoués et tous les voyants seront au vert... », a promis le président du MPP.
Dans la même dynamique, Simon Compaoré pense que l’APMP (Alliance des partis de la majorité présidentielle, forte d’une trentaine de partis politiques) peut aussi mieux faire dans cette détermination à accompagner l’incarnation du programme du président du Faso.

En tous les cas, 2018 est annoncée dans les rangs du pouvoir comme une « année de mobilisation générale, de travail, de conjugaison de toutes les énergies positives, de toutes les forces productives, l’année de mouvement dans tous les secteurs de la vie économique et sociale ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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