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11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

Publié le mardi 12 décembre 2017 à 08h28min

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11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

La touche culturelle de la région du Sud-Ouest a fait la particularité de la célébration du 11 décembre 2017 à Gaoua. On savait bien cette région fière de sa culture. Ce n’est pas fortuit si le thème de cette édition a intégré ce volet. « Diversité culturelle et citoyenneté responsable pour un Burkina Faso solidaire et harmonieux ». Les ‘’indiens du Burkina’’ ont prouvé que la souveraineté se mesure aussi et surtout à l’aune de la sauvegarde des valeurs culturelles.

Originale et authentique

Ils furent l’une des attractions juste avant la parade civile et militaire. Habillés en peaux d’animaux comme cache-sexe, le torse nu, deux hommes d’un certain âge et une femme ont retenu toute l’attention du public. Un accoutrement fort bien apprécié qui instruit surtout la nouvelle génération sur la manière dont les ancêtres de cette partie du territoire s’habillaient avant la venue de l’homme blanc. « Les indiens du Burkina avec leurs flèches qui n’ont jamais atteint leurs cibles », a ironisé l’un présentateurs de la cérémonie, certainement un parent à plaisanterie des Lobis. S’est-il seulement proposé comme cible pour éprouver l’adresse des archers ?

La flèche partout

La flèche est une arme qui définit dans une certaine mesure, le guerrier lobi. Eh bien, même des militaires étaient armés de flèche, pour faire local. A moto, à cheval, on les vus brandir cette arme blanche. Le public s’est vite identifié et n’a pas manqué d’acclamer fortement cette touche originale. En plus des flèches, certains agents des forces de défense étaient parés de tenues à base de la cotonnade locale.

Le tapeur de sable de l’Est

Surnommé les tapeurs de sable, les gourmantchés ont fini par faire de la géomancie leur identifiant culturel. Au passage des régions lors de la parade, un des défilants simulait ainsi un géomancien en pleine activité, ce qui a suscité des réactions des parents à plaisanterie. « Il ne voit rien dedans », lancera notre voisin.

Les Koglwéogo toujours absents

Une fois de plus, les Koglwéogo étaient absents du défilé, tout comme l’année dernière à Kaya. Les très controversés groupes d’auto-défense n’ont rien eu à défendre. Les Dozos eux, étaient bien là. Si ces derniers ont défilé pour le compte du ministère de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, avec l’union nationale des Dozos, on se demande au compte de quelle entité les ‘’gardiens de la brousse’’ auraient-ils défilé ? Le ministère de l’administration territoriale, celui de la sécurité intérieure ou de la présidence du Faso, eux qui voulaient être rattachés au palais de Kosyam ?

Dadis Camara toujours fidèle au 11 décembre

L’ancien Chef d’Etat de la Guinée a refait son apparition. Au Burkina Faso depuis plusieurs années, après l’accident qui a failli lui coûter la vie, le capitaine Dadis Camara est en exil au pays ‘’des hommes intègres’’. Ce jour du défilé du 11 décembre à Gaoua, l’éphémère président du Conseil national de la démocratie en Guinée, était aux côtés du chef de l’Etat. Le 11 décembre est l’une des rares occasions pour voir une apparition publique du capitaine déchu.

L’école de Thomas Sankara

C’est l’école Centre ‘’A’’ de Gaoua qui a ouvert le défilé civil, au compte du Ministère de l’éducation nationale. La plus vieille école de Gaoua, sinon de la région du Sud-ouest, selon le commentateur. Le capitaine Thomas Sankara qui a fait une partie de son cursus scolaire à Gaoua a été pensionnaire de cette école. Une remarque qui a arraché les ovations du public.

Rassemblé par Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2017 à 09:16, par LaViecontinue En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Magnifique !!!!!!!!!Original !!!!!!!!!!!!!!Authentique !!!!!!!!!!!!!
    Les Indiens du Burkina ont ravi la vedette du 11déc. Bravo !!!!!

  • Le 12 décembre 2017 à 09:57, par FilsdelaTapoa En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Tiga Cheick Sawadogo, bon travail mais mais où sont les mangeurs de RIZ ? Ils n’ont pas de culture ou quoi ?
    Admirez moi les TAPEURS DE SABLE, habillés tous du MADE IN GULMU, belle tenue.

  • Le 12 décembre 2017 à 09:59, par kone Salimata En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    félicitations aux organisateurs
    Il serait souhaitable de donner plus de temps aux organisateurs afin de permettre de boucler certains ouvrages et surtout il faudrait débloquer les financements dans un délai raisonnable avec un suivi strict des différentes réalisations.

