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Gouvernance locale : Le conseil municipal de Loumbila rend compte à « son supérieur hiérarchique »

Publié le mercredi 20 décembre 2017 à 18h19min

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Gouvernance locale : Le conseil municipal de Loumbila rend compte à « son supérieur hiérarchique »

La commune rurale de Loumbila a organisé, ce mercredi 20 décembre 2017, une journée de dialogue et de redevabilité avec l’appui du National Democratic Institute (NDI). Au cours de cette rencontre, le conseil municipal, dirigé par Paul Taryam Ilboudo, a fait le point des chantiers réalisés en 2017 et ceux en cours. C’était en présence du Haut-Commissaire de la province de l’Oubritenga, Albert Zongo.

C’est dans une salle pleine comme un œuf, tout comme en 2016 à la présentation de sa vision stratégique pour les cinq ans à venir, que le conseil municipal de la commune de Loumbila a présenté le bilan de 12 mois de gestion à son « supérieur hiérarchique », c’est-à-dire le peuple. C’était à l’occasion de la journée de dialogue et de redevabilité organisée en collaboration avec le National Democratic Institute (NDI) sous le thème « Mobilisation des acteurs communaux pour un processus de décentralisation plus inclusif et participatif ». La rencontre a réuni plusieurs acteurs de la commune, conseillers municipaux, conseillers villageois de développement, coutumiers, représentants des communautés religieuses et d’associations partenaires de la mairie.

« Un maire exhaustif et convaincant et des critiques constructives des participants », telle est l’image que le représentant de la coopération suisse au développement, Martin Bansé, a souhaité voir au cours de la rencontre. Tout en se réjouissant de la forte mobilisation, l’édile de la commune, Paul Taryam Ilboudo a fait remarquer que ce rendez-vous s’inscrit en étroite cohérence avec « la politique du gouvernement en matière de gouvernance locale et d’implication des acteurs à la base dans le processus de mise en œuvre de projets structurants ». Parlant de projets, le maire a présenté les grandes réalisations de la commune.

Plus d’infrastructures éducatives

Le présidium avec à sa tête le Haut-commissaire de la province de l’Oubritenga

Même si le conseil municipal a connu trois mois de période trouble qui a ébranlé la cohésion sociale suite à la motion de défiance déposée par une partie des conseillers contre le maire, plusieurs activités ont été menées, notamment dans le domaine de l’éducation. Ainsi, une école de trois classes avec bureau, magasin et latrines a été construite à Loumbila et à Ipala. La commune a acquis des tables-bancs pour les écoles et une salle de classe a été construite au CEG de Donsin.

Outre cela, la résidence du Préfet a été réfectionnée de même que la maison des jeunes de Goué et les locaux du CSPS de Bendogo. Le bâtiment d’Etat civil, lui, dispose désormais de l’eau courante et de l’électricité. Un magasin et un parking à quatre postes ont été également construits à la mairie.

Côté gouvernance locale, le maire Paul Taryam Ilboudo a indiqué que le conseil municipal a effectué une tournée dans les 31 villages que compte la commune afin de s’entretenir avec les populations. L’organisation d’un forum des forces vives de la commune, la relecture du plan communal de développement, la tenue des sessions du conseil municipal (4 ordinaires et 3 extraordinaires) et des commissions permanentes sont entre autres des acquis à mettre à l’actif du conseil municipal.

Poursuivre les chantiers inachevés

Paul Taryam Ilboudo, maire de la commune de Loumbila

Plusieurs chantiers sont en cours d’exécution, la plupart étant à un niveau avancé. C’est le cas par exemple du château d’eau d’un débit de 7 m3/h qui présente un taux d’exécution de 80%. Des écoles de trois salles de classes avec bureau, magasin et latrines sont en phase d’achèvement dans les villages de Tanlargho et Daguilma (95%) et à un niveau satisfaisant de 65% et 80%, respectivement à Nabdogo et Poédogo 1. Seulement à Pendissi, les travaux de construction de l’école n’ont véritablement pas bougé car ils sont à 10% de taux d’exécution. Hormis ces chantiers qui seront achevés en 2018, la mairie compte construire l’école et faire l’étude de faisabilité du pont de Ouemtenga, poursuivre l’aménagement de pistes rurales, réaliser et réhabiliter des forages, etc.

« A boire et à manger »

Mme Ouédraogo Assèta a plaidé pour l’accès à l’eau potable

« Monsieur le maire, nous avons soif ». Voilà le cri de cœur de l’animatrice en langue, Mme Ouédraogo Assèta, lancé au conseil municipal. Selon elle, en dépit des efforts consentis par les autorités et quelques fils de la commune, le liquide précieux se fait rare et les femmes sont obligées souvent d’attendre jusque tard dans la nuit, aux environs de 21h, pour s’approvisionner. Elle a donc plaidé pour la réalisation de forages et de bornes fontaines pour décanter la situation. Et un autre habitant de suggérer la protection des quatre retenues d’eau de la commune pour éviter leur ensablement. De son côté, Ouédraogo Georges espère, qu’au regard de la mauvaise campagne agricole, le conseil municipal procédera à une distribution de vivres pour permettre aux populations de pouvoir joindre les deux bouts.

« Un domaine nouveau et complexe »

M. François Traoré, représentant du National Democratic Institute

Notons que l’organisation de cette journée de dialogue et de redevabilité a été possible grâce à l’appui du National Democratic Institute. Selon le représentant de l’ONG, M. François Traoré, cette activité s’inscrit dans la continuité du programme d’appui aux réformes et aux élections dont le volet mis en œuvre par le NDI vise à soutenir les jeunes et les femmes des partis politiques pour contribuer à des processus politiques plus inclusifs et réactifs. En plus de Loumbila, le NDI a renforcé les compétences des élus des communes de Kaya, Kombissiri, Komsilga, Toécé et Yako. Les formations dispensées, l’appui-conseil et le coaching leur ont permis de mieux connaitre et jouer leurs rôles en participant activement aux travaux des conseils municipaux et d’assumer leurs responsabilités en entreprenant des initiatives pour le développement de leurs communes.

« Au NDI, nous suivons avec attention certaines difficultés liées d’une part à la compréhension du rôle et des prérogatives des communes vis-à-vis de leurs citoyens et de la méconnaissance des droits et devoirs des communautés vis-à-vis de leurs administrateurs. Car, il n’est de secret pour personne que cette nouvelle forme de gestion des affaires publiques n’est pas forcément comprise et maîtrisée par les élus eux-mêmes encore moins par les administrés, c’est un domaine encore nouveau et complexe », foi de M. Traoré.

Après Kombissiri, Toécé, Loumbila, ce sera au tour de la commune de Yako d’abriter la journée de dialogue.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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