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Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

Publié le mercredi 22 novembre 2017 à 12h40min

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Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

Pour le 9e numéro de l’émission d’interpellation citoyenne, Dialogue avec le gouvernement, la télévision nationale du Burkina a reçu son plateau, mardi 21 novembre 2017, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du Gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou.

Comme l’on pouvait s’y attendre les deux journalistes, Jean Emmanuel Ouédraogo de la télévision nationale et Paul Miki Rouamba de Ouaga Fm, ont titillé le ministre de la communication sur son immixtion dans l’émission « Sur la Brèche » dont Tahirou Barry, ministre démissionnaire, était l’invité. Cette affaire, rappelons-le, avait provoqué un tollé au sein de l’opinion notamment dans les médias publics où les journalistes ont brandi la carte de l’indépendance dans le traitement de l’information.

« La Télévision nationale du Burkina est accessible à tous les Burkinabè »

Pour Rémis Fulgance Dandjinou, ce débat fait progresser la démocratie et le travail des journalistes et il rappelle avoir pris acte du communiqué de la rédaction. « Il n’y a aucune rédaction au monde, ça je le dis et je l’assume, qui va décider elle seule de ce qui passe à l’antenne. Si les journalistes pensent cela, ce n’est pas vrai. Si jamais vous, Jean Emmanuel Ouédraogo (rédacteur en chef de la TNB), on a une image de vous dans un débit de boisson saoul, je ne suis pas certain que la télévision va passer cette image.

Un arbitrage sera fait. Pour le reste, je crois que cette question est derrière nous et je voudrais dire que la Télévision nationale du Burkina est accessible à tous les Burkinabè et que par moments, la conjoncture fait qu’une information peut passer à un moment ou à un autre selon l’intérêt que l’on puisse avoir. Le débat est sain et il permet de faire progresser notre démocratie et le travail des journalistes », s’est réjoui Rémis Fulgance Dandjinou avant de suggérer que le public soit éduqué à l’information.

« … je veux montrer le train qui arrive à l’heure »

Le ministre de la communication se sent-il journaliste ou ministre ? A cette question posée par un citoyen, Rémis Fulgance Dandjinou répond sans ambages « Il n’y a pas de grand écart. J’ai la chance d’avoir des réflexes de journaliste à certains moments, mais je ne traite plus l’information de la même façon. Et je ne veux pas d’ailleurs que cette façon de journaliste m’empêche de travailler pour la communication gouvernementale. Je dois mettre en valeur ce que mon gouvernement fait. Vous voyez le train qui arrive en retard et moi, je veux montrer le train qui arrive à l’heure ».

Une mission délicate

En plus d’être ministre de la communication, Rémis Fulgance Dandjinou est l’interface entre le Gouvernement et le Parlement burkinabè. « C’est l’une des tâches les plus prenantes », a-t-il avoué sur le plateau avant de féliciter les agents de la direction générale des relations avec le Parlement qui doivent s’assurer que le travail est fluide et qu’il y a une bonne coopération entre les deux parties. « Les députés sont des personnes extrêmement sensibles et ils ont besoin de se faire respecter, et de l’autre côté, il y a des ministres qui sont tout le temps en mouvement et le seul fait de ne pas être à une question orale peut tourner parfois à un petit cataclysme », a confié le ministre sur la délicatesse de cette mission.

Passage à la société d’Etat

Pour ce qui est du passage des médias publics du statut d’EPE à celui de Société d’Etat, le ministre de la Communication est revenu sur le protocole d’accord signé et qui prévoyait que les études soient rendues à la fin du premier semestre de l’année 2017. « Malheureusement, a-t-il déploré, pour différentes raisons notamment les procédures de passation de marchés publics, ça a trainé. Le cabinet a été choisi et il a été notifié, en ce qui concerne la RTB, le 25 octobre et il a deux mois pour faire l’étude.

Pour ce qui est de Sidwaya, la notification des résultats a été faite au cabinet le 13 novembre. Les syndicats ont été associés aux négociations et ont défini les termes de références sur lesquels devra travailler le cabinet », a rappelé M. Dandjinou. A l’en croire, il ne s’agit pas repousser la date ou de ne pas faire le grand saut, mais juste de poser les conditions du passage à une société d’Etat car, pense-t-il, cela pose plusieurs problèmes dont l’acquisition du matériel, la mise à niveau des capacités de production, la culture d’entreprise au niveau des médias de service public, l’optimisation du personnel, etc.

