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Grève à l’université : La coalition des délégués trouve « ridicules » les accusations d’instrumentalisation lancées par l’ANEB

Publié le samedi 16 décembre 2017 à 00h30min

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Grève à l’université : La coalition des délégués trouve « ridicules » les accusations d’instrumentalisation lancées par l’ANEB

Suite aux affrontements sanglants entre étudiants au premier jour de la grève de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), le 6 décembre dernier, la coalition des délégués élus de promotion de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo a animé une conférence de presse, ce vendredi 15 décembre 2017. Selon les conférenciers, cette rencontre avec la presse se veut une mise en lumière de la vérité suite à la campagne médiatique « diffamatoire » de l’ANEB en leur encontre.

Forte d’une vingtaine de délégués de promotion, selon, Adjeliébou Atiari Achille, étudiant en Sociologie L3, la coalition est née suite au premier mot d’ordre de grève de 48h décrété par l’ANEB pour exiger de l’administration la levée de la sanction infligée à l’un de ses camarades, Bahan Yénilo, qui a eu une altercation avec un délégué de promotion, Karim Zango. N’ayant pas eu gain de cause, l’ANEB a reconduit son mouvement pour 24h de grève avant de revenir à la charge avec un mot d’ordre de 72h. La goutte qui a fait déborder le vase, selon certains étudiants qui n’ont pas suivi le mouvement. S’en sont suivis des affrontements, puis des sorties médiatiques où chacun a essayé de se défendre comme un beau diable.

« Nous n’agissons sous aucune tutelle administrative ou politique »

Une vue de journalistes et d’étudiants présents à la conférence de presse

Au cours de sa conférence de presse, l’ANEB avait dénoncé l’instrumentalisation de certains étudiants par l’administration, notamment le Vice-président chargé des innovations pédagogiques, Mamadou Sawadogo. « C’est ridicule », s’est indigné Moussa Ouattara, délégué adjoint de la promotion Anglais 3e année. « L’ANEB dans un refus d’assumer ses actes, avance l’argument de l’auto-défense pour se victimiser afin de bénéficier du soutien de la masse », a-t-il soutenu. Et de poursuivre plus loin « Si l’ANEB ne se sent pas capable d’agir sans aucune influence extérieure, nous délégués élus de la promotion de Ouaga 1 et 2 réunis au sein de notre coalition, n’agissons sous aucune tutelle administrative ou politique ».

Tout de même, les conférenciers ont tenu à adresser leurs remerciements au Vice-président de l’université Ouaga 1 qui était, selon eux, la personne la mieux indiquée à qui elle pouvait s’adresser pour demander la prise de mesures sécuritaires pour permettre aux étudiants qui voulaient suivre les cours de le faire en toute quiétude pendant la grève de l’ANEB.

« Nous ne sommes pas contre l’ANEB »

3 Adjeliébou Atiari Achille, étudiant en Sociologie L3

Après les affrontements, des voix s’étaient élevées pour demander la dissolution de l’ANEB. Les délégués élus de promotion ne sont pas du même avis « Nous ne sommes pas contre l’ANEB, nous ne sommes pas pour sa dissolution. Mais tant qu’une grève aura une cause ignoble, nous allons la dénoncer », a précisé Moussa Ouattara. Et son camarade, Adjeliébou Atiari Achille, d’ajouter que « si l’ANEB doit exister sur le campus, elle doit suivre les textes du campus plutôt que de créer les siens ».

« Si Bahan Yénilo reconnait son tort, c’est déjà un acte de bravoure. Ce n’est pas de la lâcheté. Et si toutefois nous avons cette possibilité de demander à l’administration de lever la sanction parce que notre camarade regrette d’avoir posé l’acte, nous allons le faire », parole de Adjeliébou Atiari Achille.

Pour une éducation des militants

Moussa Ouattara, délégué adjoint licence 3 Anglais

En attendant, les conférenciers ont invité l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), à travers la section de l’ANEB/Ouaga, à « éduquer davantage ses militants afin qu’ils se conforment aux valeurs universitaires et républicaines, gage d’une cohésion sociale dans notre pays ». Quant aux autorités gouvernementales, il leur a été demandé de prendre les mesures sécuritaires et disciplinaires « afin d’assurer le respect de l’intégrité physique et morale de l’ensemble des étudiants tout en reconnaissant à chacun la liberté d’aller en grève ou de s’abstenir ».


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Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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