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Crise scolaire : ‘’ Les adultes aussi doivent changer de comportements et ce, jusqu’au sommet ’’ (Union nationale des associations des parents d’élèves)

Publié le vendredi 15 décembre 2017 à 00h40min

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Crise scolaire : ‘’ Les adultes aussi doivent changer de comportements et ce, jusqu’au sommet ’’ (Union nationale des associations des parents d’élèves)

Depuis quelque semaines, l’univers scolaire burkinabè est secoué par des mouvements de revendications des enseignants et des élèves, se traduisant également par diverses formes de manifestions publiques. Autant que les autorités, l’Union nationale des associations des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B) multiplie les actions pour une sortie de crise et une reprise sereine des cours. C’est dans cette dynamique qu’elle a animé une conférence de presse dans la matinée de jeudi, 14 décembre 2017 à Ouagadougou.

Après un diagnostic de la situation …, les responsables ont indiqué que l’UNAPES-B joue et jouera sa partition pour que l’école burkinabè retrouve son lustre d’antan (http://lefaso.net/spip.php?article80984).

Abordant la crise à l’Université de Ouagadougou, les conférenciers ont indiqué avoir rencontré l’ANEB (Association nationale des étudiants du Burkina) et des échanges « ont été très cordiaux et très fructueux ». Tout comme disent-ils avoir rencontré les acteurs (coordination d’enseignants, élèves, ministère) au niveau du scolaire.
‘’ Nous avons échangé (avec l’ANEB) et nous avons fait comprendre qu’en tant que parents, notre rôle, c’est de travailler à désamorcer tout ce qui peut être considéré comme crise afin que les élèves et les étudiants retrouvent le chemin de l’école.

Nous avons échangé et nous avons donc eu des échos par rapport à la sanction qui a été prise. Nous avons posé de façon claire la question suivante : est-ce que l’étudiant, Bahan Yenilo souhaiterait présenter ses excuses au conseil de discipline ? A cette question, ils nous ont fait comprendre qu’il fallait qu’ils se réfèrent un peu à la base avant de nous revenir. Nous leur avons donc demandé si nous pouvions entrer directement en contact avec l’étudiant en question. Ils nous ont communiqué ses contacts téléphoniques, nous avons essayé à plusieurs reprises d’entrer en contact avec lui. Son contact téléphonique fonctionne normalement, nous avons essayé de le joindre, mais malheureusement, sans succès.

Et jusqu’à l’heure où je suis en train de vous parler, nous n’avons malheureusement pas eu de retour de la part de l’étudiant. Alors que notre souhait était de le rencontrer, d’échanger avec lui et de voir dans quelle mesure, en tant que parents d’élèves, nous pourrions donc faire tout pour que, la sanction qui lui est affligée, si elle n’est pas levée, soit assouplie. Mais jusqu’à présent, son contact que j’ai eu de la part du président de l’ANEB/Ouaga, Alexis Zabré, nous n’avons malheureusement pas eu de retour, jusqu’à l’heure actuelle ‘’, a confié le président de l’UNAPES-B, Hector Ardent Raphaël Ouédraogo.

A l’en croire, l’organisation ne ‘’dort’’ donc pas, elle mène des actions de médiation pour désamorcer des crises.

De l’avis de l’UNAPES-B, autant les parents d’élèves et d’étudiants jouent leur rôle, autant les acteurs directs doivent aussi avoir l’esprit de dialogue et de l’intérêt général.
Par rapport à l’ultimatum lancé par l’ANEB pour aller en grève (https://lefaso.net/spip.php?article80902), l’UNAPES-B dit avoir demandé de surseoir à la grève afin que les négociations amorcées puissent avancer.

Cette conférence a aussi été une occasion pour poser la réflexion sur la crise de l’éducation dans la société elle-même. Si les responsables de l’UNAPES-B ont donc exhorté les parents à mettre l’accent sur l’éducation des enfants, ils ont bien plus interpellé toute la société à se ressaisir.

‘’Lorsqu’on évoque l’éducation des parents, les regards sont braqués vers la structure des associations des parents d’élèves. Mais, est-ce que ce sont les enfants seulement qui se comportent mal aujourd’hui dans notre société ? A mon avis, non. Quand vous prenez rien que dans la semaine écoulée, des gens sont allés brûler une mairie. Ce ne sont pas des élèves, ce ne sont pas des enfants qui l’ont fait. Quels que soient les efforts fournis à l’intérieur, dans les concessions, il y a aussi la rue qui contribue à transformer les enfants dehors. Donc, les adultes doivent changer de comportements et ce, jusqu’au sommet’’, a soutenu le trésorier général de l’UNAPES-B, Souleymane Nignan.

Sur la manipulation supposée dont croient savoir certains, l’UNAPES-B appelle plutôt à une recherche de sortie de crise et de solution durable. « Nous sommes sortis la semaine passée pour aller à Koudougou, et la coordination régionale avait invité la structure des élèves qui chapeaute tout ce qui est associations d’élèves à Koudougou. Nous étions-là et lorsque nous avons écouté nos enfants, nous avons tout de suite compris une chose : les enfants ont compris le pays plus que nous-mêmes, parents. Ils nous ont posé des problèmes qui sont réels », a répliqué Souleymane Nignan.

Selon les responsables de la faîtière des associations des parents d’élèves, évoquer de telles affirmations pour justifier les crises scolaires ne date pas d’aujourd’hui ; cela a toujours été dit, sans l’on ne puisse les démasquer. Pour les responsables de l’UNAPES-B, au-delà des perturbations des cours, c’est la sécurité même des enfants qui se pose avec ces acrobaties avec les engins, les cas de violences dans les établissements, etc. « Il faut donc s’asseoir et trouver des solutions aux problèmes », invitent les dirigeants de l’organisation.

OL
Lefaso.net

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