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Assassinat de Norbert Zongo : Les défenseurs des droits humains ont encore marché pour la justice

LEFASO.NET | Jacques Theodore BALIMA

Publié le mercredi 13 décembre 2017 à 23h58min

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Assassinat de Norbert Zongo : Les défenseurs des droits humains ont encore marché pour la justice

Le 19e anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo a été commémoré ce 13 décembre 2017. Dépôt des gerbes de fleurs, une marche suivie de meeting ont été les principales activités de cette commémoration.

C’est désormais une tradition pour les défenseurs des droits humains au Burkina. Depuis 19 ans, ils battent, à chaque 13 décembre, le macadam pour exiger lumière et justice dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons sur la route de Sapouy.

Les régimes politiques se succèdent mais le dossier avance à un rythme de caméléon. Aujourd’hui encore, soit 19 an après les évènements tragiques de Sapouy, les commanditaires ainsi que des exécutants échappent toujours à la justice. Pour dénoncer cela, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont appelé la population à prendre part à un ensemble d’activités.

Gerbes de fleurs

La journée d’hommage a débuté par un dépôt des gerbes de fleurs sur les tombes du journaliste et de ses compagnons au cimetière de Gounghin. Puis des fleurs ont également été déposées sur la stèle réalisée en mémoire des victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au coup d’Etat manqué de septembre 2015.

« Cette année, à la faveur de la 7e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), les journalistes du Burkina et du continent, sont retournés, à Sapouy précisément, sur ces lieux sinistres où tes assassins t’attendaient ce 13 décembre 1998. Nous avons redécouvert les lieux du crime et remémoré les détails du crime. Nous avons été unanimes que c’est un crime qui défie l’humanité. Nous avons été aussi unanimes que nous ne devons pas laisser ce crime défié la vérité et la justice », a indiqué Guezouma Sanogo, président de l’Association des journalistes burkinabè (AJB). Pour la même occasion, les journalistes ont souhaité que la justice burkinabè se réconcilie avec son peuple et la marche de l’histoire en sanctionnant les acteurs de ces assassinats.

La « traditionnelle messe » de marche-meeting

Après le cimetière, rendez-vous a été donné à la Place de la Nation pour une marche suivie d’un meeting. Partis de la Place de la Nation, les manifestants ont rallié le Rond-point des Nations unies, Kwamé Nkrumah, la Cathédrale avant de revenir à leur point de départ. Animations musicales, discours ont été les temps forts de cette séquence. Le président du CODMPP, Chrysogone Zougmonré, bien qu’ayant salué les avancées dans le traitement du dossier, a regretté le fait que le dossier piétine. Il a surtout salué l’inculpation des trois suspects, tous membres de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et de l’arrestation, en France, de François Compaoré, petit frère de l’ancien président Blaise Compaoré, principal accusé dans cette affaire. Le président du CODMPP a appelé les populations à rester mobilisées et vigilantes jusqu’à l’aboutissement du dossier.

Pour sa part, la veuve de Norbert Zongo, Géneviève Zongo, s’en remet à Dieu. « Nous attendons de voir si François Compaoré sera extradé vers le Burkina Faso pour que la justice puisse faire son travail. Nous avons confiance en Dieu », a-t-elle indiqué. Tous ensembles, les manifestants ont promis de mener le combat jusqu’à la victoire finale.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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