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Gouvernance de l’eau au Burkina : L’équipe 7 du programme « PRESA » présente ses résultats de recherche

Publié le mercredi 13 décembre 2017 à 23h40min

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Gouvernance de l’eau au Burkina : L’équipe 7 du programme « PRESA » présente ses résultats de recherche

La réduction de la pauvreté et la promotion de la croissance économique demeure une lutte permanente. Et, l’eau est une question centrale dans les zones arides et particulièrement au Burkina. Dans cette optique, l’équipe 7 du projet PRESA (Promouvoir la résilience des économies en zones semi-arides) a mené des recherches sur la GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau), les inondations et ‘Agriculture, Eau, Climat et Migration entre 2014 et 2017. Elle a présenté les résultats de ses travaux le 09 décembre 2017, à Ouagadougou, au cours d’un atelier national. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Président de l’Université Ouaga 2.

Cet atelier est organisé après des recherches sur l’eau, sur les inondations, sur les cultures de contre-saison et sur la gestion intégrée des ressources en eau. Et, la rencontre du 09 décembre a réuni plusieurs acteurs, notamment des chercheurs, des représentants des communautés locales, des représentants des ministères en charge de l’eau, de l’agriculture, de l’environnement, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Faut-il le préciser, le PRESA (Promouvoir la résilience des économies en zones semi-arides) est un programme visant à favoriser l’émergence et le développement d’économies équitables et résilientes au climat en zones semi-arides sous l’angle de la méthodologie de l’économie politique. « Le PRESA est un projet de recherche multi-pays et multi-acteurs dont l’objectif est de rendre les économies résilientes et surtout influencer la prise de décision », a précisé Cheikh Tidiane Wade, représentant IED-Afrique (innovation, environnement et développement), par ailleurs coordonnateur au niveau Ouest-africain du PRESA qui compte sept sous-projets de recherche.

Des participants attentifs au discours d’ouverture

Mais, au Burkina, les acteurs ont travaillé sur trois thématiques. En plus de l’équipe 7 (dont il était question au cours de cet atelier) qui a mené des recherches sur la gouvernance de l’eau, il y a l’équipe 1 a travaillé sur les migrations et l’équipe 3 s’est intéressée à la filière coton. « L’objectif global de ce projet, qui a démarré en 2014 et qui va s’achever en 2018, est de favoriser l’émergence et le développement d’économies équitables et résilientes au changement et à la variabilité climatiques en zones semi-arides, grâce à l’excellence dans la recherche et à l’engagement soutenu des différentes parties prenantes », a expliqué Dr Claude Wetta, le Responsable de l’équipe PRESA Burkina et Responsable de l’équipe 7.

Une approche inclusive

Seydou, un habitant de Ziga qui a perdu ses terres

Le PRESA se veut une approche qui place les principales parties prenantes (Etat, secteur privé, société civile, organismes de recherche et les communautés à la base) au premier plan pour ce qui concerne la conception et la mise en œuvre des axes de recherche ainsi que l’intégration des résultats de recherche dans les politiques et programmes. C’est pourquoi toutes les parties prenantes ont voix au chapitre.
« Le barrage de Ziga a pris toutes nos terres fertiles et nous sommes obligés de reculer dans les terres arides. Mais, malgré les efforts des uns et des autres, on n’arrive à survivre difficilement. Après l’hivernage, les gens sont obligés de migrer vers d’autres contrées pour avoir de quoi prendre en charge leurs familles. C’est vraiment la détresse actuellement. Nous espérons avoir une oreille attentive. Notre plus grand souhait actuellement, c’est d’avoir des petites retenues d’eau pour faire du maraîchage en saison sèche », implore Seydou, habitant du village de Ziga venu participer à l’atelier de Ouagadougou.

Combiner petits, moyens et grands barrages

Les participants

« Au Burkina Faso, la période sèche devient de plus en plus longue. On a eu la possibilité de travailler avec les communautés autour du barrage de Ziga. Avec elles, on a noté quelles sont les expériences et avons constaté que l’agriculture pluviale devient de plus en plus difficile dans ce pays parce que le climat change. Donc, les communautés ont besoin de stocker de l’eau pour l’irrigation. Le gouvernement burkinabè a l’intention de construire des barrages dans ce pays, mais des grands barrages. Pourtant, une combinaison judicieuse de grands, moyens et petits barrages, c’est ce dont le Burkina a besoin. Les petits barrages seront aussi importants que les grands. C’est la plus grande leçon que nous avons apprise avec Seydou et ses collègues », a expliqué Peter Newborne, chercheur associé au PRESA.
Dr Wetta abonde dans le même sens en précisant que « si le problème de l’eau est résolu, les petits producteurs dans les villages vont pouvoir travailler et ainsi résoudre les questions de pauvreté ».

« Au regard de la pluridisciplinarité de l’équipe de recherche et de l’expérience accumulée par ses chercheurs, nous ne doutons pas que les différents résultats de recherche qui seront donnés à voir au cours cet atelier contribueront à mettre à la disposition des décideurs de nouvelles évidences et des recommandations en vue d’améliorer l’efficacité des réponses actuellement mises en œuvre pour faire face au défi climatique à court, moyen et long terme pour le plus grand profit, de la nation et des populations. Nous sommes convaincus et nous tenons à affirmer que la mixité et le brassage d’acteurs venant d’horizons divers (Etat, Chercheurs, société civile, populations, etc.) constituent des gages de réussite pour votre projet et pour tout projet de développement », a confié Pr Stanislas OUARO, Président de l’Université Ouaga 2. Faut-il le rappeler, l’objectif ultime est de parvenir à la réduction de la pauvreté, surtout en milieu rural.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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