« Brisons les frontières par les liens de l’unité et de la fraternité ». C’est sous ce thème que le Complexe Sainte Thérèse de Loumbila, ce berceau qui accueille les enfants en détresse sans distinction d’ethnie, de religion ou de classe sociale, a marqué d’une pierre blanche son dixième anniversaire, samedi dernier, sous la présidence du ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Martin Coulibaly, représenté par sa conseillère technique, Mme Bayilou Diata. Pour cette décennie, le complexe a choisi pour parrain, Gnanta Isidore Kini, Président fondateur de l’Université Aube Nouvelle.

L’excellence, un devoir et une mission

Soeur Edith Compaoré, directrice de l’école

Emue, la directrice de l’établissement, Sœur Edith Compaoré, a rappelé que c’est en 2003 que l’idée de créer « une école pour tous » a germé dans l’esprit des travailleuses missionnaires de l’Immaculée. Mais, il a fallu attendre quatre ans, soit en 2007, pour que l’établissement sous la dénomination « Ecole catholique Sainte Thérèse » accueille ses premiers pensionnaires, au nombre de 132 pour le préscolaire et le cours préparatoire première année (CP1).

Mme Bayilou Djata, représentante Monsieur le ministre de l’éducation

Et puisque « l’excellence est un devoir et une mission », le complexe scolaire, qui compte aujourd’hui 370 élèves, a présenté depuis 2013, cinq promotions au Certificat d’études primaires (CEP) dont quatre ont toujours réalisé un taux de succès de 100%. Des résultats satisfaisants salués par la directrice qui n’a pas manqué de joindre sa voix à celle de la Responsable générale des sœurs du centre, Agnès Bréthomé, pour exprimer sa gratitude aux « âmes sensibles qui n’ont daigné tourner le dos à l’appel irrésistible des enfants en détresse ».

« Tout est question d’éducation »

Les officiels présents à la cérémonie avec à leur tête la représentante du ministre de l’éducation

Gratitude. Tel est donc le maitre mot à cette cérémonie. Quant au Secrétaire national de l’enseignement catholique, Abbé Hubert Kiemdé, il a reconnu l’action « précieuse » des travailleuses missionnaires de l’Immaculée pour l’éducation des enfants vulnérables. A travers cela, « elles répondent avec courage et amour à la recommandation du Christ qui dit que ‘’quiconque accueille un petit enfant à cause de mon nom, c’est moi qu’il accueille. Et quiconque m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé’’ », a rappelé Abbé Kiemdé. S’adressant aux parents, il leur a demandé d’être de bons exemples pour leurs enfants car « tout est question d’éducation ».

Pour la construction d’un collège

Vêtus de leur tenue scolaire, les enfants se sont bien amusés

« Le meilleur chemin pour réussir dans la vie est de croire en soi. Soyez attentifs en classe, apprenez bien vos leçons, écoutez vos maîtres et demain vous serez des enseignants, des médecins, des ingénieurs, des comptables, etc », tels sont les conseils que le parrain de la cérémonie, Isidore G. Kini a prodigué à ses filleuls, à travers son représentant. Mais avant d’être de futurs responsables, il faudra bien aller au secondaire.

Edine Ouédraogo, représentant des élèves

Et c’est avec une espérance inébranlable que le petit Edine Ouédraogo, porte-parole des élèves, a tenté de toucher à la corde sensible des bonnes volontés, le ministère de l’éducation en tête, pour demander la construction d’un collège où ils pourront poursuivre leurs études et se « sentir fils à part entière de ce pays ». Réceptif à l’appel des tout-petits, le ministre en charge de l’éducation nationale a indiqué dans son discours lu par sa conseillère technique, que la doléance des élèves sera examinée par les services techniques du ministère. Toutefois, il a appelé à l’union des personnes généreuses car « les efforts conjugués produisent toujours des résultats qui sont au-delà des attentes ».

Les élèves ont fait un « rêve »

Abbé Hubert Kiemdé, secrétaire national de l’enseignement catholique

A ce propos, les invités qui ont fait le déplacement de Loumbila ne s’attendaient pas à découvrir des talents cachés parmi les élèves du Complexe scolaire Sainte Thérèse de Loumbila, qui rappelons-le ont fredonné un air de « Doossé » en compagnie de l’artiste Alif Naaba. Aussi, à travers un sketch sur l’éducation, un ballet, une interprétation musicale, un défilé de mode et une déclamation de poème, les élèves, petits comme grands, ont démontré qu’ils savaient aussi s’amuser. S’évader, ils l’ont fait à travers leur rêve « où aucun enfant n’était maltraité ou vendu dans le monde, où chaque enfant avait un acte de naissance, où tous les enfants du monde, riches, pauvres, noirs, blancs, rouges, jaunes, se tenaient la main et chantaient l’hymne de la paix ».

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net