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Sécurité alimentaire et nutritionnelle : Des OSCs et parlementaires accordent leurs violons

Publié le lundi 18 décembre 2017 à 17h41min

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Sécurité alimentaire et nutritionnelle : Des OSCs et parlementaires accordent leurs violons

Comment faire pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le pastoralisme et l’accès aux énergies renouvelables aux populations ? La problématique était au cœur des échanges entre parlementaires et organisations de la société civile (OSC) autour d’un atelier organisé par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) ce jeudi 14 décembre 2017 dans la cité du cavalier rouge. Un atelier qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un plaidoyer engagé depuis 2016 par neuf OSCs burkinabè intervenant dans le programme voix pour le changement en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail des populations.

24h, c’est le temps que se sont donnés les organisations de la société civile impliquées dans la mise en œuvre du programme « Voix pour le changement » pour convaincre les parlementaires sur la nécessité d’accompagner ce projet financé par la SNV à travers l’adoptions des textes de lois pouvant améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le pastoralisme et l’accès aux énergies renouvelables et partant améliorer les conditions de vie et de travail des populations. Plaider auprès des parlementaires pour l’adoption des textes favorables à une bonne politique agricole, c’est l’objectif de cette rencontre organisée par l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV) ce jeudi 14 décembre 2017 à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest.

Mahamadou Badiel, coordonnateur du programme voix pour le changement

« Nous voulons que ces honorables soient le porte-voix des producteurs pour le changement dans leur environnement en vue d’améliorer les revenus et la création d’emploi en milieu rural » a clamé Mahamadou Badiel, coordonnateur du programme voix pour le changement. C’est donc dire que les organisateurs n’attendent des parlementaires présents à cet atelier qu’un engagement et un investissement dans l’adoption et l’application des textes de loi favorables à une politique agricole plus inclusives et plus bénéfiques aux petits producteurs qui attendent que le gouvernement leur alloue plus de ressources.

Bassiaka Dao

Si le Burkina Faso est un pays à vocation agricole et que 80% des populations vivent des métiers ruraux, travailler à avoir un développement harmonieux dans ce secteur ne doit pas être un choix mais une nécessité sinon une obligation soutient le président de la confédération paysanne du Faso, Bassiaka Dao. « Si on n’y prend garde c’est une bombe à retardement » a-t-il prévenu. C’est dans ce sens que les OSCs interpellent les décideurs politiques à travers l’Assemblée nationale à penser à investir ‘’sérieusement’’ dans l’agriculture, dans les énergies renouvelables et le pastoralisme qui constituent du reste les trois composantes du programme Voix pour le Changement. Selon monsieur Dao, les producteurs n’espèrent des dirigeants que l’élaboration des politiques agricoles favorables au développement et à la modernisation des exploitations familiales pour l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle nécessaire pour sortir de l’ornière de la pauvreté.

Et pour, lui la vrai politique agricole c’est celle qui prend en compte toutes les externalités : de la production à la transformation en passant par le marché jusqu’à la distribution. « On ne peut pas dire qu’on a une bonne stratégie en donnant des semences améliorées tandis que de l’autre côté vous n’avez pas un marché garanti » s’est-il désolé. Pour le président de la confédération paysanne du Faso par ailleurs porte-parole des OSCs partenaires du programme, une bonne production agricole sans marché est synonyme d’une politique agricole incomplète.

Message reçu 5/5 par les parlementaires qui se sont engagés à accompagner les acteurs intervenant dans la mise en œuvre du projet et ce, conformément aux missions régaliennes du député : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement. « S’il y a un problème qui requiert l’attention du gouvernement et que les OSCs nous interpellent pour discuter là-dessus, naturellement nous constituons les portes voix de ces OSCs et du peuple » a rassuré Dissan Boureima Gnoumou, coordonnateur du réseau des parlementaires en sécurité nutritionnelle. Au total, trois commissions de l’Assemblée nationale étaient représentées à cet atelier. Ce sont la commission Finances et Budget (COMFID), celle du Développement économiques, de l’Environnement et des changements climatiques (CODECC) et la commission de l’Education, de la Santé, de la Jeunesse, de l’emploi, des Affaires sociales et culturelles (CESJEASC).

Du programme « voix pour le changement »

D’une durée de vie de cinq ans (2016-2020), le projet « Voix pour le changement » vise selon ses concepteurs (l’organisation néerlandaise de développement (SNV) et International Food policies and Research Institute (IFPRI)) à créer un cadre de renforcement des capacités des OSCs en plaidoyer et lobbying afin de permettre à celles-ci d’exprimer plus efficacement des points de vue alternatifs ou dissidents dans un contexte dynamique et de plus en plus global.

Dissan Boureima Gnoumou, coordonnateur du réseau des parlementaires en sécurité nutritionnelle

Neuf organisations de la société civile interviennent dans les trois composantes du programme. Ils’agit de l’Association Centre écologique Albert Schweitzer (CEAS Burkina), l’Organisation Catholique pour le développement et la solidarité (OCADES Caritas Dédougou), l’Association inter-villageoise de Gestion des Ressources Naturelles et de la Faune (AGEREF), la plate-forme d’actions pour la sécurité des ménages pastoraux (PASMEP), l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS), l’Union nationale des producteurs du Burkina (UNPRB), la Coopérative de Prestation de Services Agricoles-Coobsa (COPSA-C), la Fédération des Professionnels Agricoles du Burkina (FEPAB), la Fédération Nationale des Groupements Naam (FNGN). Ce programme est mis en place dans cinq autres pays en occurrence le Ghana, le Rwanda, le Kénya, le Honduras et l’Indénosie.

Maxime Jean-Eudes BAMABARA
Lefaso.net

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