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Assemblée nationale : Les travailleurs à l’école du syndicalisme

Publié le mercredi 27 décembre 2017 à 23h16min

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Assemblée nationale : Les travailleurs à l’école du syndicalisme

Le Syndicat autonome du personnel de l’administration parlementaire (SYNAPAP) organise, du 27 au 28 décembre 2017, une session de formation au profit des travailleurs de l’Assemblée nationale. Deux jours durant, les participants vont passer à la loupe la naissance et l’évolution du mouvement syndical au Burkina Faso, les droits et obligations du personnel administratif de l’Assemblée nationale dans l’accomplissement du service public ainsi que la consolidation des acquis de l’insurrection populaire d’octobre 2014. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé.

Le bureau exécutif du Syndicat autonome du personnel de l’administration parlementaire (SYNAPAP) forme ses militants. Après plusieurs rendez-vous manqués, il profite de l’inter-session parlementaire pour tenir la session de formation au profit des travailleurs de l’Assemblée nationale. Car, selon Albert Kambiré, le Secrétaire général du SYNAPAP, « l’atteinte de meilleures conditions de vie et de travail serait une utopie si les travailleurs n’ont pas une culture syndicale affirmée ». Le premier module de formation intitulé « Naissance et évolution du mouvement syndical au Burkina Faso : quel syndicat pour le personnel des administrations parlementaires ? », vise à cadrer ou recadrer l’histoire du syndicalisme, notamment dans les assemblées législatives, sanctuaire par excellence de l’expression politique. Et pour dispenser ce module, le SYNAPAP a fait appel à un leader convaincu, en l’occurrence le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié.

les militants du SYNAPAP accueillant le PAN

Et Bassolma Bazié n’a pas manqué de féliciter le SYNAPAP pour cette initiative. « Nous félicitons les travailleurs du parlement qui ont estimé que non seulement il était nécessaire de mettre en place une organisation syndicale, mais aussi ils ont eu le courage d’inviter une centrale syndicale comme la CGT-B pour venir échanger avec eux. En notre mémoire, c’est une première. Ils ont posé une base et l’histoire retiendra qu’ils ont fait quelque chose de très élogieux. Il appartient aux générations futures de poursuivre le combat », a-t-il lancé.

Que vaut un travailleur syndiqué ignorant ses droits obligations ?

Que vaut un travailleur syndiqué ignorant de ses droits et de ses obligations dans l’accomplissement de ses tâches au quotidien ? Les travailleurs de l’administration parlementaire doivent servir dans un cadre où il existe l’expression vivante des opinions. D’où le risque d’entrainer de dérives si ce contexte n’est pas bien compris des travailleurs. D’où la nécessité pour le personnel administratif d’être bien informé sur ses droits et devoirs dans l’accomplissement du service public.

Ainsi, le SYNAPAP a fait appel à Seydou Coulibaly, une sommité du droit et de la pratique parlementaire pour présenter le second module intitulé « Droits et obligations du personnel administratif de l’Assemblée nationale dans l’accomplissement du service public ».

une vue des formateurs

Pour le 3e module de formation, c’est Dr Abdoul Karim Sango, politologue, activiste de la société civile qui viendra partager sa vision sur la consolidation des acquis de l’insurrection populaire. Faut-il le préciser, le personnel administratif parlementaire qui a particulièrement souffert de l’insurrection populaire d’octobre 2014. D’où la nécessité de tirer les leçons et réfléchir à la consolidation des acquis engrangés par l’ensemble du peuple burkinabè.

Pour la tenue de cette session de formation, le SYNAPAP a bénéficié de l’appui financier de la présidence de l’Assemblée nationale. « Nous ne pouvons qu’accompagner ces genres de formations qui permettent aux travailleurs d’avoir des rudiments nécessaires afin de mieux exercer leur rôle de travailleur parlementaire. Nous saisissons l’occasion pour remercier les délégués syndicaux et les formateurs qui ont bien voulu donner de leur temps afin de communier avec les travailleurs ce matin. Au niveau, de la présidence de l’Assemblée nationale, nous sommes ravis que cela puisse se faire et surtout en inter-session où les choses sont un peu calmes », a confié Alassane Bala Sakandé, le président du parlement. Pour le patron de l’appareil législatif burkinabè, « Il faut former les travailleurs avant d’attendre d’eux des résultats probants ».

Le Président de l’Assemblée invite le personnel à plus d’assiduité au travail

l’hémicycle quasiment pleine

C’est pourquoi il a invité les participants être assidus à cette session de formation, mais aussi et surtout au travail parlementaire. « Je saisis l’occasion pour insister sur l’assiduité au travail. Il m’est revenu qu’au niveau de l’Assemblée nationale, il y a des gens qui viennent quand ils veulent et qui partent quand ils veulent. Au lieu de sortir des notes de services, des circulaires pour donner des injonctions, j’ai souhaité qu’on puisse donner l’information sur les droits et les devoirs des travailleurs afin que chacun sache à quoi s’en tenir. Après, s’il y a des gens qui ne veulent pas rentrer dans les rangs, qu’ils sortent courageusement des rangs », a martelé Alassane Bala Sakandé, le Président de l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, il a demandé aux délégués syndicaux de recenser tous les cas d’injustice concernant le personnel. « Je peux bien le demander à l’administration, mais si c’est elle qui a été à la base de cette injustice, comment peut-on lui demander de recenser ces cas. C’est pourquoi, j’ai demandé aux délégués syndicaux de recenser tous les cas », a-t-il rappelé.

Toujours sur les questions d’ordre social, Alassane Sakandé a promis échanger avec le service social de l’Assemblée nationale pour voir comment améliorer le système de santé au niveau du personnel. « J’ai promis que nous allons faire en sorte qu’il n’y ait pas de disparité entre les députés et le personnel administratif parce que toutes les vies se valent », a-t-il précisé.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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