Querelle entre journalistes et forces de sécurité

Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement pour qu’il n’y ait plus de couacs entre journalistes et forces de sécurité sur le terrain ? « Honnêtement, je pense qu’on ne va pas insister là-dessus. Chacun est dans son rôle. Le journaliste veut avoir l’information et les forces de sécurité veulent assurer la sécurité. Avant de trouver le juste milieu, il faut un élément simple : le respect de l’autre. Il faut reconnaître que nous, journalistes, nous avons un regard un peu trop suffisant par rapport à ceux qui sont sur le terrain. La collecte de l’information ne justifie pas tout. De l’autre côté aussi, d’ailleurs le président du Faso l’a très bien rappelé à Kaya, la sécurité ne justifie pas tout. Il faut faire tomber le mur de quiproquos, de présomption, de culpabilité que nous avons les uns vis-à-vis des autres ».

« …ne pas me mettre en danger »

Quid de la protection des journalistes sur le terrain dans un contexte d’insécurité avec les différentes attaques terroristes ? « Quand un enseignant va sur le terrain pour enseigner, comment fait-il ? Quand un travailleur de Djibo va travailler sans protection, comment fait-il ? On fait notre boulot. Il est peut-être un peu plus risqué que les autres mais on le fait. Les journalistes qui vont sur le terrain de bataille, ils savent ce que cela coûte. Un journaliste m’a dit la dernière fois, [Monsieur le ministre, j’ai envie de faire un papier à Djibo, je ne veux pas que ce soit les médias étrangers qui viennent à ma place]. Je lui ai dit de faire attention. Après tout, la première chose c’est notre vie qui est en jeu. Notre action doit s’articuler autour de ça : ne pas me mettre en danger », a conclu le ministre de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou.

Synthèse de HFB
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2017 à 14:18, par Wioug pa Yalm-yé En réponse à : Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

    Très bien parler Mr le ministre. Encore les femmes (la DG de la RTB), en position d’excès de pouvoir sèment la zizanie là où il n’y a pas lieux. A vous journaliste homme de faire preuve de tempérance. si non, bonjour le destin à la Mugabé.

  • Le 22 novembre 2017 à 17:09, par tenga En réponse à : Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

    je pensais que selon vous le poste de ministre de la communication ne servait à rien pauvre affamé la chute sera rude très rude et elle approche grand pas

  • Le 23 novembre 2017 à 10:36, par Ka En réponse à : Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

    Monsieur Remis Fulgence Dandjinou : Personnellement je vous dis d’arrêter vos charabias a berner ceux qui ne savent pas qu’est-ce qu’un porte-parole. ‘’’’’Un porte-parole n’est pas là pour porter sa propre parole, mais celle de ses patrons.’’’’’ C’est "la voix de son maître". Il n’existe pas en tant que lui-même. Il n’y a rien d’étonnant à ça, c’est la même chose quand on lit un article signé "service de communication". Mais j’ai remarqué que depuis qu’on vous autorise de sortir devant le perron du palais de Kossyam depuis que Son excellence Roch Kaboré est locataire de ce palais, vous vous prenez pour un Dieu plus que votre patron. C’est la même chose quand vous étiez dans la profession de journaliste du privé, vous vous prenez au-dessus de tout : Pourtant, être journaliste, ce n’est pas avoir le droit de dire ou d’écrire n’importe quoi : Cela impose une attitude particulière vis-à-vis de l’information, qu’il ne faut surtout pas confondre avec la communication. Alors garder vos charabias pour vous, et attendons la dissipation des nuages dans la gouvernance de votre patron.

  • Le 23 novembre 2017 à 10:40, par LoiseauDeMinerve En réponse à : Communication et relations Gouvernement/Parlement : « Une tâche prenante », selon Rémis Dandjinou

    Congrats ! Sans faux fuyant le Ministre a donné des réponses satisfaisantes et distiller un cours à certains "professionnels de la plume et de la voix". Rien n’est neutre, tout est motivé.
    Alors si TAHIROU a planifié une démission avec fracas pour frimer, on ne peut lui donner le loisir de venir djafoul encore le gouvernement sur une chaîne d’Etat. Il serait allé au privé que personne n’oserait exprimer le moindre mot. Alors Mme/Ms les journalistes frondeurs, désormais, point de précipitation ! écoutez avant tout votre tête pensante plutôt que votre coeur. Trankilos ! Trankilos !

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