  • Le 12 décembre 2017 à 11:31, par FARMA En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Mon frère c’est normal car chez nous nous sommes fiers de notre culture c’est pas comme ceux qui montent sur les rôniers qui se cachent pour boire le bandji. J’espère que SEM le Président a fait un tour dans les cabarets pour découvrir le trésor du poni

  • Le 12 décembre 2017 à 11:34, par FARMA En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Mon frère c’est normal car chez nous nous sommes fiers de notre culture c’est pas comme ceux qui montent sur les rôniers qui se cachent pour boire le bandji. J’espère que SEM le Président a fait un tour dans les cabarets pour découvrir le trésor du poni

  • Le 12 décembre 2017 à 12:21, par SIDNABA En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Très franchement, je suis très fier de ma région du Sud Ouest. La vrai région culturelle du Burkina Faso digne, fière et intègre. Ce n’est pas pour rien le Capitaine Thomas Sankara qui a été moulé à son jeune âge dans cette culture d’intégrité et de dignité a réalisé en moins de 4 années des œuvres gigantesques inoubliables. Vive le peuple de la Région du Sud Ouest pour que vive le Burkina Faso.

  • Le 12 décembre 2017 à 12:39, par par FFSH En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Monsieur FARMA ! Il n’est pas permis à n’importe qui de monter sur un rônier et se cacher pour boire le bandji. Attends de voir pour nous avant de te glorifier. merci.

  • Le 12 décembre 2017 à 14:11, par A YADGA En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Cheick ; faut faire pardon ; tu vois , Zeph le bissa risque de profiter de l’occasion pour porter plainte contre Roch parce qu’il a fait venir des indiens au faso pour le 11 décembre et ce , au frais du contribuable .

  • Le 12 décembre 2017 à 15:00, par Alex En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Le sud-ouest a toujours été un berceau culturel. Depuis belle lurette, les élèves et étudiants l’avaient intégré dans leur démarche d’identité à travers l’ASVG (Association des scolaires en vacances à Gaoua), l’ASK (Association des scolaires de Kampti), l’ASD (Association des scolaires de Diébougou), Batié ... regroupés au sein de l’ASL (Association des scolaires du Lobi). Ce qui a constitué une belle relève. La région a gardé son pan culturel qu’est l’initiation et même l’Eglise implantée depuis très longtemps n’a pas réussi à acculturer les lobis en les dépossédant de leurs rites initiatiques. Le succès éclatant de ce 11 décembre fait la fierté non seulement des filles et fils du sud-ouest, mais aussi des autorités étatiques qui ont mis le paquet pour que cela soit ainsi. En somme, c’est le Burkina Faso qui célèbre sa fierté à travers le sud-ouest. Thomas Sankara aurait vécu plus longtemps que le sud-ouest aurait largement dépassé le niveau de développement d’aujourd’hui. C’est sûr et certain car le Ché du Burkina connaissait bien l’engagement et la ténacité de ce peuple lorsqu’il est en accord avec un idéal, sans hypocrisie, ni sournoiserie.

  • Le 12 décembre 2017 à 15:14, par TIENFO En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Le "Fasobaromètre" nécessite une mise à jour. La dernière mise à jour date du 10 octobre. Beaucoup d’évènements se sont passés depuis lors.

  • Le 12 décembre 2017 à 15:21, par Maria de Ziniaré En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    A mon humble avis la fête à Gaoua a été mieux préparée et réussie par rapport aux précédentes notamment au niveau de l’utilité des infrastructures et des agrégats utilisés pour les réaliser. Les habitations livrées sont certe modestes en matière de standing mais ont l’avantage de correspondre au niveau de vie de la classe moyenne et des travailleurs salariés de la région. La fausse note est venue de la RTB dont les commentaires et les images diffusées étaient totalement désynchronisés : par exemple au moment où elle commentait le passage des avions c’est des images des défilant au sol qui était diffusée. Pour faire mieux à Manga il importe de mieux travailler sur l’adéquation des infrastructures avec les besoins de la province et anticiper les chantiers. Pour ce faire, le budget de la fêtes devrait être étalé sur 2 exercices (N-1 et N l’année de la fête). Par exemple pour la fête de 2018 Manga aurait du avoir une partie du budget de la fête en 2017 ( le tiers par exemple ) et le reste en 2018 ce qui aurait permi de commencer des travaux au 2 eme semestre de 2017. Juste une suggestion pour l’argentiere du Faso

