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Finances publiques : Le CIFOEB s’interroge sur le budget de l’Etat, gestion 2018

Publié le mardi 5 décembre 2017 à 00h00min

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Finances publiques : Le CIFOEB s’interroge sur le budget de l’Etat, gestion 2018

Suite au vote de la loi de finances portant budget de l’Etat, gestion 2018, le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), s’est livré à une « lecture citoyenne » dudit budget , adopté par l’Assemblée nationale, le 27 novembre dernier . Au cours d’une conférence de presse tenue ce lundi 4 novembre 2017, le CIFOEB a rendu public son analyse.

Avec un budget qui se chiffre en recettes à 2 018 155 milliards de FCFA, en dépenses à 2 441 318 milliards de FCFA et dont un déficit de 423 163 milliards de F CFA, le CIFOEB tire la conclusion suivante : « (…) Notre capacité de mobilisation des ressources au Burkina est largement insuffisante pour pouvoir faire face aux besoins de fonctionnement et d’investissements(…) ».

En effet, si quelques facteurs favorables se présentent au plan international, notamment la hausse des cours de l’once d’or, le maintien du taux de change entre le dollar et le franc CFA, le budget 2018 de l’Etat burkinabè s’élabore dans un contexte national assez difficile, selon le directeur exécutif du CIFOEB, Léopold Zimapi Kohoun.

Ainsi, entre l’accroissement continu des charges salariales et leur non maitrise, l’élévation du niveau s’insécurité, l’adoption de la loi portant allègement des conditions d’exécutions des investissements sous Partenariat public-privé qui « risque d’alourdir inutilement la dette publique » de l’Etat, le Burkina, de l’avis du directeur exécutif du CIFOEB, ne pourra pas atteindre « les objectifs du PNDES qui prévoyait une croissance de 7,4% en 2018 ». Et ce, d’autant plus que « la contrainte de l’énergie et celle de la qualité des ressources humaines ne sont pas convenablement dissoutes ».

Des recettes fiscales qui ne respectent pas les normes communautaires

Selon le Centre de référence sur les questions de finances publiques, le Burkina Faso enregistre une baisse des appuis budgétaires entre la période 2017-2018. Cette situation serait due à une méfiance des partenaires dans la mise en œuvre des politiques publiques, de l’avis de Léopold Zimapi Kohoun.

En outre, pour la période 2018-2020, le CIFOEB prévoit une augmentation des ressources budgétaires de 10,5% en moyenne chaque année. Cela, avec un accroissement des recettes ordinaires de 18, 4% en moyenne annuelle sur la même période, du fait de l’accroissement des recettes fiscales de 21 ,3% en moyenne. Les recettes non fiscales étant plutôt en baisse de 2 ,5%. Par ailleurs, face à la fronde sociale, le directeur exécutif du CIFOB dit relever un ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales de l’ordre de 38%, alors que la norme préconisée par l’UEMOA est de 35%. « Dans cette fronde sociale, il faudrait tenir compte des capacités réelles du pays » a noté monsieur kohoun. Puis de poursuivre : « Le Burkina Faso, au lieu de converger vers la norme de l’UEMOA, a tendance à diverger, indiquant un défaut de rigueur dans l’application des critères et engagements pris ». Aussi, il soutient que l’évolution des recettes fiscales ne permet pas de respecter la norme communautaire de 20% minimum de taux de pression fiscale, étant donné qu’il se situerait à 18 ,49% en 2018 et à 18,64% en 2019 et 2020. D’où l’espoir porté sur le projet de loi portant code général des impôts qui devra permettre de connaitre définitivement les changements opérés en matière d’imposition et de taxation au Burkina Faso, pour une meilleure optimisation des ressources budgétaires.

Quant aux recettes minières, l’analyse révèle que celles-ci devront faire l’objet d’une attention plus soutenue. Ce qui consiste à réduire les fuites en la matière et de comptabiliser l’ensemble des ressources y afférentes. Et selon le directeur exécutif du CIFOEB, l’opérationnalisation de l’Agence nationale d’encadrement et d’exploitation des mines artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS), devrait aider à mieux organiser le sous-secteur et à mieux le professionnaliser.

Des recommandations

Pour la mise en œuvre du budget 2018, le CIFOEB a formulé des recommandations. Ainsi, au titre des recettes, le centre de réflexion sur les finances publiques envisage entre autres : l’évaluation du système fiscal actuel en vue de son réadaptation au contexte burkinabè, la mise en place de stratégies adaptées pour une mobilisation optimale des ressources propres, l’informatisation intégrale des services de la Direction générale des impôts en vue de réduire les interventions manuelles (sources d’erreurs et de mal gouvernance). S’agissant des dépenses, le CIFOB suggère, une maitrise de la fronde sociale (revendications sociales) en vue de contenir la masse salariale, la réduction du train de vie de l’Etat, la mise en place d’une stratégie d’endettement du pays et d’une commission devant juger de la responsabilité pécuniaire de l’Etat dans le cadre des remboursements de la dette intérieure.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2017 à 13:39, par NOTA BENE En réponse à : Finances publiques : Le CIFOEB s’interroge sur le budget de l’Etat, gestion 2018

    Je cite "Dans cette fronde sociale, il faudrait tenir compte des capacités réelles du pays", fin de citation. Est-ce qu’il ya un cadre de rencontre entre le CIFOEB et les syndicats ? C’est gens qui ne pensent pas au développement du pays entier, mais seulement à leur développement individuel et personnel : statut particulier par ci, amélioration de conditions de travail par là.

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