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Nouvelle Constitution du Burkina : Hunger Free World et des journalistes plaident pour le droit à l’alimentation

Publié le vendredi 24 novembre 2017 à 17h20min

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Nouvelle Constitution du Burkina : Hunger Free World et des journalistes plaident pour le droit à l’alimentation

Dans la perspective de l’adoption de la nouvelle Constitution, l’organisation non-gouvernementale (ONG) Hunger Free World (HFW), en partenariat avec le Club des journalistes pour la nutrition et la sécurité alimentaire, poursuit son plaidoyer pour le maintien du « droit à l’alimentation » inscrit dans l’avant-projet de la loi fondamentale qui a amorcé le dernier virage vers l’adoption. Ces organisations ont réitéré cette volonté ce vendredi, 24 novembre 2017 à Ouagadougou, via une conférence de presse.

« La lutte contre la faim, le droit d’être à l’abri de la faim, semble un luxe pour beaucoup de Burkinabè », a constaté la chargée de plaidoyer de HFW, Gisèle Dabiré, dans la déclaration liminaire, adossant cette situation aux caprices de dame nature et à un manque de politique suffisante pour relever le défi de l’autosuffisance alimentaire.

Selon les conférenciers, et s’appuyant sur des chiffres 2017 du programme alimentaire mondial, au Burkina un ménage agricole sur deux est non autonome sur le plan céréalier et plus d’un million et demi de personnes connaissent un risque d’insécurité alimentaire et environ 350 mille ont besoin d’une assistance d’urgence.
A en croire Gisèle Dabiré, depuis 2014, Hunger Free World, de concert avec ses partenaires, a décidé de mettre l’accent sur la sensibilisation et le plaidoyer pour l’inscription du « droit à l’alimentation » dans la Constitution du Burkina et plusieurs actions ont été menées dans ce sens.

Selon les conférenciers, le « droit à l’alimentation » fait partie des droits économiques, sociaux et culturels et implique le droit pour chaque être humain à se nourrir dans la dignité (en produisant ou en achetant). Il requiert trois conditions à savoir, la disponibilité, l’accessibilité et l’adéquation (c’est-à-dire saine et nutritive…) de la nourriture.

« Le droit à l’alimentation n’est pas un droit à être nourri, mais un droit de se nourrir et d’être assisté en cas de sinistre, entraînant l’incapacité de se nourrir par ses propres moyens », précise la chargée de plaidoyer de HFW. La réalisation de ce droit n’est pas de la responsabilité de l’Etat seulement, elle suppose l’action de tous les membres de la société (individus, familles, communautés locales, organisations non-gouvernementales, organisations de la société civile, secteur privé, etc.), dit-il.

« En 2017, grâce à ces efforts conjugués, le droit à l’alimentation est maintenant inscrit dans l’avant-projet de Constitution : articles 26, 29 et 135. C’est un premier pari gagné, mais beaucoup reste à faire pour son maintien définitif dans la Constitution », explicite Mme Dabiré, appelant « tous les acteurs » à un « engagement ferme » pour la réalisation effective du droit à l’alimentation par son maintien dans la version finale de la Constitution de la Vème République.

« 80% des Burkinabè vivent de l’agriculture et sont en milieu rural. Nous connaissons les difficultés que rencontrent les populations pour se nourrir. Souvenons-nous de la crise qu’a connue le pays en 2008 due à l’inflation des prix des denrées alimentaires, souvenons-nous des inondations de 2009 sans oublier les nombreux déguerpissements que connaissent de plus en plus nos populations qui cèdent leurs terres aux exploitants miniers, aux investisseurs immobiliers ou aux agro-business men, souvenons-nous des aliments avariés déversés dans nos marchés (poissons, poulets, œufs, conserves avariées, cannettes de boisson, liqueurs frelatées…) », a-t-elle étayé avant d’appeler : « il est temps de faire quelque chose ».

Les conférenciers partagent avec le président américain, Bill Clinton, qu’ « …aucun droit n’a de sens quand la faim frappe… ».

OL
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