  • Le 12 décembre 2017 à 17:14, par Africa En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Il faut se féliciter de la beauté des tissus Faso danfani, de l’élégance vestimentaires de ceux et celles qui les portaient. Je revois ce voyant de sable du gulmu ci-haut et ses jeunes femmes élégantes et de grande noblesse ; je revois aussi ces jeunes femmes dioula en Faso danfani terminé d’une coiffe originale de guirlandes aux couleurs nationales ; c’était magnifique et cela provoque un sursaut de patriotisme en chacun de nous, surtout en ce grand jour de notre histoire commune.
    Ceci m’amène à donner ma part de témoignage et d’interrogations par rapport au tissu communément appelé " Liliou pendé" en langue mooré, exhibé lors du défilé des trois principales ethnies du pays selon le présentateur. Cette étoffe est-elle vraiment voltaïque (burkinabè) ? D’où vient-elle et comment s’est-elle imposée comme un symbole national décorant palais, salles de réunions où de conférences et souvent considérée dans l’imaginaire populaire comme une étoffe traditionnelle de chez nous ?
    Hé bien ! "Liliou pendé" n’est pas voltaïque ni de conception, ni de fabrication. "Liliou pendé" est un produit de l’Afrique Occidentale Française (AOF), fabriqué par l’usine textile de Ségou au Soudan Français (actuel Mali). Il fut distribué dans toutes les colonies de l’AOF notamment en Haute-Volta actuel BURKINA FASO. Lorsque les dirigeants politiques adoptèrent le drapeau national " Noir-Blanc-Rouge", "Liliou Pendé" a gagné un surcroît d’intérêt en tant que représentation artistique de notre emblème national avec une hirondelle blanche, messagère de la paix. Les femmes défilèrent fièrement le 11 décembre, coiffées ou vêtues de marinières confectionnées avec un mélange de cette étoffe qui symbolise désormais la fière Volta de nos aïeux.
    Depuis le 4 Août 1984, le pays est devenu BURKINA FASO ; le drapeau national : rouge sang, vert foncé et une étoile d’or à 5 cinq branches. Que représente aujourd’hui "Liliou pendé" dans notre subconscient national ? Ne devrions-nous pas imaginer une création artistique nouvelle aux couleurs du Faso ? Le Ghana l’a reussi en bandes d’écharpe très prisées par les touristes ; la Côte d’Ivoire en couverture de noblesse, etc..
    Nous ne pouvons pas continuer de faire prévaloir "Liliou pendé" comme un patrimoine culturel national sur la seule base du fait colonial. "Liliou pendé" appartient à l’histoire de l’AOF comme le vélo-soles ou le camion T45.

    • Le 13 décembre 2017 à 09:30, par Paula En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

      Voila qui est intéressant à savoir. Merci Africa pour ce rappel historique. J’avais déjà entendu que le liliou pendé n’était pas vraiment burkinabè mais je n’avais pas les éléments d’information que vous venez de donner. En fait je me dis que c’est par ignorance qu’il continue d’être ainsi valorisé au Burkina. Le Ministère de la culture devrait prendre en compte vos pertinentes propositions

    • Le 13 décembre 2017 à 12:06, par DAO En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

      Pour ma part ce fut le meilleur defile depuis la decentralization du 11 decembre à cause de son caractère authentique !
      felicitation à tous ceux qui y ont contribué
      Merci aussi à "Africa" pour toutes ces informations : j’avais eu une discussion avec in grand ami au pays qui soutenait mordicus que cette étoffe faisait partie de l’habillement traditionnel moagal ! et moi je lui expliquais exactement ce que vous dites à savoir que c’est depuis l’époque coloniale que toutes les femmes africaines de l’AOF portaient comme mouchoir de tête les grands jours de fêtes coloniales : 14 juillet notamment !
      C’est au Soudan français devenu Mali, où je suis né et où j’ai fait mon enfance que j’ai vu les femmes se coiffer avec ça
      lilou pendé n’est pas strictement voltaique
      c’est vrai que c’est rentré dans nos moeurs ; mais de là à en faire le parement officiel de nos tribunes, salles de conference etc....

  • Le 12 décembre 2017 à 18:28, par bouba En réponse à : 11 décembre à Gaoua : ‘’L’indien du Burkina’’ fier de sa culture

    Belle prise du photographe de lefasonet : les indiens du Burkina. La SONAPOST devrait l’acheter pour en faire un timbre postal

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