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Réinsertion des détenus : Le comité de suivi du projet FORS a tenu sa première rencontre

Publié le vendredi 1er décembre 2017 à 03h30min

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Réinsertion des détenus : Le comité de suivi du projet FORS a tenu sa première rencontre

Lancé le 18 avril 2017, par l’ONG Handicap international, la première session du comité national de suivi du projet Formation et réinsertion sociale des personnes détenues (FORS) s’est tenue le jeudi 30 novembre 2017, à Ouagadougou. Ce cadre de réflexion et de partage d’expériences vise à coordonner les actions et à définir les orientations nécessaires à l’exécution dudit projet.

Améliorer les conditions de vie du milieu carcéral au Burkina Faso, particulièrement, une meilleure insertion socioéconomique et professionnelle des personnes détenues. C’est ce qui a justifié la mise en place du projet FORS, dans sept établissements pénitentiaires du Burkina, en l’occurrence celui de Baporo, Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma, Koudougou, Ouagadougou, Ouahigouya et Tenkodogo.

« Après l’adoption de la politique nationale de justice et éventuellement les travaux qui ont précédé l’élaboration de cette politique, les différents acteurs ont pu s’imprégner des multiples problèmes et défis qu’il faut relever en milieu carcéral .C’est dans ce cadre que le projet FORS a été initié, suite à un appel à projet de l’UE » a noté Yvette Sanfo, chef de projet formation et réinsertion sociale à Handicap international. Puis de préciser, qu’il est notamment question de la surpopulation carcérale, des difficultés relatives aux questions de santé et l’éducation des mineurs qui se retrouvent en incarcération.

Le projet FORS entend relever ces défis à travers trois axes majeurs. Et selon Philippe Allard, directeur de Handicap international programme Burkina Faso-Niger, il est question de l’amélioration des conditions de vies carcérales, la dynamisation des unités de production pénitentiaires et le renforcement de la production dans les établissements pénitentiaires à grandes superficies agricoles, comme celui de Baporo et de Fada N’Gourma. Le troisième volet est relatif à l’amélioration de la capacité de la réinsertion sociale et professionnelle des personnes détenues, en l’occurrence les femmes, les mineurs et les personnes handicapées.

« Nous ferons reculer les limites de l’intolérable »

D’ici la fin du projet prévu pour 2020, le projet FORS ambitionne d’informer 3000 personnes détenues sur leurs droits et devoirs. Il s’agira aussi d’accompagner, sur le plan social, 1000 détenus dans la mise en œuvre de projets personnalisés, favorisant leur insertion socio-économique et professionnelle. Le projet prévoit également d’apporter son appui à l’élaboration d’une politique ou d’une stratégie de réinsertion sociale des personnes détenues et d’accompagner 500 détenus, à travers le fonds d’appui à la réinsertion sociale. Notons que l’ensemble des indicateurs accordent une priorité aux femmes, aux mineurs et aux handicapés. « 100% de femmes, 100% de mineurs et 100% de personnes handicapées » a souligné Philippe Allard.

Dans cette dynamique, le directeur de handicap international programme Burkina Faso-Niger a tenu à rappeler qu’il ne s’agit pas pour sa structure de « réinventer la roue ». L’objectif, dit-il, est d’être aux côtés du ministère de la justice burkinabè et l’ensemble des acteurs qui œuvrent sans cesse pour « renforcer l’Etat de droit par le développement d’actions multiformes à l’endroit des personnes détenues ». Et d’ajouter « Ensemble, à travers la mise en œuvre du projet FORS, nous ferons reculer les limites de l’intolérable, nous attiserons la flamme de l’espoir dans le cœur des personnes détenues, trop souvent laissées pour compte ».

Représentant le SG du ministère de la justice, Sekou Traoré, le directeur des affaires sociales et de la réinsertion du ministère de la Justice, a noté que le ministère de la justice se réjouit que ce projet soit en phase avec la politique nationale de justice 2010-2019. Il a par ailleurs émis le souhait que la présente rencontre puisse permettre de propulser un nouveau paradigme en matière de savoir-faire et d’accompagnement personnalisé des personnes détenues.

Placé sous la tutelle du ministère de la justice, le projet FORS bénéficie de l’appui technique dudit ministère, et est porté en synergie avec l’organisation « Prisonniers sans frontières ». Le projet FORS est financé par l’UE, à hauteur de 800 000 Euros. Les directeurs des maisons d’arrêts, les représentants de la garde de sécurité pénitentiaire, ceux des ministères en charge de la jeunesse, de la femme et de la solidarité, de même que les ONG partenaires, ont également pris part à la présente rencontre.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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